L'affaire de la PME de la Sarthe: ses actionnaires la décapitent de ses dirigeants historiques et l'acculent aussitôt à un monstrueux endettement pour mieux empocher d'entrée de jeu les bénéfices espérés dans l'avenir.
C'est exactement l'engrenage diabolique où les cartes de crédit renouvelable précipitent leurs naïfs signataires (et les fonds prêtés ont la même origine).
C'est aussi ce qui arrive à la Grèce: gavée d'abord de crédits, qui autorisent ensuite à la sucer jusqu'à la moelle. Elle est bien grasse d'ailleurs, cette moelle, puisque la BCE ne cesse de la reconstituer pour mieux servir la gourmandise de créanciers invisibles. On compte qu'elle ne s'épuisera que quand l'Europe, après y avoir entretenu quelque temps sa mauvaise graisse, y aura versé son dernier kopeck.
C'est ainsi que, pour employer une autre image, les financiers charognards ont fait de la Grèce un robinet provisoirement inépuisable par où s'écoulent les liquidités de toute l'Europe. Si Merkel et Hollande n'en ont rien vu (parce qu'aussi, pour l'instant, leurs intérêts en profitent), à coup sûr Mario Draghi connaît toute la combine. Modeste et bonhomme, il accepte même des délais et des accommodements, tant il est sûr que le système peut fonctionner tout seul. Avec le TAFTA son moteur passera automatiquement au régime supérieur.
Le capitalisme financier rase gratis, mais le prix à payer c'est la stérilisation de l'avenir.