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Pour développer le dispositif AMACCA en réseau : empowerment intégral - mutation - turbo-citoyenneté.

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Billet de blog 13 avril 2020

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Pour développer le dispositif AMACCA en réseau : empowerment intégral - mutation - turbo-citoyenneté.

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DECOUVRIR LES AMACCA : empowerment intégral, citoyenneté et connaissance au pouvoir

Le réseau des AMACCA vise un maillage territorial polycentrique et multi-niveaux, indépendant, institué par la société civile elle même sous forme de communautés d'habitant·es. Se doter de telles formes d'organisations qui recherchent une plasticité et une créativité collective maximale est un enjeu démocratique, un enjeu écologique, un enjeu de civilisation.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

PREAMBULE ET CONTEXTE

Le coronavirus, et après ?

Les enjeux de civilisation sont soulignés douloureusement aujourd'hui par le contexte sanitaire – être en capacité de réinvention permanente pour créer des outils adaptés. Voilà ce dont nous ne sommes plus capables, nous subissons très gravement la bêtise d'un système et d'une communauté qui y souscrit encore.

Il ne s'agissait pas de protéger des carrières, des marchés, ou un encore un 49.3 mais de protéger des vies coûte que coûte dans les fait plus que dans les discours, le plus vite possible et le mieux possible comme dans d'autres pays. La mondialisation fonctionne pour faire circuler le virus mais pas les bonnes idées. Voilà une première preuve de faillite culturelle. La catastrophe sanitaire est avant tout à l'endroit du gouvernement, de sa technocratie, les professionnels de santé le savent. Depuis des années nous voyons tous venir le risque, nous le voyons grandir, même ceux « qui développent des stratagèmes pour ne pas le croire ». Le coronavirus tue, mais la pensée unique tue, tina tue, là est la partie évitable,  les morts en trop, mais surtout cela nous oblige à regarder l'avenir sans fuir les réalités, pour développer une vision politique, la construire, la partager ! Cela nous oblige à répare des failles, à "muscler" notre humanité, nos cultures.

Le souvenir de l'Etat Providence (qui a pu advenir historiquement avec très peu de moyens) doit nous amener plus loin encore, car il peut facilement assoupir une citoyenneté, le confort politique peut nuire au politique, Cet Etat pourrait ne pas être trop « surplombants », la protection des personnes peut venir d'en haut mais pas exclusivement pour rester protectrice, aujourd'hui le peuple veut participer (l'un des huit droits culturels). Ainsi, associer à cet Etat Providence, des « Communs Providence » pour maintenir une vivacité critique ambiante et une créativité salutaire, semble être un bon moyen de bâtir rapidement une société apte à relever les défis de ce siècle. Les droits culturels seraient parfait pour protéger cette « articulation providentielle », point de rencontre entre une reconquête par le haut, l'Etat et une reconquête par la base, les communs.

Par ailleurs si nous n'avons pas le temps ou la possibilité de reconstruire un Etat Providence car un collapse, non souhaitable mais suffisamment massif, peut interrompre ce chantier à n'importe quel moment, ou si cet Etat existe mais ne résiste pas à un collapse, nous auront toujours les « communs providence », qui eux résisteront plus facilement et c'est essentiel. C'est essentiel d'en créer dès maintenant pour les raisons suivantes. D'une part nous pouvons construire des communs sans attendre, immédiatement (nous parlons bien d'économie des communs, décrite plus bas) avec l'aide ou non des institutions (plus probablement non, mais qui sait vraiment ce que le coronavirus va déplacer dans les esprits) c'est a dire sans attendre les prochaines échéances électorales nationales. D'autres part puisque le collapse plane au dessus e nos têtes, il est urgent d'établir des communs, le plus vite possible, cela nous pouvons le faire. Quant à la renaissance d'un Etat Providence version XXIème siècle, si nous le pouvons c'est bien, un peu comme la cerise sur le gâteau démocratique des communs, certes une grosse cerise qui les comprendras assez pour agir avec tact, ne pas trop peser sur ces communs, juste ce qu'il faut là ou il faut pour améliorer encore les conditions de vie (infrastructures, diplomatie, coopération internationale, services régaliens, planification écologique (avec les communs), services publics sous contrôle citoyen etc...).

