Delenda est Ruthena putinesca

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Billet de blog 30 janvier 2015

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Effrayer ceux qui photographient les missiles russes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'article de Mediapart publié aujourd'hui sur le Boing abattu en juillet au dessus de l'Ukraine résonne étrangement avec la nouvelle de l'arrestation par le FSB d'une mère de 7 enfants de la région de Smolensk. Svetlana Davydova risque 20 ans de prison pour "trahison". Elle aurait téléphoné en avril 2014 à l'ambassade d'Ukraine à Moscou pour prévenir d'un déplacement de troupes russes de sa région en direction de l'Ukraine. Elle dit avoir agi pour prévenir des morts qu'elle juge inutiles dans une guerre qu'elle juge absurde. Elle aurait surpris dans un transport public une communication téléphonique annonçant ce déplacement de troupes.

Beaucoup s'étonnent en Russie qu'elle ne soit inquiétée qu'aujourd'hui pour des faits remontant à presque 10 mois. Des juristes et des défenseurs des droits de l'Homme font remarquer que l'accuser de trahison revient pour la Russie à reconnaîtrte la présence de son armée sur le territoire ukrainien. Sinon elle ne peut être accusée que de délire ou de mensonge, ce qui, même en Russie, n'est pas encore un délit.

Mais tout devient plus clair si on met cette affaire en relation avec la manière d'enquêter utilisée pour essayer d'impliquer l'armée russe dans la catastrophe aérienne de juillet: tout le long de son parcours de Kursk en Russie à l'endroit d'où auraient été tirés les missiles au Donbass, la batterie "Buk" a été photographiée par des citoyens russes qui ont placé ensuite leurs images sur le net. Ils savent maintenant qu'ils risquent 20 ans de prison et que même le statut de mère de famille nombreuse n'arrêtera pas le zèle des services de renseignements. L'armée russe pourra désormais déplacer plus tranquillement des convois encombrants et voyants en direction de l'Ukraine...

Mais au vu des premières réactions dans les media russes encore indépendant, il se pourrait que le pouvoir ait mal calculé son coup et que la Mata-Hari de Viazma, avec ses sept enfants et son sens de la justice, passe rapidement du statut d'ennemi du peuple à celui de victime...

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