Créé par le cinéaste Lodhen, originaire du Tibet, ce court métrage s'intitule རྟེན་འབྲེལ། (ten-drel), un mot tibétain qui signifie « interdépendance ». En anglais, le film est curieusement intitulé « Origin ». Il y a quelque temps, j'ai eu le rare privilège de découvrir un joyau cinématographique, un film qui ressemblait à une invitation.
Dès les premières images, j'ai été fasciné par les visuels. Chaque plan étant une délicate touche de pinceau peignant le monde dans des nuances de révérence et d'émerveillement. Le film explore le concept du « bardo », l'état intermédiaire, l'un des concepts les plus insaisissables et souvent mal compris du bouddhisme tibétain. Le film est un voyage à travers l'entre-deux, un royaume où la vie et la mort, la conscience et l'oubli, convergent. Mais il ne s'agit pas seulement d'une exploration philosophique ; c'est une méditation profondément personnelle mais universelle sur la fragilité de l'existence elle-même.
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Ce qui m'a le plus frappé, c'est la façon dont Lodhen, avec grâce et subtilité, transmet ce thème profond dans un langage qui s'adresse non seulement à ceux qui connaissent la culture tibétaine, mais aussi à toute âme désireuse de s'engager.
Je ne peux m'empêcher d'espérer que ce film ne restera pas confiné à des projections privées, mais qu'il trouvera son chemin vers le grand public, afin que davantage de personnes en dehors du monde tibétain puissent être témoins de son éclat discret. C'est un film qui ne se contente pas de divertir ; il éveille, il remue, il pose des questions sans exiger de réponses.
J'ai appris que Lodhen est un photographe, écrivain et cinéaste autodidacte qui a façonné son art sans passer par les étapes formelles de l'enseignement universitaire. Son parcours a été encore enrichi par le mentorat de feu Pema Tseden, figure emblématique du cinéma tibétain. Je pense que Lodhen commence seulement à dévoiler toute la profondeur de sa vision. C'est sans aucun doute un cinéaste à suivre dans les années à venir.