(Commentaire sur un article de Mathilde Mathieu du 14 avril, toujours valable pour l’article de la même du 15 avril 2008)
Il est curieux de voir comment de la discussion sur un projet de loi précis portant sur la traduction d'un accord entre syndicats et patronat, on passe à des stéréotypes voire des insultes.
Je comprends que des situations professionnelles vécues (vacataire ...) provoquent des réactions qui dépassent l'objet d'un projet de loi déterminé : on ne découpe pas facilement l'existence en morceaux, d'un côté la politique au Parlement, de l'autre la galère.
Mais je croyais que les mots "sociaux traîtres" voire "bouffons" ne se trouvaient que dans la bouche de quelques nonagénaires fidèles à leur mode d'expression sinon de pensée de l'entre-deux guerres. (Désolé, mais parfois il faut montrer qu’on est capable aussi d’avoir la dent dure !)Tout le monde réclame le dialogue social, ce qui n'est jamais une mince affaire, car il est destiné à marquer une étape dans la confrontation permanente entre salariés et patrons, et non pas un arrêt de toute action syndicale ou politique.
Il convient donc de respecter des accords passés en ayant conscience de leurs limites. En l'occurrence, la CGT n'a pas signé, mais je n'ai vu nulle part qu'elle ait décidé de s'opposer. Elle est insatisfaite et non hostile (sauf si un responsable confédéral me signale mon erreur totale). La position du PS n'est pas scandaleuse, une abstention n'est pas une approbation.
Et chacun a le droit de ne pas être d'accord avec cette position.
Il est si facile de s'afficher comme un opposant pur et dur.
Un philosophe disait : Kant a les mains pures mais il n'a pas de mains. Il était un peu soixante-huitard sur les bords, ou je me trompe ?