UNE HISTOIRE DE FAMILLE PAR OREEAT
Philippe Bigot, ancien conseiller général, porte-coton de son président Alain Lambert, épistolaire sans talent chargé des rubriques foires et marchés « arrosés » d’un canard local respectable, thuriféraire des industriels voyous, fut recasé il y a peu, au service communication du département de l’Orne, rémunéré avec nos sous. Ce maire de Sainte-Gauburge, non seulement fait construire en zone humide, mais confie la maîtrise à la société qui l’emploie.
Le vénérable président du conseil départemental de l’Orne vole à son secours (voir le blog d’Alain Lambert). Une journaliste courageuse qui ne craint pas pour sa carrière allume ce Lambert.
On comprendra mieux cette « solidarité », véritable plaidoyer pro domo, lorsqu’on se souviendra qu’Alain Lambert est mis en cause pour favoritisme près de la section financière du parquet de Paris, avec son ancien directeur de cabinet Alain Pelleray, qui l’est aussi mais pour prise illégale d’intérêts. Sans préjuger de la présomption d’innocence, il faut avouer que ce bouquet de printemps illumine notre Avril, mois de l’éclosion des bourgeons…
Toujours à Paris, Alain Lambert a porté plainte pour diffamation contre un media régional. A OREEAT, nous tremblons devant la menace de plainte du même Lambert… Poisson d’avril, nous trépignons d’impatience, malgré que beaucoup de méfaits tomberaient sous le coup de la prescription, il reste quelques munitions dans la musette.
Comme disait Audiard : « les cons çà ose tout, c’est même à cela qu’on les r’connaît »… Osons.
Lisez donc cet article courageux

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LE DROIT DE REPONSE DE LAMBERT AU REVEIL NORMAND
« Lorsqu’on est mis en cause dans un journal, il est légitime d’utiliser son droit de réponse. Il m’est reproché, avec une inélégance rare, de défendre un maire sur mon blog. De quoi s’agit-il ? Je défends Philippe Bigot, maire de Saint-Gauburge. N’est-ce-pas le premier devoir du Président de l’Association des Maires de l’Orne que je suis ? J’ai la noble tâche de veiller au respect de leur honneur et de leur probité. Je m’y applique scrupuleusement.
Le reproche qui lui est fait en l’espèce est d’une banalité confondante : c’est une des plus courantes erreurs commises dans les mairies. Je dénonce les normes et le droit insensé avec lesquels doivent se débattre les maires au quotidien. C’est le cœur des fonctions qui m’ont été confiées par mes Pairs et même par le Gouvernement : je suis juriste, Président du Conseil National des Normes et Médiateur national pour les normes applicables aux collectivités locales. La sévérité que j’exprime à l’égard de la frénésie normative est partagée par les universitaires, les spécialistes du droit des collectivités territoriales. Ironiser sur la flexibilité du droit relève d’une absence abyssale de culture juridique, puisque précisément un travail collectif est actuellement engagé sur les notions de droit dur et de droit souple, pour parvenir à plus de flexibilité du droit s’appliquant aux collectivités locales.
S’agissant de la Justice, je ne lui reproche pas de s’occuper des infractions qui peuvent être commises par des élus. C’est son rôle et son premier devoir est de traiter chaque citoyen de façon identique. J’ai parfaitement le droit d’avoir mon idée sur la communication parfois sélective qu’elle peut en faire. Et je rappelle que la présomption d’innocence existe ! On peut aussi s’étonner du discours public adressé aux Maires qui, d’un côté, les encourage à faire preuve d’une très grande vigilance, en signalant, par exemple, toutes les personnes susceptibles de radicalisation dans leur commune et, de l’autre, les harceler de contrôles permanents aussi futiles que tatillons.
Ce simple exemple illustre combien l’action publique devient difficile et parfois ingrate. Les élus le savent, leurs familles tout autant, et les citoyens de bonne foi, par exemple engagés dans la vie associative, s’en plaignent.
Voilà pourquoi je regrette cette philippique douteuse de la semaine passée […], teintée de populisme des années 1930, et truffée de clichés éculés contre les élus.
La transparence des relations des élus avec la Justice est totale. Elle ne l’est pas autant s’agissant de la presse. Trois journalistes sont actuellement mis en examen, renvoyés en correctionnelle pour diffamation envers une personne chargée d’un mandat public. L’article ne l’évoque pas.
Il est vrai que son objectivité ne brûlait pas les yeux. »
Alain Lambert
LE DECODAGE PAR OREEAT
Comme à chaque fois qu’il est mis en cause, ou qu’un ses affidés l’est, notre honorable Président du Conseil Départemental de l’Orne, Alain Lambert, manie l’écran de fumée…
Sur son blog, le 30 mars, Alain Lambert, président du Conseil Départemental, monte au front pour sauver son employé et ami Philippe Bigot le Maire de Sainte-Gauburge. Cet élu s’était un peu pris les pieds dans ses nombreuses casquettes (sic, pas facile à faire…).
Mis justement en cause dans le Réveil Normand du mercredi 6 avril 2016 pour ce soutien inconditionnel à Bigot, (surprenant pour le juriste qu’il répète à l’envi, être…) notre vénérable Président nous prendrait-il encore une fois pour des cons ?
