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Billet de blog 30 mars 2020

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Des médecins tabassés

Certains ont la mémoire courte. Il n’y a pas longtemps, quand des médecins, des infirmiers, des aide soignants se faisaient tabasser comme des malfrats parce qu’ils réclamaient plus de moyens, plus de personnel et des salaires corrects, tout le monde s’en moquait. Changement de décor. Maintenant, c’est devenu une habitude, chaque soir à 20h, on se met sur son balcon et on les applaudit.

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     La donne a changé. Maintenant qu’on se sent tous en danger, jeune ou vieux, pauvre ou riche, employé lambda ou PDG,  simple citoyen ou homme politique, on applaudit tous les gens des hôpitaux qui sont en train de sauver des vies et qui indirectement sauvent nos vies.

Illustration 3

    Il n’y a pas longtemps, on se foutait royalement de leurs requêtes pourtant légitimes. Ils ne demandaient pas les salaires de footballeur, mais juste des salaires corrects.

   Ils ne demandaient pas à travailler dans des hôpitaux-palaces fastueux mais juste plus d’équipements et plus de moyens pour accomplir comme il faut leur travail.

Illustration 4

   Non seulement, on ne les écoutait pas, mais on les tabassait quand ils allaient nous réclamer ça. On leur envoyait des cohortes de CRS pour les  « mater » , comme s’ils étaient de vulgaires bandits.

   Pourtant, ce qu’ils demandaient c’était d’abord pour notre bien, pour le bien de nos proches et de nos enfants. C’était pour qu’ils puissent soigner les patients dans les meilleures conditions.

  On ne les écoutait pas. On les ignorait. Ils faisaient des grèves dans les urgences tout en continuant à travailler. Ils nous envoyaient des messages d’alerte et on n’y faisait guère attention.

  Aujourd’hui, on se réveille avec la menace d’une épidémie généralisée, une pandémie qui risque potentiellement de terrasser le un cinquième de la population mondiale.

  Le danger est là et il est invisible.

  La menace plane sur nous tous. Et qui pour nous défendre et nous soigner ? Les médecins, les infirmiers et les aide soignants, ceux-là qu’on tabassait il n’y a pas longtemps.

   Ceux-là qu’on ignorait, ceux-là qu’on frappait parce qu’ils voulaient plus d’équipements et plus de personnels. Là, on se rend compte qu’ils n’ont même pas d’équipements pour se protéger eux-mêmes en voulant soigner nos proches.

   Toujours cyniques, toujours calculateurs, on veut acheter maintenant leur silence en leur promettant des primes, histoire de se donner bonne conscience, toujours à leurs dépens.

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