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Par ce billet je cherche à expliquer ce que pourraient être les attraits d’un régime totalitaire du type iranien pour les interlocuteurs occidentaux. La façon dont ces attraits se construisent et quel genre de crise elles risquent d’engendrer.
Je voudrais aborder d’abord une question que de nombreux journalistes ont posée aux responsables iraniens et leurs homologues français. Une question notamment qui concernait la fermeté de la France dans les négociations nucléaires et le danger que cela puisse diminuer pour ce pays la part du « gâteau » iranien après l’accord.
L’absence de transparence et de souveraineté politique, économique et sociale, sont le propre d’un régime dictatorial. Au nom de la “liberté” et des “valeurs européennes” on a habituellement tendance à condamner leurs méthodes totalitaires. Mais quand les intérêts entrent en jeux, ceux-ci peuvent se transformer en attraits du la dictature. Leurs réserves immenses d’énergies et de matières premières et leur vaste marché de consommation prennent d’autant plus de valeurs que ces « atouts » sont importants dans un régime totalitaire tel que l’Iran.
Infection disséminée
Quel intérêt peut avoir la République islamique pour l’Occident si non sa politique de dilapidation des richesses de son peuple ? Où est Hassan Rohani dans tout ça et qu’offre-t-il ? Si ce n’est qu’il dirige le régime le plus misogyne du monde, avec le plus grand nombre d’exécutions par habitant et une situation désastreuse des droits de l’Homme. Un régime embourbé dans des crises structurelles, souffrant de l’absence de légitimité et rongé par les luttes intestines.
Avec une économie en faillite et l’explosion sociale qui guette. Devant cette situation le « régime des incessantes crises » ne tient qu’à la répression d’une population excédée. En ce qui concerne l’exportation de l’idéologie extrémiste et du terrorisme, le régime représenté par Rohani a un bilan morbide et infect dont les traces sont visibles partout au Moyen-Orient… Syrie, Liban, Irak, Yémen... C’est pourquoi il convient de qualifier la « République islamique » d’« infection disséminée ».
Le caractère global des crises locales
La globalisation n’implique pas seulement la diminution du rôle des frontières entre peuples et Etats, ou l’élargissement et l’intensification du pillage des multinationales et l’application des politiques néolibérales pour s’emparer des marchés et affaiblir les pays des zones concernés ; elle implique aussi une autre réalité : la globalisation des crises et la rapidité de leur contagion. Cela signifie qu’en raison de changement fondamentaux survenus dans la marche du monde, il est plus que jamais difficile d’éviter ou s’accommoder des conséquences de crises locales et la dissémination de leurs « infections ».
En fait, opter pour une politique de complaisance face aux dictatures et leurs « attraits », revient à accepter leurs crises et leurs méfaits également. En d’autres mots, contrairement au passé, la portée des méfaits des dictatures ne se limitent plus aux frontières géographiques, mais gagnent rapidement les frontières considérés autrefois comme sûre. Ces crises se manifestent aujourd'hui sous différents formes: le flux des réfugiés qui nous rappelle les grandes migrations des épisodes les plus sombres de l’histoire.
L’augmentation vertigineuse de l’extrémisme et du fondamentalisme au cœur de l’Europe, tragiquement illustré dans les terribles tueries de Paris, doivent être perçu comme le prolongement direct des méfaits de régimes dictatoriaux. Les dévastations environnementales provoquées par ces derniers et le bellissime impérialiste menacent toutes les sociétés.
Il est claire que dans cet article j’ai volontairement omis de mentionner la responsabilité morale des pays démocratiques – elle semble inexistante. J’ai cherché plutôt à alerter sur la conséquence de la cécité politique et les dangers de la complaisance avec la dictature iranienne. Si c’est le peuple iranien est le premier à payer le prix de ces erreurs, il ne faut pas oublier qu’il faudra le payer également au détriment de la liberté, la sécurité, la paix et l’environnement à l’échelle mondiale.