Pour avoir considéré la langue kabyle d'inutile et de langue morte, "une langue qui n’est pas reconnue, qui n’a pas d’alphabet et que personne ne comprend », la députée algérienne Naïma Salhi s'est mise presque tout le monde à dos dans les réseaux sociaux, les medias audio-visuels et même chez les politiques.
Naïma Salhi avait initialement déclaré:
« Je refuse qu’on m’impose une langue qui n’a déjà pas le statut de langue, qui n’est pas une langue de sciences et qui n’est ni comprise, ni reconnue » [...] « Ma fille étudie dans une école privée où la majorité des élèves sont Kabyles, elle a appris à parler le Kabyle (…) je lui ai dit si je t’entends dire un seul mot en Kabyle, je te tuerai » » .
Dans sa vidéo datant d'hier, elle a essayé de rattraper le coup en pointant du doigt les partisans du MAK (Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie ) qu'elle considère comme étant porteurs de projets néo-colonialistes.
Ferhat Mhenni, dit Ferhat Imazighen Imula, patron du MAK et premier président auto-proclamé de la Kabylie, est implicitement visé par Naïma Salhi et à travers lui tous ses partisans.
Pour s'être rendu en Israël en 2012, Ferhat Mhenni est soupçonné par ses opposants et notamment par Naïma Salhi d'être l'initiateur d'un projet néo colonialiste et pro sioniste visant à diviser l'Algérie.
L'erreur de Naïma Salhi est d'avoir blessé tous les Kabyles, y compris les plus modérés parmi eux, en voulant pointer du doigt une toute petite minorité d' "extrémistes " qu'elle compare inconsidérément à des "terroristes".
Ses propos largement repris et commentés ont ravivé un climat de division entre arabophones et Kabyles provoquant la colère de plusieurs chefs de partis politiques dont certains sont allés jusqu'à la traiter d' "aliénée".
Un échange d'amabilités qui fait monter crescendo une polémique qui n'a pas lieu d'être dans une Algérie où une poignée d'hommes puissants Kabyles, Chaouis et Arabes se partagent les richesses du pays, à l'exclusion d'une bonne partie de la population.