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Billet de blog 22 septembre 2025

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State of Statelessness - ma critique

« State of Statelessness - Tales from the Tibetan Diaspora » est à la fois familier et captivant – c’est une douce invocation. Imaginez un kaléidoscope sinueux, une méditation sur l’exil, l’identité et le déplacement - à la fois métaphysique et temporel.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Titre du film : State of Statelessness
Titre du film en tibétain : ས་མཐའི་ལས་དབང་། [Sathai Lewang]
Langues : Tibétain, Vietnamien, Anglais, Hindi
Sous-titres : Français
Réalisateurs : Tenzin Tsetan Choklay, Sonam Tseten, Tsering Tashi Gyalthang, Tenzing Sonam & Ritu Sarin
Musique : Tenzin Choegyal, Tashi Gyatso (G.Tashi)
Durée : 106 minutes
Présenté par : Drung Tibetan Filmmakers' Collective
Première mondiale : 29ème Festival international du film de Busan 2024

« State of Statelessness - Tales from the Tibetan Diaspora » est à la fois familier et captivant – c’est une douce invocation. Imaginez un kaléidoscope sinueux, une méditation sur l’exil, l’identité et le déplacement - à la fois métaphysique et temporel. Longtemps après la fin des quatre récits, il s’attarde dans des tons doux et des cadres intimes.

Drung, le collectif de cinéastes tibétains fondé à Dharamshala en 2020, est à l’origine de 'State of Statelessness'. Ce tout premier long métrage d’anthologie en langue tibétaine explore les thèmes profonds de l’apatridie et de la migration à travers quatre histoires poignantes de Tibétains vivant en exil, réalisé par des cinéastes tibétains en Inde, en Amérique et au Viêt Nam.

Illustration 1

À travers les histoires entrelacées d’individus tibétains dispersés dans différentes régions du monde, le film résiste à l’envie d’expliquer ou de résoudre. Il habite plutôt l’espace de l’incertitude, ce terrain liminal où l’exil n’est pas un événement mais une condition.

Chaque fragment narratif est rendu avec un regard profond et patient - non pas sur la souffrance en tant que spectacle, mais sur les façons dont les gens persistent, à travers l’humour si typiquement tibétain : en formant des relations, en s’accrochant à l’espoir, en construisant des vies sur un terrain mouvant. L’exil, me semble-t-il, a transformé cette temporalité en un état permanent. Ce qui était une pause est devenu le rythme d’une identité forgée dans le flux. Un état où le cœur s'agenouille non pas devant une terre ou un drapeau, mais devant l'insistance tranquille de l'être et du devenir.

Pourtant, le message que je retiens de ce film est qu’en tant qu’êtres humains, en tant que Tibétains, nous avons besoin de faire confiance, d’espérer et d’aimer plus que la certitude de la situation actuelle dans laquelle nous nous trouvons.

Ce film n’offre pas de solution, mais tend un miroir à ceux qui vivent dans l’entre-deux, dans le bardo, et pose une question à ceux qui ne vivent pas dans l’entre-deux : Que signifie appartenir, si la maison est un endroit que l’on porte mais que l’on ne peut pas nommer ? Où la rivière de votre vie va-t-elle serpenter et disparaître dans ce samsara ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.