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Billet de blog 13 avril 2008

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L’olympisme est un symbole :

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L’olympisme est un symbole : les peuples seront-ils toujours sa fontaine de jouvence ?

En ce printemps 2008, l’olympisme est sur le gril. Parce que la Chine a reçu pour mission d’organiser les Jeux et d’accueillir les athlètes du monde entier, précédés de la flamme olympique.

Patatras ! La Chine à qui il avait été demandé des engagements sur les droits de l’homme, réprime dans la violence et le sang des manifestations tibétaines protestant contre les discriminations frappant la culture et la religion tibétaines. Certains journalistes, toujours échaudés par ce qui s’est passé il y a vingt ans à Timisoara, ont voulu informer avec prudence et en s’appuyant sur des sources sûres, au risque de passer sous silence ce dont ils n’ont pas trouvé trace (et qui n’existe peut-être ? sans doute ? pas). C’est le cas de quatre journalistes du Monde, il y a peu. Leur article est passé sous silence. Sans doute ne dramatise-t-il pas assez.

Des faits connus sur le Tibet à l’hostilité contre …les J.O.

Il met en évidence que sur un fond de présence chinoise grandissante et de résistance tibétaine persistante, des attaques meurtrières ont été lancées contre des Chinois et que tout a dégénéré pour employer un style journalistique soft. Des Tibétains ont trouvé la mort dans la répression. Les choses se sont envenimées, de façon apparemment limitée, dans d’autres « provinces » de la Chine. Pour un Français qui s’honore d’être du pays des droits de l’homme (même si la France depuis deux cents ans ne les a pas toujours respectés), c’est évidemment insupportable. Le droit de manifester son indignation est légitime, qui peut le nier ?

En même temps, se développe sinon une campagne (il faudrait en ce cas savoir d’où elle vient et qui l’orchestre), du moins un état d’esprit hostile à l’olympisme et à ses jeux. En cet anniversaire de mai 68, on retrouve des formules et des manières de pensées de l’époque – et parfois d’époques bien plus anciennes. Quand un sénateur socialiste rappelle des faits historiques avérés il se fait traiter, de manière inquisitoriale ou stalinienne, au choix, de nouveau Marchais ( !) sans que l’on prenne le temps d’examiner ce qu’il écrit – et qui sur certains points peut légitimement se discuter, mais on ne le fait pas : il ne récite pas la prière du jour.

Cohn Bendit (à qui on ne reprochera pas d’avoir changé en étant devenu un européen libéral libertaire) souhaite « foutre le bordel ». On lit ici ou là que l’idéal olympique est un leurre ; que la flamme olympique est une création d’Hitler et que cela suffit à la rendre infâme ; que la loi des jeux, c’est la loi de la compétition et du plus fort, c’est-à-dire la loi de la guerre ; que le Comité International Olympique a été très longtemps manipulé par des fascistes, etc.

Refuser les slogans

Il convient peut-être de ne pas s’arrêter à des idées, dans certains cas reçues, dans d’autres simplistes ou simplifiées : la complexité ou la nuance sont évidemment très difficiles à exprimer dans la recherche des formules qui tuent (ou du moins sont supposées telles). Même si ces idées s’appuient sur des faits vérifiables. Oui, la première ronde de la flamme olympique date des jeux de Berlin en 1936, mais elle avait été conçue vingt ans plus tôt pour les J. O. de 1916 annulés ; oui, Samaranch fut un président de CIO dont les convictions démocratiques furent douteuses même si la jeune démocratie espagnole lui fit confiance et même l’honora.

Seulement il faut bien expliquer comment l’olympisme moderne, celui de Coubertin, a pu s’imposer à travers les pays et les nations pour devenir un phénomène de masse : des centaines de millions d’êtres humains considèrent les J.O. comme un moment important dans la vie de la planète.