C'est tout cela que nous dit le coronavirus, c'est ce que nous avaient déjà raconté lors de la crise des subprimes en 2008-2009 et bien d'autres alertes moins visibles ou passées sous silence (comme le massacre de la Grèce, par les institutions Européenne, un pays maintenant désarmé contre le COVID 19)

Cette fois-ci , prenons la leçon au sérieux, et regardons nous devant la glace, c'est le moment de prendre de grandes décisions collective dans les mois et années qui viennent. Voyons en quoi les AMACCA peuvent nous y aider.

Boite à outils AMACCA :

Pour associer une capacité politique à une capacité économique = synergie créative, empowerment intégral, bascule.

Une AMACCA est une association caractérisée par deux fondamentaux (charte établie en 2011) : l'économie des communs et les droits culturels des personnes (Cf Déclaration de Fribourg/système des droits de l'Homme). C'est cela qui fait la singularité d'une AMACCA et qui porte d'une part sa vocation à fédérer, aider les énergies culturelles existantes sur un territoire qui partagent ces valeurs implicitement (économie des communs et droits culturels) et d'autre part à offrir un espace d'expérimentation indépendant.

Une AMACCA isolée peut difficilement dépasser une certaine capacitation. En réalité c'est le réseau qui permet de changer d'échelle, mais aussi de renforcer chaque AMACCA. Contrairement à une tomate, la culture, c'est fait pour circuler ! Donc au delà du local, penser construction de réseau est vital pour les AMACCA. A minima des grappes locales de trois ou quatre AMACCA qui sont créées simultanément constitue un début de synergie durable.

Empowerment intégral, indépendance et responsabilité collective, pour résister et expérimenter à l'endroit de la culture, pour que la liberté de subversion artistique retrouve une place qui lui revient (dans une démocratie saine d'esprit!) parce que la culture c'est la base de tout : comportement, manière de consommer, information/instruction, relation à autrui, relations aux groupes, citoyenneté. . . parce que de la diversité culturelle, nos parcours sortiront de la grisaille uniforme néolibérale, ultra marchande, de cet "unicisme politique" toxique pour la démocratie et qui en réduit le pluralisme nécessaire au débat public, envahisseur et finalement tellement conservateur et anti-progrès de nos qualités de vie.

Le confinement, permet de commencer à poser en ligne un débat local sur la création d'une AMACCA. C'est à dire de notre indépendance d'action sur nos lieux de vie.

Si pour vous, le confinement déploie du temps libre, n'hésitez pas !

Là ou vous êtes, faite circuler l'info parmi vos contacts, pré-organisez des discussions-apéros AMACCA.
Dans le prochain billet (très bientôt) nous verrons comment amorcer 15 départs de réseau à partir de 15 étapes de deux jours 15 villes (après le confinement !) – préparer ce premier tour de France anticiper sur la sortie du confinement (ou des confinements si vous considérez que notre citoyenneté est de plus en plus confinée en particulier depuis 2017).

Profitons aussi du confinement pour se « dévoiler la face » : lire ou relire, écouter ou réécouter sur la chaine thinkerview par exemple, Bernard Stiegler, Jean Marc Jancovici, mais aussi Arthur Keller, Laurent Testot, Pablo Servigne, Laurent Mignerot et bien d'autres . . des personnes qui posent de bonnes questions, authentiquement, pour une autre méli-mélo-politique, une autre civilisation, loin des manipulations, nous présentent en tous cas du concentré culturel pour cheminer hardiment dans nos têtes à déconfiner sous peine d'être déconfites.

Donc voilà les AMACCA, c'est pour contribuer à éviter la déconfiture générale en marche !

