Pour soutenir la photographie documentaire et plus particulièrement les projets difficiles à terminer, le rendez-vous photographique de Sète ImageSingulières, le journal Mediapart et l’école de photographie et de game design de Toulouse, l’ETPA, s’engagent, depuis 2018 autour de deux prix :
Le « Grand prix ISEM », ouvert aux photographes du monde entier, est doté de 8000 euros. Le lauréat ou la lauréate pourra avec ce soutien développer et achever un travail documentaire en cours.
Le second « Prix ISEM jeune photographe » s’adresse lui aux moins de 26 ans résident sur le sol français. Doté de 2000 euros, il récompense là aussi un travail en cours.
Pour la cinquième édition, le jury s’est réuni cette année le 15 avril dernier. Il était composé de
- Fabienne Pavia, créatrice de la maison d’édition Le Bec en l’air
- Pierre Barbot, président de la maison de l’image documentaire de Sète
- Corine Fransen, directrice de l’ETPA
- Valérie Laquittant, directrice du festival Images Singulières
- Sébastien Calvet, responsable photographie à Mediapart
Ensemble ils et elles ont examiné 77 candidatures (62 pour le Grand Prix et 15 pour le Prix jeune)
Le Grand Prix ISEM 2022 a été attribué à Felippe Fittipaldi.
Ce photographe et vidéaste brésilien explore les questions sociales, culturelles et environnementales. Depuis 2014, il se rend chaque année à Atafona, une petite ville située dans le delta du fleuve Paraíba do Sul, au Brésil, où il documente l’accélération des effets du changement climatique causé par l’exploitation humaine.
Felippe Fittipaldi recevra une aide de 8 000 euros pour poursuivre son projet dont les premières images sont publiées en portfolio sur Mediapart. Il sera également exposé en 2023 à ImageSingulières à Sète.

Le jury a aussi retenu le travail de quatre autres photographes, finalistes de ce Grand Prix :
- Borderlands, un voyage américain de Francesco Anselmi
- The Final Days of Georgian Nomads de Natela Grigalashvili
- Civilians under Arms - Hundred Portraits d’Emeric Lhuisset
- et Platzkart de Maria Plotnikova
Le Prix ISEM Jeune Photographe a été attribué à Clément Marion pour sa série Phoenix. Né en 1996, Clément découvre la photographie argentique à 19 ans à l’école de photographie ETPA de Toulouse, dont il sort diplômé en 2020 avec une mention du jury. Cette bourse vient récompenser une série de portraits qu’il a réalisé au collodion humide. Des portraits de grands brulés qui ont acceptés de se dévoiler.

***
En 2021, le Grand Prix était attribué à Myriam Boulos qui documente les colères du Liban, et le Prix Jeune photographe à Cloé Harent, pour sa série « Le temps d’une pause » qui traite de la vie dans les fermes biologiques.
En 2020, le Grand Prix était revenu à Christian Lutz pour son projet Citizens, qui documente les mouvements populistes en Europe, et le Prix Jeune Photographe récompensait Julia Gat, dont la série Upbringing traite des jeunes qui suivent un enseignement alternatif. En 2019, c'était Romain Laurendeau qui recevait le Grand Prix pour son projet Génération Mister Nice Guy : une jeunesse palestinienne sous emprise de la droite et le Prix Jeune Photographe avait été attribué à Maxime Matthys, pour 2091 – The Ministry of Privacy, sur la surveillance par intelligence artificielle en Chine. En 2018, John Trotter était le lauréat du Grand Prix pour son sujet sur l’assèchement du Colorado et le Prix Jeune Photographe était revenu à Valentin Russo pour son travail sur Stöðvarfjörður, village islandais plongé dans l’obscurité la moitié de l’année.