Les J.O. et l’argent -roi

Il existe une réponse qui n’est pas entièrement fausse : ce sont les grandes multinationales et les intérêts économiques internationaux qui sont à l’origine de ce gigantisme. Et l’on évoque Coca Cola qui veut conquérir de nouveaux marchés, les grandes chaînes de télévision qui paient des droits démesurés… Quelques-uns diront qu’il faut chasser les marchands du Temple. Certes. Mais précisément, dans une perspective de condamnation de la main mise de l’argent roi sur les Jeux, comment ne pas se demander pourquoi ces intérêts commerciaux y mettent tant de « fric » sinon parce qu’il y a eu une dynamique propre à l’olympisme moderne ? Elle est du même type que celle qui a présidé aux championnats du monde, aux championnats de continents, ou bien encore, dans le domaine sportif, au Tour de France. Elle a été accompagnée de formules du type « les géants de la route » ou « les dieux du stade » : le style épique n’existe sans doute plus qu’en ces occasions ! Remarquez cependant qu’avec les affaires de dopage dans le Tour, les spectateurs désertent les routes, les sponsors se retirent, et les responsables de la course tentent, peut-être tardivement, d’éliminer la tricherie, de rendre de la propreté, de la moralité, de la probité au sport. La question est posée aux J.O. eux-mêmes. L’argent-roi a accompagné, entretenu les grandes manifestations internationales sportives, mais il n’est pas à leur source.

L’olympisme, création et recréation

L’olympisme, en vérité, n’est pas même la création d’un homme ou d’une petite équipe (celle de Coubertin il y a un peu plus d’un siècle), mais celle d’un nombre croissant de femmes et d’hommes, de peuples, nations de plus en plus nombreuses. Le Dalaï Lama lui-même déclare que les Chinois comme les Tibétains ont droit à la tenue des J.O. en 2008. Pour que l’olympisme prenne toute l’ampleur actuelle, il a fallu entre autres que les Jeux s’ouvrent aux athlètes féminines ; et l’on a vu se créer des Jeux paralympiques qui ont vocation à s’intégrer pleinement à l’olympisme coubertinien, en dépit de son fondateur très vraisemblablement.

Coubertin a pu constater déjà de son vivant combien son projet initial se transformait. A l’origine, il voulait montrer que le système éducatif, tel qu’il existait en France par exemple, devait s’ouvrir à la « culture physique ». En une époque où l’archéologie était en train de redécouvrir les sites de la Grèce antique, où beaucoup pensaient que le vrai, le beau et le bon vont de pair comme l’affirmaient déjà les Grecs anciens, ressusciter les Jeux Olympiques fut une idée féconde.

Chacun peut critiquer telle ou telle pensée de Coubertin, un fils de l’aristocratie française politiquement déchue. Son hostilité déclarée à la participation des femmes aux J.O, sinon pour la remise des récompenses, va de pair avec les positions d’un bon de socialistes (d’inspiration proudhonienne sur ce point) qui refusaient le travail de la femme (à protéger de l’exploitation capitaliste) ou de l’immense majorité des francs maçons de l’époque qui déniait aux femmes le droit d’être initiées… L’olympisme a vécu et vit avec son temps pour le meilleur et le pire.

L’olympisme et le désir de paix des peuples

Coubertin a fait revivre l’olympisme dans un monde marqué par le nationalisme et les guerres. C’était l’époque où, en France, l’esprit de la revanche sur la défaite de1870-71 était vivace. Il voit les J.O. de 1916 rendus impossibles par la Grande guerre et il meurt peu avant la seconde Guerre mondiale. Dans ces années de bellicisme se développent les idées de l’internationalisme socialiste, du pacifisme, du cosmopolitisme. La notion de fraternité que l’on retrouve dans la devise républicaine française et qui s’enracine loin dans le passé, ne serait-ce que par le christianisme, progresse dans les esprits. La « boucherie » de 14-18 la met à l’ordre du jour, et un bon nombre des communistes qui fondèrent l’Internationale communiste et les PC dans le monde, n’imaginaient pas ce qui allait se produire avec le temps : ils pensaient sauver la paix mondiale.