Se donner les bon tuyaux que le système ne veux pas nous donner, lequel système au delà du réchauffemment climatique nous promet la sécheresse culturelle aussi. Si nous devenons tous plombier culturel pour cette circulation, la démocratie va se remettre à pousser généreusement, Ce qui est un préalable pour inventer la systémie de remplacement optimale. Nous sommes déjà tous porteur de cultures distinctes, ces tuyaux portent un autre nom : les liens sociaux.

CONCRETEMENT.

Bâtir une AMACCA pour sa commune, ou un groupe de communes voisines, ou un arrondissement :

C'est créer une communauté ouverte, chaque citoyen à le droit de la rejoindre librement. Ce dispositif est à mi-chemin entre l'idée d'agora ou de parlement citoyen culturel, toujours ouvert, pour prendre en main l'avenir du territoire autrement, y compris à l'endroit de la culture économique. Le champs d'action est très vaste, pour vous donner une idée de l'étendue du potentiel voici seulement quelques exemples, (cumulables bien sûr!) : Financer une formation préalable à un projet citoyen (implantation d'un jardin partagé, auto-construction participative d'un lieu « commun »), gestion collective d'une « entreprise » citoyenne partagée pour fournir le territoire en ce que vous voudrez d'important pour votre qualité de vie, (spiruline, meubles ou jouets en bois, vêtements non toxiques etc), créer « un commun » de création artistique pro, créer des ateliers sportifs , artistiques, scientifiques ou littéraires pour enfants et adultes, accessibles à tous, un pacte inter-amacca avec les entreprises de la région pour prioriser une consommation locale auprès d'entreprises écologiquement et socialement responsables elles mêmes en réseaux solidaires facilités par l'AMACCA (les américains, refusant d'être les dindons de la globalisation, ont résistés de cette façon depuis longtemps pour se protéger) résidence d'artistes, séminaires,, cafés philosophiques, conférences, démarchandisation des biens essentiels pour un bien vivre ensemble, protéger un site naturel ou patrimonial etc. . . c'est aux AMACCA d'imaginer les nouveaux possibles, les connexions sociales et de déployer ainsi une réponse culturelle au sens large sur son périmètre d'action, avec comme garde-fou l'éthique AMACCA (charte du réseau).

Pour un changement de paradigme il faut peser, il faut collectivement donner un peu de soi, contribuer dans la durée et organiser la gestion démocratique de ces différentes natures de don collectif pour des biens commmuns, profiter de la vie autrement, plus authentiquement.

Les problèmes actuels sont en nous mêmes, mais les issues vers plus de lumière sont aussi en nous mêmes ! En bref, il faut se bouger dans nos têtes (droits culturels,valeurs) et dans nos corps (économie des communs)

Il existe mille et une façons de parler des AMACCA porteuses de diversité. Ce foisonnement nous appartient, sollicitons nos capacités créatives pour repenser les places, les rôles, les fonctions essentielles autorisons nous de penser très librement ! Les AMACCA sont des formes de communs. Les AMACCA sont des communautés locales solidaires, politiquement muti-culturelles, afin de penser ensemble l'environnement nécessaire à l'exercice plein et entier de nos droits culturels comme un indispensable à une prise en main urgente des enjeux de ce siècle pour chaque territoire, chaque bassin de vie. Il s'agit bien de protéger le vivant, de reconsidérer avec le plus grand respect et la plus grande humilité l'humain, mais aussi la nature car nous en sommes, avant de nous enfoncer encore plus dans l'irréparable.

Il s'agit de faire circuler les savoirs qualitatifs, les informations, de réaffirmer les droits de l'homme dont les droits culturels sont l'organe vital. Il s'agit de structurer l'ensemble et de le porter grâce à une économie des communs, la forme la plus adaptée à l'idée de démocratie locale, à l'endroit ou démocratie et économie font indissociablement « 1 ».

