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Billet de blog 18 mai 2020

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TRIARCHIE ECONOMIQUE ET CULTURE : Un débat confisqué / Aller plus loin / Part 1

Que faire ou ne plus laisser faire, pour le monde d'après ? Quelles connaissances à l'endroit de l'économie ? En quoi cela révèle une situation culturelle en forme de remise en question de certaines valeurs et comment une approche par la triarchie économique peut inspirer de nouvelles perspectives, d'autres regards.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Toujours pour avancer à propos de la raison d'être des AMACCA, de la raison d'être de l'économie des communs et des atteintes aux droits culturels dans nos sociétés.

Exercer une authentique politique d'intérêt général à l'endroit des services publics par exemple, est devenu anormalement complexe, pourquoi ces obstructions et barrages irrationels qui, au lieu de les améliorer, les font régresser ? Nous connaissons les inavouables réponses possibles.

Si nos apprentissages nous détournaient des priorités et nous trompaient ? Savoir lire et écrire ne suffit pas, apprendre à penser l'économie, notre relation aux ressources tantôt indispensables, parfois facultatives, voire inutiles, ou pire, carrément toxiques. ( sachant qu'inutile ou toxique, ils ne s'agit plus, pour nous, d'une ressouce mais d'un produit en soi et sans autres qualités !). Apprendre à identifier la qualité d'une ressource. Ceci est précisément essentiel, vital, préalable à toute imagination économique.
C'est valable pour la culture.
L'être humain a survévu grâce à sa pensée, sa créativité , sa connaissance. Pour survivre il a bien fallu apprendre à distinguer l'amanite phalloïde des autres champignons, c'est comme si aujourd'hui nous ne savions plus le faire. Un tout petit bout d'amanite politique à l'assemblée nationale, dans un parti politique, dans le système médiatique et la démocratie en crèvera. Or nous en avons de gros bouts un peu partout. Il va falloir être très fort en toxicologie pour que la démocratie survive. Encore faudra-t-il que les personnes s'emparent de certains outils pour effectuer ce tri culturel afin d'éloigner cette toxicité culturelle. Le tendon d'achille de nos société dites développées est là.
Car même avec ce qu'il faut sous la main, le système toxique lui sussurera « allez, laisse tomber, d'autre s'y mettrons,va plutôt faire un tour sur Netflix, va acheter un objet, (superflu tant qu'a faire !), sur Amazone ». C'est ansi que le citoyen lambda ne s'occupe plus de sa démocratie, ne la jardine plus. Voilà pourquoi  le round up (ou autres substances analogues), ou encore un grand projet inutile institutionnel, une implantation économique nouvelle sans étude d'impact etc... continueront à nous faire croire qu'ils sont indispensables alors que c'est rationnellement le contraire.
Au bout du compte , pour être profondément heureux, l'être humain à besoin de ressources essentielles, de qualité mais peu nombreuses, aux antipodes du modèle économique actuel. Evidemment tout cela ne plaît pas, ni au marché capitaliste, ni à nos habitudes qui vont avec, sommes toutes plus tenaces que notre raison et c'est là que la culture a une rôle à jouer qu'elle ne joue pas assez, voire pas du tout, voire moins que pas du tout (agnotologie / un autre billet développera )
Ces produits toxiques sont simplement essentiels pour un système financier qui est lui-même toxique, et pour des actionnaires, des « investisseurs » peu scupuleux assimilables à des bandits, bien plus nocifs et meurtiers que le coronavirus. Changer à l'endroit de l'économie peut désactiver ces marchands de tristesse, de maladie grave, de contrariété, de mauvaise qualité, d'obsolescence programmée, de pollutions etc...car nous achetons bel et bien ces « produits », pourquoi ? parce que que la culture, l'information (donc les grand média) et la publicité, la communication, appartiennent précisément à ces marchands qui nous « fourguent » leur camelote, et nous éloignent de ce qui pourrait la concurrencer. C'est un exemple très grave d'atteintes à nos droits culturels, une atteinte d'origine économique facilitée par une autre atteinte portée au droit d'être correctement informés.

