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Billet de blog 23 juin 2016

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Le piège de l'Arsenal

sadisme, machiavélisme ou inconscience gouvernementale?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il a été noté que la dernière interdiction de manifester datait de la guerre d'Algérie. Un des souvenirs sanglants de cette guerre, sur le territoire métropolitain, c'est bien sûr la tragédie de Charonne. Le gouvernement entend-il rééditer une telle tragédie en coinçant une manifestation forcément trop nombreuse autour du bassin de l'Arsenal? Les mouvements de foule sont souvent les événements les plus  meurtriers qui soient: rappelons simplement les milliers de morts de la dernière édition du pèlerinage à La Mecque. Combien, sous un seul jet de grenade lacrymogène, risquent de se piétiner les uns les autres ou d'être précipités à l'eau? La Seine non plus n'est pas loin... Je me souviens d'une manifestation non interdite, non statique, où déjà, place de la Bastille, on ne pouvait plus mettre un pied devant l'autre. Est-ce un Bataclan au carré qui se prépare? Ou bien entend-on, pour le moins, pouvoir rejeter sur les organisateurs la responsabilité des dégâts ainsi orchestrés (par exemple, ceux que pourra subir l'Opéra Bastille du fait de la poussée de la foule ou même de casseurs diligentés exprès... et par qui?... ou la forteresse de la police du XIVe arrondissement?). Jusqu'où mènera ensuite l'hystérisation du non-débat? Les avions ne tombent plus du ciel, les incendies ne sont plus autres qu'anthropiques, et la catastrophe programmée est déjà signée par des hommes qui auront à en rendre compte.

P.S. Je me suis trompée: ce n'est pas la foule, c'est bien la liberté de manifester qui est restée la victime de la non-manif de l'Arsenal, grâce à un filtrage policier invraisemblable.

S'y est ajoutée depuis semble-t-il une nouvelle victime: la liberté de se réunir pour discuter d'actions syndicales (muselée par le siège policier de la Bourse du Travail le mardi 28 juin?)

La police n'avait-elle pas d'autres urgences à gérer? 

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