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Billet de blog 7 févr. 2023

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Algérie: Le journaliste Saâd Bouakba en garde à vue

Le journaliste algérien Saâd Bouakba a été placé en détention sur ordre du Tribunal de Dar El Beida. En cause: Une chronique satirique du journaliste sur le site Al-Madar dans laquelle il dénonce l’implantation à Djelfa d’un projet qatari d’élevage de vaches.

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    La chronique humoristique en question intitulée “ Loin de la politique” publiée le 2 février 2023 sur Al-Madame dans laquelle Saâd Bouakba qualifie les habitants de Djelfa d’« agneaux politiques » devenus des « vaches politiques » semblait ne pas être du bon goût de tout le monde.

   Le journaliste aujourd’hui âgé de 77 ans est pourtant connu en Algérie pour ses écrits sarcastiques, des fois un peu virulents, dans lesquels il commente l’actualité politique et sociale du pays.

   Saâd Bouakba est-il allé trop loin cette fois-ci? Pour se détendre,  le journaliste a expliqué que ses propos ont été mal interprétés présentant néanmoins dans la foulée ses excuses aux habitants de la wilaya connue pour son élevage ancestral d’ovins .

  « Ma chronique a suscité une vague d’incompréhension »,s’est-il défendu dans son message d’excuse qu’il a publié sur sa page Facebook. Bouakba a expliqué qu’il entretenait une « relation particulière » avec cette région de l’Algérie et qu’il « ne pouvait se permettre de lui porter atteinte ». « Je ne voulais pas offenser, c’est juste un malentendu sans fondement », a-t-il assuré.

   Lesdites excuses n’ont pas suffi à  calmer les ardeurs de ses détracteurs qu’on compte dans les rangs des collectifs d’associations et de députés. 

    D’après ses avocats, Saâd Bouakba a  été placé en garde à vue samedi 4 février au commissariat central d’Alger dans l’attente d’être présenté devant le procureur de la République.

   Les faits reprochés à Sâad Bouakba sont en lien direct avec son métier de journaliste. Le journaliste a été arrêté pour ses écrits, ce qui en fait, dans le pire des cas, un délit de presse. En ce sens, l’article 54 de constitution algérienne est clair  : « Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».       

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