Il est temps de ne plus penser comme des esclaves, de nous instruire, de ne plus croire que nous survivons grâce à nos maitres (nous venons de voir que nous mourrons plutôt grace à nos maitre!). C'est tout cela qui a détruit notre capacité à bâtir une démocratie avancée et une économie avancée, nous utilisons des brouillons, alors que nos élaborations les plus évoluées restent autoritairement confinés dans des tiroirs scellés (merci tout de même aux chercheurs du monde entier, aux journalistes d'investigation du monde entier, aux artistes, aux philosophes, aux enseignants, à tous les créatifs). Donc les « réserves » pour un changement sont là, à attendre, confinées aussi, un peu comme les peuples qui attendent de pouvoir « nettoyer la planète » en ce moment.
Comme c'est étrange, ce sont toutes des professions qui sont en délicatesses, ne boudons pas les euphémismes, avec « le système ». Un système qui humilie et rabaisse, désarme (atteinte à la liberté d'expression, harcèlement) pour nous faire accepter l'inacceptable, une condition d'esclave et d'ignorant. Tout cela se résume à une histoire sordide de domination, qui préfère massacrer tout ce qui bouge, que d'horizontaliser le partage des connaissances, et des ressources en général. Pour démonter tout cela instaurer un intelligence collective devient un enjeu urgent ( et préalable à l'intelligence artificielle, sous peine d'en perdre définitivement le contrôle, c'est une course de vitesse entre les deux, elle déterminera très probablement nos futurs régimes politiques (plus ou moins autoritaires ou plus ou moins démocratiques !). ,
Cette intelligence collective ne pourrait pleinement advenir que si les personnes peuvent exercer pleinement leurs 8 droits culturels (voir la déclaration de Fribourg), passerai entre autre par la transmission sans filtres des savoirs, et donc par la création de canaux de transmission fiables comme les médias indépendants actuels que nous devons protéger et soutenir plus que jamais, mais aussi la création de liens sociaux consistants, beaucoup plus forts, afin de permettre des rencontres, des autonomies cuturelles, une véritable capacité à prendre en mains un futur qui nous est confisqués (en particulier dans le contexte actuel ou tout rassemblement est interdit, quelle aubaine ce coronavirus !) D'ou ce projet national de réseau d'AMACCA qui remonte à 2007, et qui commençait même à poindre son nez en 2003, car à ce moment là ce qui nous arrive aujourd'hui était écrit depuis déjà un moment.

Appréhender la triarchie économique

Il ne s'agit pas d'en être expert mais d'en considérer les grandes lignes pour en interroger les bases, se donner les moyens d'un grand pas vers un « penser autrement ». C'est un enjeu de civilisation, c'est un enjeu transversal, global , c'est un enjeu culturel pour imaginer une démocratie économique.

Une démocratie économique ? Allons voir !

Actuellement le risque est de passer d'une religion économique à une autre, ou de croire en une autre religion économique alors qu'il s'agit de la même ! C'est arrivé si souvent ! Et le pouvoir du verbe fait tant de ravages, aujourd'hui en particulier, à cet endroit.

Une alternative reste défendable, celle de passer de la religion à la connaissance, aux savoirs économiques, c'est à dire aussi à connaissance de l'humain, de ses qualités extraordinaires (qui valent bien plus que le salaire minimum actuel) et de ses imperfections extraordinaires et indissociables.

Croire un peu moins et connaître un peu plus, approfondir là ou les façons d'être peuvent encore sauver cette planète, qui est déjà en partie détruite, sauver aussi cette humanité qui n'a pas demandé à souffrir comme elle souffre aujourd'hui. Les raisons valables à cette souffrance n'existent pas. Mémes très mal gérées beaucoup de ressources sont encore là, même très mal partagées, très mal mises en circulation, les connaissances atteignent aujourd'hui un niveau colossal,
Le vertige de l' « avoir » devient suicidaire, une conscience, une sagesse collective, progresse mais elle est rattrapée par un faisceau de processus déflagrateurs. Nous sommes face à une obligation vis à vis de nous même, d'ordre culturel afin de mieux reprendre nos esprits en main. Nous pouvons commencer par les nourrir autrement, leur épargner ces poisons culturels, très sournois, parfois quasiment invisibles, comme nous l'avons évoqués

Revenons aux origine de la survie qui passe par la satisfaction de nos besoins vitaux (et si nous en avons la possibilité de nos besoins fondamentaux mais c'est déjà plus ambitieux !). Regardez comment Macron à du mal à garantir nos besoins vitaux ! Peut-il si peu, ou veut-il si peu ? Est il si loin de la démocratie à ce point, il est à craindre que oui. Certes, la démocratie recule depuis fort longtemps, mais aujourd'hui elle est sur le point de dévisser.
Or, face aux enjeux actuels, cette démocratie est une ressource politique précieuse.


Aucune de nos démocratie « occidentale » ne c'est précipitée pour répondre intelligemment aux divers défis écologiques, aucun monarque, aucun dictateur, non plus (n'oublions pas que la santé en est un, comment vivre avec des virus ? ou tout autre organisme, la santé écologiste existe mais n'est pas labellisée par nos institutions, elles mêmes sous tutelles privées, la survie de l'humanité en dépend mais peu importe).
Les peuples « sentent » de plus en plus ce recul et le manifestent de plus en plus jusqu'à l'épisode sanitaire du covid19, lui même produit par une décision politique. Aujourd'hui dans tout événement, toute « communication nationale » vous avez le visible. . . et l'invisible. Stratégie du choc ? Ça en a bien l'air, les investigations en cours et vont dans ce sens en tout cas. Contrairement à l'apparence le contrôle aurait-il été total ?

