Après les visites d’Emmanuel Macron dans divers services de médecine dont l’Institut du professeur Raoult, le discours présidentiel du lundi de Pâques était attendu avec impatience. Lundi soir, après les applaudissements spontanés aux personnels de médecine, 36 millions de Français ont écouté, pendant une demi-heure, un discours bien rédigé et prononcé globalement avec talent.
Les Français se sont donc vu offrir un bel œuf de Pâques. Malheureusement, ils ont eu la déception de constater que cet œuf ne contenait pas grand chose. Ce n’est pas le mea-culpa timide du président qui change la donne.
Le discours du président intervenait à un moment où le mécontentement des Français était impossible à ignorer. Ce mécontentement résultait principalement des constats suivants :
1°) La gestion de la crise n’est pas à la hauteur des enjeux. L’Allemagne, notre voisin, est un pays qui a su, dès le début de la crise, mettre en place une politique systématique de test des personnes présentant des symptômes du Covid-19. Le gouvernement allemand a distribué des masques en nombre suffisant à sa population et aux agents côtoyant le public. La conséquence de cette politique très réactive est un confinement des seules personnes infectées et une mortalité bien plus faible qu’en France.
2°) Le Gouvernement s’est décrédibilisé en prononçant des injonctions contradictoires (interdiction de sortir mais autorisation de sortir pour les élections, les masques ne servent à rien puis les masques sont utiles), des mensonges (toujours sur les masques) et en choisissant une porte parole qui brille par une certaine inadéquation avec le poste. Sur ce dernier point, son « il ne faut pas avoir peur d’aller voter » est rétrospectivement glaçant.
3°) L’influence des lobbys semble dicter la politique du Gouvernement. Sur ce point, la polémique sur le traitement proposé par le professeur Raoult et la mise en avant d’experts ayant des liens d’intérêt avec des laboratoires pharmaceutiques exacerbent le mécontentement et la méfiance des Français. Méfiance d’autant plus forte que les lobbys sont depuis longtemps d’exercer une influence importante sur le pouvoir.
Le discours du président, au regard de ces sujets de tension au sein de la société française, s’est inscrit dans le droit fil de la politique gouvernementale de temps de crise : l’imprécision, l’incohérence et l’inadéquation avec les besoins.
Une fois de plus, si le président évoque une augmentation des tests, il ne propose pas de les faire systématiquement à toutes les personnes présentant des symptômes du Covid-19. Il n’envisage pas de séparer les porteurs de virus des non porteurs. Quand aux masques, la promesse de leur arrivée est faite. Ils seraient disponibles à partir du 11 mai. Cela signifie que du 14 avril au 11 mai, les Français doivent échapper au virus par leur propre moyen. Faute de masques, le confinement général est prolongé jusqu’au 11 mai 2020 et les spectacles de plein air interdits jusqu’à mi-juillet !
En matière d’incohérence, le Président a proposé la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées à compter du 11 mai. On a donc une population de jeunes Français qui va se mélanger joyeusement et dangereusement. En l’absence de test effectués sur ces jeunes français et de masques distribués à tous les élèves et membres de la communauté éducative, nous allons prendre le risque de faire circuler le coronavirus notamment au sein des jeunes qui, une fois de retour dans leur foyer, pourront contaminer allégrement leurs ainés. On est toutefois sauvés. Le 11 mai 2020, les cafés et restaurants resteront fermés ! Quelle est la cohérence de reprendre la scolarité des élèves, avec les risques de contamination évoqués, et de maintenir fermés bars et restaurants ?
Le Président a enfin asséné qu’il n’y avait pas de traitements. Ce faisant, il a ignoré superbement les travaux du professeur Raoult, la récente étude chinoise randomisée qui démontre l’efficacité de ce traitement et les essais pratiqués dans de nombreux pays. Par ailleurs, les effets secondaires de ce médicament sont largement connus et ont été très bien documentés bien avant le débat actuel sur la chloroquine. On pourrait appeler cela de l’autisme si la bien-pensance n’avait pas banni ce terme du vocabulaire métaphorique. On ne dira donc pas que le président est autiste, qu’il ne voit pas les centaines de milliers de Français ayant signé la pétition de Philippe Douste-Blazy, on dira qu’il fait simplement le jeu des lobbys pharmaceutiques. Le président l’a dit, on attend un vaccin (donc plusieurs mois d’attente) et les résultats des études en cours. Le Gouvernement qui se plaît à écouter une cheffe de service désœuvrée d’un hôpital parisien, rémunérée par des laboratoires qui ambitionnent de fournir des traitements (coûteux) et des vaccins (coûteux et inefficaces sur les personnes malades) est assez transparent dans ses choix. Le traitement du Covid-19 coûtera cher et renflouera les caisses de Big pharma. On comprend alors la phrase du président « il n’y a pas de traitement »
Cette intervention présidentielle nous apprend deux choses :
1°) le président n’a pas passé son week-end à élaborer des décisions courageuses et indépendantes des groupes de pression ; il a passé son week-end à rédiger un discours aux apparences séduisantes.
2°) Les lobbys ont l’oreille du président (les vaccins vont arriver).
Désormais, nous savons tous que l’ambition du Gouvernement est de faire vacciner la population et de ne pas utiliser des médicaments génériques pour soigner les malades. Au ministère de la santé, la notion d’intérêt général est une notion obsolète, qui a perdu toute signification.
La France va très mal et est un curieux pays. La liberté est le premier mot de notre devise mais on interdit aux médecins de prescrire à leur patient le traitement qui leur paraît utile ; on interdit aux Français de pouvoir accéder à un traitement qui montre son efficacité pour faire baisser la charge virale, on interdit aux pharmaciens de vendre des masques. Nous sommes dans un pays où la médecine est administrée par des fonctionnaires.
Enfin, et c’est le plus important, le traitement du professeur Raoult est ignoré et même écarté, en raison du non respect de protocoles sacralisés. L’argument est pitoyable quand on sait que Gilead, le laboratoire très influent sur Emmanuel Macron, propose une molécule le remdesivir qui se révèle en fait inefficace et dont on vente le mérite sur la base d’études qui ne respectent pas ces fameux protocoles. Dans ce monde merveilleux du bisness de la santé, ce qui n’est pas bon pour vous (Didier Raoult) est bon pour nous (Gilead), et cette insulte à l’intelligence est cautionnée par le gouvernement français. La France est tombée bien bas.
En conclusion, il est urgent que les Français ne paniquent pas dans le contexte actuel. Des études récentes montrent que le taux de mortalité induit par le Covid-19 est très inférieur à ce qui a été annoncé. Il est urgent de prendre conscience que les interdictions de prescrire le traitement du professeur Raoult et les décisions du Gouvernement relatives à la pratique des tests et à l’usage des masques sont dangereuses pour la population voire potentiellement criminelles. La justice, tôt ou tard, devra se prononcer sur la responsabilité du président, de ses ministres et des scientifiques qui disaient que le port du masque n’était pas utile avant de se rétracter une semaine plus tard. Ces responsables politiques ne pourront pas dire qu’à la date de leur prise de décision, ils ne disposaient pas d’informations fiables. En effet, il sera difficile à ces (ir)responsables politiques de dire que si des études montraient que la chloroquine marchait en Asie, rien ne prouvait que cette chloroquine aurait eu le même effet avec les Français.
Pour conclure, si le président rabâche ses fadaises de résilience, la vraie solution serait de pouvoir résilier son bail à l’Elysée et de réinventer un Gouvernement capable de réfléchir et de gouverner avec le souci de l’intérêt général.