L'économie des communs :

Elle est caractérisée par ces trois éléments : Une ressource + une communauté + un ensemble de règles.
Un circuit court politique, élaboré collectivement et démocratiquement autour d'une ressource par une communauté qui porte elle-même cette économie créatrice de biens, non marchands , accessibles, partagés, nommés biens communs. Les membres de cette communauté sont des « commoners », créateurs de communs (à la fois usagers, producteurs, organisateurs, coordinateurs, protecteurs de ces communs).

Une AMACCA concerne toutes les personnes qui partagent le même territoire (intérêt général), selon la démographie, la taille de la surface géographique concernée par une AMACCA est variable, à l'échelle d'un arrondissement, ou d'une intercommunalité, cela reste local. C'est le réseau qui permet d'appréhender les autres échelles. Une AMACCA concerne toute les personnes mais au début c'est un noyau de « futurs-commoners », de découvreurs, qui prépare l'amorçage, l'élargissement, à ce noyau initial d'informer avec des outils adaptés l'ensemble des autres personnes ce que sont les commoners et les AMACCA. Des outils mutualisés seront créés en fonction des besoins à toutes les échelles territoriales, par exemple autour d'une grappe d'AMACCA, ou régionalement, nationalement.
Multi-niveaux et polycentrique cette économie se tisse et s'adapte spacialement, progressivement, guidée par sa raison d'être selon la réponse recherchée, elle est portée par un faisceau de règles définies par la communauté des commoners. Au delà du local (réseau), les personnes de communautés de communautés définissent un faisceau de règles pour cet autre  niveau. Ainsi au plus haut niveau, commun à l'ensemble du réseau, La Déclaration de Fribourg sur les droits culturels. Elle constitue un référentiel particulièrement inspirant. (cf rencontres nationales AMACCA – charte 2011). Localement chaque AMACCA y ajoutera ou précisera les règles qu'elle voudra en fonction des enjeux locaux, des priorités, en fonction des délibérations des commoners, et de sa manière à elle de promouvoir les droits culturels.

Ainsi toute personne se voit d'office respectée dans ses droits culturels dans le réseau territorial AMACCA : Le travail des AMACCA est donc d'oeuvrer pour mettre en pratique cette ambition politique et éthique de haut vol, renforcer l'existant, compléter, et créer cette économie des communs culturels dans cette intention.

Lorsque le « mal » est radical, car il touche la racine, la vie, qu'il est littéralement morbide, les seules réparations envisageables doivent êtres radicales pour être efficientes. Nous comprenons de plus en plus que nous nous laissons gouverner par l'ignorance et la cupidité. A propos de ces décideurs qui craignent les radicalités (pas tous) , ils ont raison, car l' exclusion de leur pouvoir de décider (et plus souvent de non décider) constitue la condition sine qua non de toute amélioration politique.

Donc réaction, action, désinfection politique, plantation de nouvelles graines, invention, expérimentation.

La Turbo-Citoyenneté, comme base : De quoi est fait le baluchon des turbo-citoyennes et turbo-citoyens ?

Lorsque les consommateurs se tranforment en « commoners », ils sont turbo-citoyens en devenir, une marche est franchie.
Lorsque les citoyens découvrent les droits culturels (cf : déclaration de Fribourg, pour une « démocratie profonde ») et s'en emparent, une autre marche est franchie.
Lorsque une personne a franchi les deux marches, sa citoyenneté est doublement renforcée , elle est prête pour commencer à exercer sa turbo-citoyenneté, à bâtir une démocratie profonde servie par une économie adaptée (qui ne pourra pas trahir cette démocratie) et vice-versa une économie (des communs) nourrie politiquement par cette démocratie profonde à l'endroit des faisceaux de règles et de la constitution de ses communautés. De cette synergie, de cette symbiose politico-économique, de cette réinitialisation, de ce jardinage émerge une turbo-citoyenneté de tous les possibles. Cette métamorphose coordonne le politique et l'économique à la connaissance et à la dignité humaine. C'est un magnifique défi pour notre civilisation qui cherche une issue.

