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Billet de blog 4 décembre 2016

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Chomsky à Paris

Qui parle de la venue de Chomsky à Paris?

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Je viens seulement de l'apprendre, et je me suis précipitée pour comprendre. Une seule voix s'est étonnée, si j'ai bien lu, sur le site de Médiapart, du traitement indécent réservé par l'Assemblée Nationale au grand Chomsky? (Il y a aussi, c'est vrai, un érudit qui a profité de l'occasion pour trouver quelque lecteur à sa critique du système linguistique de Chomsky). Quant au reste, silence sur les ondes. Les liens apparents ne sont que des leurres, ne conduisent à rien qui parle de Chomsky. Que se passe-t-il? Jusqu'où plongera l'indignité nationale, effarouchée devant l'intelligence, courant faire l'autruche devant la lucidité? Oui, ce monde que nous avons connu est mort. Anthropocène. Nous n'avons pas tout vu encore de l'autre, mais les événements se précipitent: géologues, climatologues et politologues avertis ne le savent que trop. Retenez votre souffle. Comptez les beautés et les grandeurs encore là. Il y a eu Chomsky. Il est venu. Il a été médaillé de la plus prestigieuse médaille mondiale en son domaine, dans une obscure salle belge sise à Paris. Quelle émotion. Mille chacals pourtant aboyaient et aboient encore, se gargarisant du dernier on-dit pour salir son courage. La France de Hollande finissant est une France sans lumière, enténébrée, vieille, suintant de rancœurs rances. On n'ose plus penser que dans le suivisme peureux et revanchard. On s'empresse de demander même une loi pour interdire qu'une opinion s'exprime tantôt sur un sujet tantôt sur un autre. Alors, pensez, accueillir un penseur, vous n'y pensez pas! Nous avons, nous, le Penseur de Rodin, ça nous suffit bien!

Il faut que le peuple, si peuple il y a, demande à l'Assemblée raison de cette énorme lâcheté. Quand le vaisseau tangue, non seulement ne pas savoir reconnaître le fanal, mais encore vouloir l'éteindre, c'est pour une instance de cet ordre un crime d'État.

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