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Billet de blog 25 mai 2021

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Brahim Ghali sous protection espagnole

Le torchon brûle entre le Maroc et l’Espagne. Et cela fait un mois que ça dure. En cause: L’entrée pour une hospitalisation en Espagne sous une fausse identité de Brahim Ghali, chef du mouvement séparatiste du Polisario, recherché par la justice espagnole notamment pour des faits graves de génocide, de torture et de viol.

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  L’opération conduite conjointement par l’Algérie et l’Espagne devait se faire sans que le Maroc soit au courant. Le royaume chérifien, très bien renseigné, découvrant l’opération censée rester secrète, met mal à l’aise l’Espagne.   

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    Contexte historique :

   Pour la petite histoire, l’Espagne occupait jadis tout le sud et tout le nord du Maroc. Faisant face à de vives contestations, le royaume ibérique abandonne le sud et une partie du nord marocain  ( respectivement l’actuel Sahara et le Rif mais maintient sa présence à Mellilia et Sebta ).

   Ces deux villes marocaines se trouvant sur le sol marocain ( et bien évidemment sur le continent africain, faut-il le préciser ?) restent encore à ce jour sous occupation espagnole avec l’accord et l’appui de l’Union européenne.

  En retrouvant ses territoires occupés, le Maroc a fait deux mécontents: L’Espagne et l’Algérie. L’Espagne en veut à mort au Maroc de l’avoir fait partir de la plupart des terres qu’elle occupait indûment même si elle a gardé Sebta, Mellilia et plusieurs îlots sur la côte marocaine.

   L’ Algérie, furax et rancunière parce que n’ayant pas vue sur l’Atlantique, se dépêche de créer de toutes pièces une officine d’ opposition interne au royaume chérifien composé d’une poignée de Marocains sahraouis aux velléités séparatistes. Ceux-ci seront armés, embrigadés, entraînés et financés directement par le voisin algérien à coup de centaines de milliards de dollars.

  Mohammed Abdelaziz El Marrakchi né à Marrakech et ayant fait ses études à Rabat sera désigné  en 1976 comme premier président ( y en jamais eu avant. Normal: cette partie du Sahara a, historiquement parlant, toujours été sous souveraineté marocaine avant d’être envahie par l’Espagne) du fantomatique Front du Polisario, et ce,jusqu’en 2016 lorsqu’il décède dans les camps de Tindouf ( Une ville marocaine annexée par l’Algérie ).

     Mohammed Abdelaziz El Marrakchi sera remplacé alors par un autre Marrakchi: Brahim Ghali qui fait croire qu’il serait né à Semara.

   Adepte des falsifications en tous genres, Brahim Ghali, avec la complicité des autorités algériennes, se fait délivrer un passeport algérien au nom de Mohammed Benbattouche né à Oran en 1950 (!) et atterrit en Espagne à bord d’un avion privé  pour une prise en charge médicale.

    Brahim Ghali développant une forme grave du coronavirus, débarque dans un hôpital à Logroño et se fait enregistrer sous sa fausse identité de Mohammed Benbattouche. Le hic c’est que l’homme fait l’objet de plusieurs plaintes déposées devant la justice espagnole pour la commission de multiples assassinats, pour des actes de torture et pour viol.

   Brahim Ghali est en effet accusé de viol et d’ abus sexuels par une jeune femme répondant au nom Khadijatou Mahmoud Mohamed Zoubeir. Il fait aussi l’objet de plaintes déposées contre lui par trois sahraouis : El Kabch Mohamed Nafee, El Kharchi Lahbib et Chouiaar Mohamed Mouloudx

   Ces derniers ont décrit  en mars 2014, devant l’Audience nationale espagnole, les souffrances qu’ils avaient endurées pendant des années dans la prison dite « Errachid » (sud-ouest de l’Algérie).

   Les personnes précitées affirment par ailleurs avoir été témoins de la mort de plusieurs prisonniers sous la torture dans les camps des milices armées sahraouies.

  L’Espagne mal à l’aise:

   L’arrivée de Brahim Ghali à bord d’un avion médicalisé  sur le sol espagnol a été planifiée par l’Algérie et l’Espagne. La prise en charge médicale du chef du Polisario devait se faire discrètement sans que le Maroc soit mis au parfum.

« Brahim Ghali est entré dans notre pays sous une fausse identité. Cela a été confirmé par les deux agents de la police nationale qui se sont rendus d’urgence à l’hôpital de Riojan pour vérifier si le président sahraoui s’était inscrit au centre de santé avec un nom qui n’était pas le sien », affirme le journal espagnol El Independiente dans son édition du 5 mai, avant de poursuivre:

  « le patient Mohamed Benbatouche, né le 19 septembre 1950 avec une nationalité inconnue et un numéro de passeport non vérifié « , est arrivé à 22h48 de Saragosse dans une ambulance médicalisée au San Millán-San Pedro de La Rioja, ajoute la publication « comme certifié par la lettre officielle réalisée par la Direction générale de la police (DGP) le 5 mai à laquelle El Independiente a eu accès » poursuit le journal.

   La découverte de cette opération a mis en colère les autorités marocaines et a provoqué un énorme malaise au sein de la diplomatie espagnole qui ne sait toujours plus sur quel pieds danser pour se justifier.

   Colère marocaine:

   Le Maroc  a beaucoup aidé l’Espagne dans sa lutte contre le terrorisme et la grande criminalité. Il s’est toujours comporté de manière  loyale avec le royaume ibérique en refusant  toute connivence avec les séparatistes catalans. Il regrette que l’Espagne se soit rendue complice des actions louches d’une entité ennemie du Maroc

   “Si l’Espagne pense que la crise pourrait être résolue en exfiltration le monsieur (Brahim Ghali ) par les mêmes procédés, c’est qu’ils cherchent le pourrissement, l’aggravation de la crise, voire même la rupture“, a affirmé le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita sur Europe 1.

    Pour Nasser Bourita, il y a un “problème de confiance et de respect mutuel avec le partenaire direct dans cette affaire qu’est l’Espagne” .

  “On essaie de détourner le débat et de créer une crise entre le Maroc et l’Union européenne qui n’existe pas,  alors que le fond de la crise c’est un acte déloyal de l’Espagne envers le Maroc, envers son peuple et envers ses intérêts stratégiques”, a-t-il dit.

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