L’olympisme, la Société des nations puis l’ONU, pour ne prendre que ces exemples, relèvent d’une aspiration analogue : dépasser, résoudre les conflits entre les nations sans recours à la guerre. L’ONU n’est pas toujours convaincante d’efficacité, assurément, mais qui osera soutenir qu’il faut s’en passer ? L’olympisme, comme l’ONU, est toujours à construire. Les conflits sont liés à l’existence humaine, mais l’humanité ne veut pas renoncer à l’espoir qu’il serait possible de les résoudre pacifiquement.

Les jeux olympiques de l’Antiquité ont semblé offrir aux modernes un exemple pour faire évoluer les mentalités et progresser des comportements plus humanistes. Ils signifiaient alors tous les quatre ans la trêve sacrée. Pour y participer, il fallait être libre, c’est-à-dire un citoyen grec (la cité pouvant être oligarchique ou démocratique). On devait faire la preuve de sa préparation sérieuse aux jeux : l’entraînement suppose l’effort et celui à qui les dieux donnent la victoire prouve qu’il a su atteindre une certaine forme de sagesse. Avant le début des épreuves, placées sous les auspices de Zeus, il est procédé à un sacrifice rituel à Hestia : c’est la déesse de la lumière dans les foyers et les cités, déesse pure, sœur de Zeus mais étrangère à toute histoire mythologique plus ou moins salace.

Et l’on vient affirmer que le nazisme est à l’origine de la flamme olympique ! Comme si les flambeaux dans toutes les civilisations ne revêtaient pas un symbolisme de vérité, de paix, d’harmonie ! Il est vrai que certains symboles ont été l’objet de tentatives de récupération, à commencer par le svastika, symbole antique d’équilibre et de plénitude, que les nazis ont déchue en croix gammée.

Pour une nouvelle renaissance de l’olympisme

Le flambeau olympique, qui ressemble tant au flambeau de la liberté immortalisé par Bartholdi, a cependant le droit d’être respecté et l’olympisme a besoin de construire en permanence son idéal en rapport avec son temps. Altius, citius, fortius, cette devise attribuée à Coubertin – qui revient au Père Didon, un ecclésiastique ouvert au monde moderne – fait écho aux aspirations prométhéennes d’une époque où le progrès semble infini (les prolétaires eux-mêmes montaient à l’assaut du ciel !). Le dopage dans ses formes « médicales » sophistiquées montre qu’il va falloir la changer car on ne se fait pas Prométhée à coup d’EPO ou de transfusions : l’être humain a ses limites. L’idéologie du record a du plomb dans l’aile.

Les Jeux Olympiques sont la fête de la jeunesse. Depuis l’Antiquité, les athlètes sont jeunes. La performance suppose en général la jeunesse. Avec la longévité accrue de l’être humain, avec les Jeux paralympiques, la notion de record, la référence à la jeunesse se relativisent l’une et l’autre. Les générations à venir inventeront peut-être des Jeux seniors, voire des Jeux benjamins : les Grecs anciens n’avaient-ils pas deux catégories : les jeunes et les adultes à partir de 20 ans, les jeunes costauds étant intégrés dans la catégorie supérieure ? L’essentiel serait alors non plus l’exploit mais la maîtrise de la technique et la longévité sportive. Car l’essentiel, et Coubertin ne pourrait se retourner dans sa tombe, est la santé de la femme et de l’homme sportifs tout au long de leur vie, fussent-ils handicapés.

L’olympisme est un symbole vivant

Selon l’ancien Professeur du Collège de France Paul Veyne, dès l’Antiquité, la valeur de l’athlétisme était discutée : pour les uns c’était un leurre, la fausse voie de la sagesse. Pour les autres l’athlète en était l’image vivante. Curieusement, c’est le christianisme qui, tout à la fois, a provoqué la fin des jeux olympiques, liés au paganisme, et aidé à la transmission de son idéal :