C'est un chantier ambitieux mais accessible, c'est un processus qui est déjà en cours dans certains endroits de notre société , c'est une réflexion collective, c'est aussi des pratiques qui évoluent, c'est de l'expérimentation permanente, c'est un espace d'émancipation et d'empowerment intégral. Le concept AMACCA (réseau de communautés de turbo-citoyens) est un outil, une forme associée à un fond, une éthique. Au delà de ces fondations communes les commoners peuvent ériger tous leurs possibles sur leurs lieux de vie, ils ont la main.

Quitter le désastreux paradigme actuel est à notre portée, comme jamais. C'est aussi une urgence, nous sommes majoritaires à le sentir, mais pas encore à l'accepter car ce jardinage reste à mettre en œuvre avant de pouvoir figurer véritablement dans le champs de vision de chacun, avant que cette turbo-citoyenneté devienne collectivement située. Ainsi, avec principalement l'économie des communs et les droit culturels tels qu'ils sont présentés dans la déclaration de Fribourg nous avons devant nous deux essentiels à apprivoiser, apprendre, pour contourner désamorcer certains préjugés délétères, se libérer des dogmes. La turbo-citoyenneté, c'est le pendant de la démocratie profonde celle qui est générée par les droits culturels.

Les droits culturels comme repères protecteurs :

Ce chantier pour une émergence est un défi culturel, La culture est la base de tout, il s'agit de se donner les moyens de redéfinir cette base, démocratiquement cette fois-ci. C'est le choix de l'intelligence collective alimentée par des libertés instruites (et non des libertés tout court). De quelle culture s'agit-il ? Voici ce que nous en dit l'article 2 de la déclaration de Fribourg, portons une attention particulière à la deuxième partie de cette définition anthopologique plus large que ce à quoi nous ont habitué nos institutions :

Déclaration de Fribourg / article 2a :

« le terme «culture» recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu'il donne à son existence et à son développement ».

Au delà de cette définition, la déclaration Fribourg (et les 8 droits culturels qui y sont déclinés) nous offre de multiples zones de jardinage interdépendantes, un référentiel de Haute Qualité Humaine pour renouer avec nous-mêmes, éviter nombre d'égarements dangereux à notre propre endroit, comme la concurrence entre les différentes formes de barbaries contemporaines qui sévissent aujourd'hui.

Pour en savoir plus sur les droits culturels, je vous invite à vous rendre à la source pour trouver le texte intégral de cette déclaration qui est vite lue (elle tient sur une affiche à mettre chez soi !) :
www.droitsculturels.org

L'art, les artistes : , Derrière l'acronyme AMACCA (Association pour le Maintien des Alternatives en matière de Cultures et de Création Artistique) et cette notion anthropologique du mot culture(s), l'enjeu autour de la création, de la liberté d'expression artistique est primordial. Dans les milieux artistiques la situation de souffrance est très importante mais peu visible, les paillettes cachent tout, mais cela en dit long sur l'état de notre organisation socio-politique, et sur ce que sont devenu les métiers artistiques, sur leur place dans la démocratie. L'art est simplement très instrumentalisé, pas toujours consciemment, à la fois par le marché et par les institutions, il est sous tutelles.

En résumé, citons simplement un extrait de l'article 35 de l'Agenda 21 de la Culture (repris en 2011 dans la charte AMACCA

)

Agenda 21 de la Culture - Article 35 (extrait)

Inviter les créateurs et les artistes à s’engager auprès des villes et des territoires dans l’identification des problèmes et des conflits de notre société, dans l’amélioration du « vivre ensemble » et de la qualité de vie, en développant la capacité de création et le sens critique de tous les citoyens.

Historique des AMACCA:

Le concept du dispositif a été créé en 2007 (il avait commencé à signifier son « possible » en 2003) Présentation publique en 2008.

La première AMACCA a été créé en 2009.

