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Chaque soir à 20 heures pétantes, ils sont acclamés, applaudis partout en France pour le travail qu’ils accomplissent dans la lutte contre la pandémie du coronavirus covid-19 qui frappe le pays depuis des mois.
Ils sont professeurs chefs de services, médecins urgentistes, médecins spécialisés, médecins généralistes, internes venus en renforts aux hôpitaux, infirmiers, aide soignants, cadres de santé, brancardiers.
Ils sont engagés en premières lignes souvent au péril de leur vie, parfois en étant sous équipés ou travaillant carrément sans protection au risque d’être contaminés et de contaminer leurs familles.
Ils sont dans tous les services dédiés REB ( risques épidémiologiques biologiques risques infectieux suspects ou confirmés) : Aux premiers rangs des urgences, en réanimations médicales et chirurgicales, dans les salles de réveil, dans les services de pneumologie, dans les services de maladies rares et infectieuses.
Ils font face à un virus qui se propage rapidement et qui tue, un virus jusque-là inconnu qu’ils apprennent encore à connaître, qui les guette chaque jour, chaque minute qui les hante jusque dans leur sommeil. Ils savent qu’ au moindre geste, à la moindre inattention, ils risquent de l’attraper et de le transmettre à leur tour.
C’est le risque d’un métier qu’ils ont certes choisi mais pour lequel ils ne sont pas correctement rétribués au vu des sacrifices consentis et des risques qu’il comporte. Le personnel soignant est là pour sauver des vies, mais il en paie aussi un fort tribut.
Dans ses rangs, des centaines ont été contaminés et plusieurs dizaines sont décédés parmi lesquels des médecins, des aides soignants, des agents hospitaliers et des infirmiers d’après un décompte de l’AFP.
Le gouvernement français sans doute pour se donner bonne conscience a annoncé des primes pour ces « combattants » de premières lignes: Des sommes exceptionnelles allant de 1000 à 1500 euros ».
Réaction des concernés: Au lieu de primes occasionnelles à effets symboliques destinées à calmer les esprits, ils réclament une véritable revalorisation de leurs salaires et de leurs conditions de travail.
Le salaire des infirmiers français est par exemple parmi les plus bas des pays développés (la France n'arrivant qu'au 22ème rang sur 33 pays).
Face à toutes ces revendications et face à la grogne montante, le président de la République entend établir un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières en milieu hospitalier.
Une promesse que les personnels attendent d’être concrétisée le plutôt possible. Épuisés, à bout de leurs forces, ils espèrent être récompensés à hauteur de ce qu’ils font chaque jour, depuis longtemps et bien avant cette pandémie qui a montré la fragilité de leur situation.