Selon des sources fiables, à Dza Wonpo, dans l’est du Tibet, la police chinoise a arrêté une soixantaine de Tibétains qui avaient des photos du dirigeant en exil, le Dalaï Lama, sur leur téléphone portable et dans leurs maison cette semaine. Ceci alors que des rapports font état d’une campagne similaire dans le Kham et dans d’autres régions en dehors de la « région autonome du Tibet ».
Lors du raid de dimanche dernier à Dza Wonpo, dans la région de Kardze (en chinois, Ganzi), 19 moines d’un monastère local et 40 laïcs ont été placés en détention. Ils ont été fouillés de fond en comble par la police, a déclaré un Tibétain à Radio Free Asia (RFA), et sont actuellement détenus au poste de police du comté de Sershul [Shiqu].
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La police chinoise a ensuite convoqué une réunion mercredi, trois jours plus tard :
« L'objectif de la réunion était d’avertir les gens de ne pas conserver de photos du Dalaï Lama ou de ne pas partager d’informations sur leurs téléphones portables ».
Déjà soumis à des restrictions strictes à la suite de vastes manifestations dans les régions tibétaines en 2008, le monastère local de Dza Wonpo a attiré une attention accrue de la police en 2012 lorsque les moines ont refusé d’accueillir les drapeaux nationaux chinois sur les toits du monastère.
Après cette détention, les responsables de la sécurité ont procédé, le 25 août, à une fouille systématique des maisons des Tibétains, de leurs téléphones portables et d'autres gadgets. Tous les Tibétains de la région âgés de plus de 17 ans ont été rassemblés, prétendument au nom d'une "éducation juridique", et ont reçu des avertissements sévères leur interdisant de conserver la photo du Dalaï-Lama et de contacter des étrangers.
Les maisons et les téléphones des Tibétains ont été fouillés et une liste a été dressée de tous ceux qui ont trouvé la photo du Dalaï Lama. La plupart du dernier lot de détenus provient de la liste compilée en mars, y compris l'ancien moine prisonnier politique nommé Choechok.
La manifestation de fin 2019 a été provoquée par la campagne de propagande énergique de lutte contre la pauvreté menée dans la région ces dernières années. Elle exigeait que les Tibétains pauvres posent pour des photos avec des articles ménagers loués, afin de les présenter comme étant devenus prospères.
Des protestations sporadiques, y compris la dispersion de tracts appelant à l’indépendance du Tibet, se poursuivent à Dza Wonpo depuis lors. Un jeune homme de 19 ans, Tenzin Nyima, également appelé Tamey, est mort le 19 janvier 2021 des suites de blessures subies lors de passages à tabac et de tortures dans une prison chinoise à Sershul, après avoir été libéré dans un état comateux.