Jusqu'à maintenant les AMACCA sont restées « locales » et isolées, trop éloignées les unes des autres pour « faire réseau ». Dans ce contexte les AMACCA éclaireuses « grandissent » lentement car elles ne sont pas dans la configuration optimale (Peu ou pas d'accompagnement, de réseau etc...). Mais elles permettent de tester, de confirmer, d'identifier les points à renforcer. De nombreuses réponses à ces problématiques, sont dans nos tiroirs et vont être très bientôt partagées sur places car le temps de l'essaimage est venu.

Depuis la naissance du concept AMACCA, les premières applications locales, la publication des premiers kits de démarrage, depuis toutes ces années de tests, de discussions, d'ajustements, de créations et d'acquisitions de nouveaux outils, depuis 2007 jusqu'à maintenant, « nous » avons accumulés, une expérience, des observations, des réflexions suffisantes pour commencer un essaimage national de grappes d'AMACCA et continuer . . . mais tous ensemble, quelque soit nos lieux de vie.

Remarques conclusives

L'actualité économique doit nous alerter, les industries, en dehors des trop fréquentes inutilités qui consomment des ressources planétaires non renouvelables et captent abusivement du pouvoir d'achat, ne créent plus seulement des biens. Depuis des décennies, elle ont aussi créé des externalités négatives c'est à dire du risque en quantité industrielle (hors comptabilité, fatale entourloupe pour les états qui réparent de plus en plus partiellement les dégâts, la planète paiera ! – les états dépensent trop ? Cherchez l'erreur ! Qui devrait payer), un risque qui s'est accumulé jusqu'à faire naitre l'hypothèse justifiée de l'effondrement (et qui peu à peu apparaît comme réalité). L'économie des communs peut amortir ce choc mais nous ne sommes pas encore capables de créer des communs massivement. Rattraper ce retard culturel (il s'agit bien d'instruction économique) devient vital avant que la branche sur laquelle nous nous trouvons se brise, et les craquements se font déjà entendre.

Une institution publique, une collectivité, ne peut pas créer et porter une économie des communs. Elle peut contribuer à la préparation, améliorer les conditions d'émergence, tant mieux, mais ne peut se substituer par définition, à la communauté de « commoners ». La balle et clairement dans le camp de la société civile, c'est à nous de nous organiser, en liberté et responsabilité. C'est là que notre résillience collective est interrogée. Etre créatif politique c'est fondamental, devenir aussi créatif économique c'est encore mieux.

Aujourd'hui nous, aurions pu par exemple fabriquer massivement des masques pour nos soignants immédiatement ou des tests, bien sûr sans attendre cette arlésienne institutionelle, car l'économie des communs est une économie de terrain, elle fonctionne à partir de circuits courts économiques et politiques, donc forcément très adaptative et réactive. Une civilisation résiliente doit pouvoir vite et bien solutionner ses difficultés.

Nous en sommes . . . plutôt loin.

Agir nous mêmes pour nous mêmes est à l'ordre du jour. Souvenons-nous de la stratégie NANOUB de Patrick Viveret : Nous Allons NOUs faire du Bien !

Site : www.amacca.org : pour y télécharger la charte de 2011 (de nouvelles rencontres nationales apporteront certainement des évolutions), des fiches pratiques formulées aussi en 2011 pour le « kit de démarrage ». Dans le menu outils/actions, vous pouvez aussi télécharger le dossier AMACCA ainsi qu'un travail universitaire (IMPGT – Institut de Médiation Publique et de Gouvernance Territoriale) comportant entre autre des fiches destinées à communiquer autour de tous les sujets incontournables liés à la création et au fonctionnement d'une AMACCA. Ces récentes fiches seront bientôt disponibles dans un autre format avec une meilleure définition pour impressions/agrandissements.

Prochain billet dans quelques jours : comment passer à l'acte ! les invitations à agir, l'essaimage, les 15 premiers départs de réseau à partir des villes suivantes (pour commencer !) :

Orléans, Clermond-Ferrand, Grenoble, Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Limoges,Nantes, Rennes, Dijon, Strasbourg, Charleville-Mézière, Lille, Paris.

Si vous n'êtes pas trop loin de ces villes, ces étapes turbo-citoyennes sont pour vous !

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