Phnom Penh, mardi 23 août. Une centaine d'ouvrières d'une usine textile proche de la capitale cambodgienne se sont évanouies alors qu'elles étaient au travail. Ce genre d'incidents est loin d'être le premier dans l'industrie textile au Cambodge. Il ne se passe pas un mois sans que la presse locale fasse état d'évanouissements d'ouvrières.
Il faut dire qu'on croit revivre dans ces usines des scènes de la fin du 19e siècle. Cette fois, l'usine appartient au groupe M&V International Manufacturing Ltd, une firme de Macao, qui possède des usines en Chine et au Cambodge. Les conditions de travail y sont exécrables. Les ouvrières sont obligées de faire de quatre à six heures supplémentaires par jour et de travailler ainsi jusque 23 heures. Elles sont en outre contraintes de travailler dans un environnement éminemment toxique. Leur état de santé est déplorable.
Avec un salaire de base de 61 US dollars (43 €) par mois, elles ne peuvent faire face aux besoins élémentaires à commencer par se nourrir convenablement et se reposer.
Le groupe industriel propriétaire est un des fournisseurs de Benetton et H&M. L'usine où s'est produit l'incident de mardi livre à H&M.
Mais quand donc se manifestera une véritable solidarité internationale des exploités ? Le capitalisme est mondialisé. La défense des exploités, quand elle existe, demeure pitoyablement enfermée dans les cadres nationaux.
En attendant, avant d'acheter Benetton ou H&M, pensez aux ouvrières du textile du Cambodge … et d'ailleurs.
 
                 
             
            