Les saisies policières d’ordinateurs des réseaux terroristes nous font découvrir (si ce qu'on entend dire est vrai) l’importance de leurs échanges sur le web pédopornographique. On croit savoir qu’il s’agit d’une stratégie destinée à la circulation de messages codés. Là-dessus, la police seule saura trouver les décodeurs. Mais si l'information est vraie, on peut d’emblée supposer quatre autres raisons d’être à cet investissement dans les réseaux de la criminalité sexuelle :
1) c’est un excellent moyen de recruter des pigeons qu’on pourra ensuite faire chanter en les menaçant de publier leurs propres images : tant pour les appâter que pour les menacer, on aura de quoi leur faire payer très cher leurs vices honteux. D’où vient l’argent des djihadistes ? entre autres, de notre consommation de drogues et de pornographie, pardi !
2) Du même mouvement, on affaiblit l’adversaire en provoquant l’addiction sous toutes ses formes et en saignant son épargne pour mieux s’armer soi-même sur les marchés alimentés à leur tour par l’industrie occidentale et le cynisme de sa politique commerciale.
3) Simultanément, l’apprenti « djihadiste » apprend à ne rencontrer son adversaire que dans les postures les plus avilissantes ; il se croira largement justifié à vouloir en débarrasser le monde.
4) Dans un contexte guerrier où le pire de l’homme s’est toujours exprimé par une rhétorique de l’enc..., pointer tantôt une bombe baptisée «Little boy», tantôt un crayon bien taillé, tantôt le doigt du milieu, n’aura plus beaucoup d’effet si l’ennemi prétend user, lui, de la même arme sans nulle métaphore. Alors que l’Occident défend les femen, la liberté sexuelle et le mariage pour tous, cet ennemi se situera automatiquement du côté de la virilité dominatrice, de l’homophobie et du machisme le plus brutal.
Bref : si l’on voulait relier le dernier roman de Michel Houellebecq à son premier ouvrage, on pourrait peut-être enrichir le titre Soumission d’une signification de très haute actualité, sans vouloir en faire offense à son auteur dont on ne peut que saluer l’acuité de vision et la pertinence du propos.