Exigeant près du journal un droit de réponse, Alain Lambert en parfait jésuite, nous enfume une fois encore. Nous allons offrir aux lecteurs le décodage qui sied à ce « droit de réponse » (voir en fin d’article). Nous savons les lecteurs avertis, ils ne seront pas l’imbécile de la maxime attribuée à Confucius :
« Le Sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt »
Un bref rappel des fonctions de Bigot au moment des faits :
- Philippe Bigot (alors) Conseiller Général de l’Orne,
- Maire de Sainte-Gauburge,
- Président de la CDC de la Vallée de la Risle,
- Vice-président et administrateur de SICA Normandie Architecture,
- Salarié de la SAGIM,
- En ce moment chargé de communication au Conseil Départemental.
Le rappel des faits :
Philippe Bigot Maire de Sainte-Gauburge envisage de construire sur sa commune, en zone humide, des logements. Il échafaude un scénario qu’il propose aux structures qu’il dirige :
1 - Le 29 octobre 2008 Philippe Bigot informe ses conseillers municipaux réunis en séance, que « la direction de la SAGIM [bailleur social ornais] lui a présenté un projet de construction de pavillons locatifs (première tranche : 14 logements) sur l’actuel terrain de football et les parcelles le jouxtant, rue de l’Ancienne Eglise, côté RD 926 ».
Le Conseil Municipal vote un accord de principe de vente à la SAGIM pour 1 € des terrains nécessaires.
Enfin, il précise que « dans le cadre de ses compétences, c’est à la Communauté de communes (CdC) de la vallée de la Risle [devenu depuis CdC des vallées du Merlerault] qu’il appartiendra ensuite de se prononcer pour approuver ce programme [...] et accepter de prendre en charge la maîtrise d’ouvrage des travaux de VRD [voirie réseaux divers] et leur financement (avec le concours financier de l’Etat) ainsi que d’accepter de garantir à hauteur de 50 % les emprunts contractés par la SAGIM pour le financement de ce programme. » Vote unanime pour, (Bigot Maire inclus).
2 - Le 30 octobre 2008 Philippe Bigot président de la Communauté de Communes de la vallée de la Risle présente le projet aux conseillers communautaires (prise en charge de la maîtrise d’ouvrage, garantie du financement). Approuvé par tous (président Bigot inclus).
3 - Le 17 Avril 2012 en Communauté de Communes le Président Bigot propose d’attribuer à SICA NORMANDIE la maîtrise d’œuvre de tous les travaux : vote à l’unanimité (président Bigot compris).
Tous ces faits sont a contrario des lois :
- Soit Bigot n’a pas trouvé d’intérêts à l’affaire, il tombe seulement sous le coup de l’article 2131-11 du Code Général des Collectivités Territoriales qui dit « Sont illégales les délibérations auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres du conseil intéressés à l'affaire qui en fait l'objet, soit en leur nom personnel, soit comme mandataires ». Dans ce cas, le contrôle de légalité peut annuler la décision, qui peut être attaquée par un tiers.
- Si la justice retenait qu’il ait pu y retirer un intérêt personnel, il tomberait sous le coup de l’Article 432-12 du Code Pénal : « Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. »
Bigot étant employé de la SAGIM, il pourrait trouver un intérêt indirect (prime ou augmentation de salaire), liées à la performance de l’entreprise dont il est l’employé.
S’il est rémunéré, ou reçoit des indemnités au titre de ses fonctions comme vice-président de SICA NORMANDIE ARCHITECTURE, HABITAT, le risque est le même.
Après avoir pris la défense de BIGOT sur son blog, Lambert met en cause la journaliste rédactrice de l’excellent article, parfaitement documenté du réveil Normand.
- Le 13 avril 2016, Alain Lambert envoie au Journal un courrier amphigourique, autant qu’inexact. Ce courrier fustige la presse, évoque successivement : « l’absence abyssale de culture juridique, les attentats, la délation, les poursuites judiciaires ourdies contre la Presse ». Il évoque son rôle de Président des maires de l’Orne et sa qualification juridique. Que diable n’a-t-il pas prévenu son excellent ami Bigot des risques qu’il encourait, c’est un véritable abandon en champ judiciaire et juridique qu’a commis ce Président ? Il aurait dû alerter le Préfet garant du contrôle de légalité, à défaut de prévenir son ami… Plus sérieusement, la présomption d’innocence devant être admise, il demeure que Bigot a été pour le moins imprudent, et l’article n’a jamais dit autre chose.
- C’est Lambert qui, dans son blog, et dans son droit de réponse au journal a évoqué une mise en examen de Bigot.
Nos élites sont un peu sur les charbons ardents par les temps qui courent
Le Rédacteur : René Hamel
PS : Rappelons qu’actuellement, Bigot est encore maire de Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe (4ème mandat), salarié de la SAGIM (responsable de l’antenne de L’Aigle), vice-président et administrateur de SICA Normandie Architecture-Habitat et salarié au service communication du Conseil Départemental de l’Orne, il n’est plus conseiller départemental.
La journaliste du Réveil Normand a réalisé un document magistral que vous pouvez consulter plus haut dans cet article ou sur internet.