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Billet de blog 20 juin 2018

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Saad Lamjarred gonfle ses nombres de vues sur Youtube

Pour sa chanson " Lamallem ", tout le monde se disait que c'était trop, trop pour un chanteur marocain à peine connu en Afrique du Nord et dans quelques pays du Golfe dont le nombre d'habitants tous réunis dépasse à peine celui de l'Egypte. Plus de 500 millions de vues sur YouTube pour une chanson sans grande valeur artistique ? Il y avait sûrement anguille sous roche..

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Illustration 1

  Pour avoir autant de vues sur YouTube, il est utile de le préciser, le rossignol marocain Saad Lamjarred recourt comme beaucoup de chanteurs et youtubeurs à des groupes média pure player  appelés  "les multi-channel networks " ( voir en détail le mode de leur fonctionnement en suivant ce lien 

  En gros et pour faire simple, ces MCN aident le chanteur ou le youtubeur à gonfler considérablement son audience moyennant un pourcentage sur revenu. Pour le cas du chanteur marocain, la tâche est allouée à plusieurs groupes de fans qui travaillent souvent à plusieurs en faisant tourner H24 leurs ordinateurs.

  Les principales plates-formes de ces fans se trouvent à Casablanca et à Rabat. Et elles sont gérées en partie par une certaine JM.

  Certaines de ces fans ( qui étaient encore en contact avec nous au moment où nous invoquions le droit à la présomption d'innocence du chanteur croyant sincèrement et À TORT qu'il l'était ) nous confiaient que certaines avaient une dizaine d'ordinateurs qu'elles faisaient tourner 24 heures sur 24 pour augmenter le nombre de vues des vidéos du chanteur.

  Par jour, une seule fan pouvait mettre en moyenne jusqu'à 3 000 vues à l'actif du chanteur. En extrapolant cette donnée sur des milliers de fans, on obtenait ainsi facilement plusieurs millions de vues  par jour pour Saad Lamjarred.

  Et tout le monde en sortait gagnant :

  D'abord, le chanteur qui faisait croire à un niveau de popularité qu' il n'a pas  en réalité et qui faisait par contre-coup augmenter sa valeur ajoutée sur le marché par l'organisation et la participation à des concerts où il percevait d'énormes cachets.

  Ensuite, les fans actifs qui pour la plupart devaient aussi récupérer leurs parts mensualisées sur le nombre de vues récoltées. 

  Voilà donc comment à partir d'une popularité factice, concoctées de toutes pièces, gonflée à outrance, on arrive à fabriquer des starlettes "interplanétaires" en baudruche.

   Consternant.

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