« En 203, la chrétienne Perpétua, qui va être martyrisée dans l’amphithéâtre de Carthage, a une vision dans sa prison : elle se voit en tenue d’athlète, de boxeur ; elle triomphe de ses bourreaux et un ange, vêtu comme le président de la compétition, lui remet la palme du vainqueur, qui est devenue depuis ce que nous appelons la palme du martyre. Dans les Oracles sibyllins, l’entrée des Élus au paradis est assimilée à l’entrée d’un athlète vainqueur qui, revenu dans sa cité natale, y est accueilli en triomphe, selon la coutume. Le Christ a triomphé de la mort sur la croix, et c’est pourquoi, dans le Jugement dernier de Michel-Ange, il est représenté sous l’aspect d’un athlète nu (1). »

L’olympisme depuis des siècles donc a pris une dimension symbolique. C’est du sacré ? Peut-être, mais le sacré n’est pas toujours religieux. Bien des Français considère la devise de la République comme sacrée, c’est-à-dire intouchable, certains diront inviolable, sans pour autant lui rendre un culte ni la diviniser. En fait, l’olympisme renvoie à des valeurs et nulle société ne peut se dispenser de valeurs. Les valeurs se confrontent en permanence aux réalités des sociétés et de l’existence. Elles sont de l’ordre de l’idéal, édifié à partir de l’expérience et des épreuves de la vie. Les valeurs ne sont point « édifiantes », elles servent à bâtir, à édifier.

Lorsque le peuple s’en prend à des symboles qui renvoie à des valeurs, à ses valeurs (mais était-ce le « peuple » qui voulait empêcher la progressions du flambeau olympique ?), ou bien il est désespéré, ou bien il est « déculturé », quand ce n’est pas les deux à la fois. Manifester sa solidarité avec des peuples opprimés ne se confond pas avec la remise en cause des valeurs et des instruments, certes imparfaits et à améliorer, que les peuples, les nations se sont donnés. Il faut se passer l’outil de génération en génération et ne pas le laisser tomber.

(1) Paul Veyne, « Pourquoi Olympie », Enquête, Varia, 1993, [En ligne], mis en ligne le 24 février 2006. URL : http://enquete.revues.org/document168.html.

Commentaire à chaud sur un article de Médiapart

Je suis stupéfait de la façon dont sont organisées les réactions à la répression de la culture et de la religion tibétaine à l’occasion des prochains jeux olympiques. Je me demande comment réagit en son for intérieur le Dalaï Lama qui demande de la retenue : aux Chinois d’abord, ce qui va de soi quand il y a des morts et des arrestations nombreuses (qui semblent même dépasser le Tibet lui-même) ; mais à l’opinion mondiale elle-même : des violences même pour la bonne cause font oublier ce qui est essentiel, que le Dalaï Lama demande non l’indépendance mais l’autonomie tibétaine ainsi que des négociations.

Les manifestations contre des événements qui rappellent l’écrasement de la place Tien An Men il y a vingt ans sont attendues et légitimes. Encore convient-il de développer un minimum de réflexion politique. Surtout en France où Pierre de Coubertin a voulu ranimer l’esprit olympique de la Grèce antique. Les jeux olympiques représentaient une trêve sacrée, ce que le Moyen Age a voulu retrouver avec la paix de Dieu. Avec Coubertin l’olympisme est devenu un symbole, et c’est à ce symbole que le XXe siècle s’est confronté en Allemagne, en URSS, aux USA, au Mexique.

C’est un symbole de paix. Le sport au plus haut niveau suppose la compétition, mais la compétition n’est pas le prolongement de la guerre, c’est l’arrêt de la guerre et le substitut humaniste à la guerre. Et si la guerre est le prolongement de la politique dans certaines conceptions que l’on aimerait aujourd’hui considérer comme obsolètes (ce n’est malheureusement pas le cas !), l’olympisme n’est pas le prolongement de la politique non plus.

La flamme, le flambeau olympiques sont un symbole de liberté (on le retrouve avec la statue de Bartholdi) et de paix. A ce titre ils doivent être protégés, préservés et non éteints. Eteindre cette flamme, c’est tuer symboliquement la liberté et la paix. La flamme olympique est en train d’être transmise à un pays qui n’en est peut-être pas digne mais ce n’est pas aux démocrates de l’éteindre, surtout quand ils se livrent à la traditionnelle distinction entre le peuple chinois et ses dirigeants. Ils ont à la préserver, à la faire vivre et à faire entendre l’hymne puissant de la liberté, de la paix et par conséquent de la joie. Ce sera alors à la Chine de la faire vivre réellement chez elle. Les démocrates peuvent simplement se demander si leur présence officielle s’impose, le jour de l’inauguration par exemple. S’il y a divorce entre la flamme illuminant les Jeux et la vie réelle, la conscience humaine en sera éclairée, y compris en Chine, y compris dans les sphères de l’Etat si sensibles à leur image (mais, comme certains l’ont remarqué, en Chine, il s’agit de ne pas perdre la face… ce qui complique l’équation).

J’entends bien ce qui se dit : les Jeux sont une affaire commerciale qui se moque des droits de l’homme. Certes. Mais l’histoire le montre aussi : les affaires se portent mieux quand les libertés sont protégées – et pas seulement la liberté d’entreprendre. Quant au sportif de haut niveau, il est devenu lui aussi un professionnel avec toutes les dérives possibles : le dopage par exemple (qui a touché un certain nombre d’ex-pays d’Europe centrale et orientale mais aussi on le sait maintenant les Etats-Unis comme d’autres). Les Jeux sont aussi un lieu où l’on peut constater le progrès de la lutte antidopage, y compris en Chine et pour certains athlètes chinois si c’est nécessaire.

La flamme olympique est un symbole qui n’a pas de prix – comme il n’y a pas de prix pour la démocratie. Et je ne me choque pas outre mesure du coût engendré par le déploiement des forces pour la protection du symbole olympique : qu’on les compare aux dépenses occasionnées par la venue du président Khadafi…

Un symbole fait apparaître la réalité pour ce qu’elle est : pas toujours aussi reluisante qu’on le voudrait. Mais le monde progresse ; que l’on regarde ce qu’il était il y a cinquante ans, au moment des Jeux de Melbourne, et aujourd’hui : la liberté et la démocratie ont avancé y compris dans les démocraties. Les Etats-Unis se demandent s’ils vont élire comme président un noir ou … une femme. Nos voisins d’Espagne et du Portugal se sont débarrassés du fascisme depuis 35 ans et sont des pays modernes. Une partie des pays de l’Europe de l’Est ont accédé à des formes de démocratie politique reconnues par leur adhésion à l’UE, l’Amérique latine se donne des dirigeants de gauche, l’Afrique du Sud est multiraciale et le continent africain commence à s’engager dans le respect du vote populaire…

Et même : la Chine actuelle est-elle encore celle du Mao de la révolution culturelle qui fit quelques millions de morts dont on a si peu parlé en France parce qu’il fallait encenser quelques soixante-huitards qui firent carrière ensuite (pas tous, heureusement, il y en eut de désintéressés) ? De nombreux étudiants chinois (et étudiantes !) viennent en France, ils sont fiers de leur pays – tout en se refusant à parler de politique (il n’y en a pas beaucoup pour défendre le système tel qu’il est !) et il ne demande qu’une chose : entretenir des relations durables avec les Français qu’ils rencontrent. La France est pour eux le pays de la révolution, des droits de l’homme et de la liberté : le flambeau olympique a un sens pour eux. Aidons-les. Et montrons que nous avons encore une culture politique démocratique, que nous ne nous laissons pas entraîner par des réactions purement passionnelles. Réfléchissons à la meilleure manière de faire entendre l’idéal olympique.

Les événements du Tibet nous font partager le malheur d’un peuple qui veut vivre comme il l’entend, même si ce n’est pas comme nous, nous vivons. Il serait par exemple mieux venu de faire apparaître le contraste entre la flamme olympique claire, joyeuse, lumineuse, et des manifestants portant le deuil : des habits de deuil ne s’arrachent pas comme un drapeau.

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