Le véritable « en même temps » est peut-être là comme un dérapage contrôlé qui masquerait des intentions d'une toute autre nature.

Le risque est un déséquilibre irrémédiable de la triarchie économique, qui pourrait conduire au pire scénario imaginable en terme de désastre écologique mais aussi en terme d'injustice sociale. Disons le clairement un « holocauste » socio-économique déguisé en collapse aurait un avantage certain par rapport à un collapse rééllement incontrôlé. Il épargnerai les 1% ! le cynisme absolu. Ne nous laissons pas emporter par cette obscure pensée, rendons-là impossible et pour cela revenons à la cette triarchie.

J' ai découvert ce terme un dizaine d'année en arrière dans un ouvrage traduit en français, « La renaissance des communs » de David Bollier (un américain qui en France serait certainement un économiste atterré). Au passage remercions les éditions/fondation Charles Léopold Mayer. car les ouvrages sur l'économie des communs étaient quasiment absents des librairies à ce moment là.
David Bollier attribue lui-même ce terme à Michel Bauwens, autre économiste qui travaille aussi autour des économies collaboratives, autour des communs. Rappelons qu'en 2009, Elinor Ostrom obtint le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur les communs, que cette nomination à permis de rendre visible ce paradigme économique soigneusement mis de côté jusque là par la globalisation (et même avant par le capitalisme ordinaire). Aussi, en 2009, nous sommes le lendemain de la crise financière. certaines certitudes économiques sont encore bien secouées, elle se sont vite revigorées hélas.
Toutefois cette brèche fût suffisante pour « laisser fuiter », l'économie des communs qui a une longue histoire fort interessante et les admirables travaux d'Elinor Ostrom s'y rapportant.

Distinguer pour assembler

Que nous dit cette triarchie économique ? J'ai voulu en savoir plus, la questionner.

Elle regarde l'histoire économique de l'humanité depuis les origines et distingue trois paradigmes économiques. C'est l'ensemble ce que la culture économique peut nous offrir pour regarder l'avenir.
Rien ne nous interdit d'imaginer que nous créerons un jour un quatrième paradigme mais pour l'instant nous en sommes là, restons humble, nous avons déjà tellement de mal à accomplir ce premier pas qui consisterai à nous sortir de « la pensée unique ».

Donc nous somme devant les trois paradigmes, comme trois familles d'interfaces, entre nous et les ressources dont nous avons besoin. Ces systèmes économiques étant ces traits d'union possibles qui nous relient à la ressource indispensable à notre survie, à notre vie.

Distinguons-les :

L'économie de marché (sur laquelle c'est greffé le capitalisme) (ex : entreprise privée, multinationale)

L'économie publique, administrée, planifiée. (ex service public, entreprise publique)

L'économie des communs : par delà les marchés, par delà les Etats, polycentrique et multiniveaux. (vous noterez qu'il n'est pas dit, ni marché, ni état, mais bien « par delà » !)

Notre « expression » économique peut donc passer par cet alphabet à trois prismes, (à condition d'êre exercé à lire les trois prismes, (sommes nous capable d'en lire et appliquer ne serait-ce qu'un seul aujourd'hui sans le traficoter, sans petits arrangements entre amis ?).

Maintenant regardons la situation, ne croyons pas, constatons.
Il ne s'agit pas de découvrir (vous n'apprendrez peut-être rien à la lecture des prochaines lignes) mais de regarder à partir d'un autre endroit, plus  observateur que critique, plus attaché au fait qu' aux interprétations et encore moins aux idéologie qui rigidifient la pensée.

Ces dernières décennies la mondialisation des marchés a révélé une économie devenu puissante, hégémonique mais aussi fragile par sa création de risques multiples à une échelle industrielle, (quid des assureurs). Après avoir dévoilé le projet de globalisation maximum dans les années 90 (OMC, AGCS etc), ce paradigme économique parvient à infiltrer les appareils publics, les états (néolibéralisme), et petit à petit fait reculer de plus en plus ce que nous qualifions de « principes démocratiques » en déplaçant les points de gouvernance. Certes il n'a jamais été cerf, mais là, l'argent est clairement roi, c'est un ultra-capitalisme financier qui après s'être « greffé » sur l'économie de marché, cherche à se greffer sur l'état, c'est ce processus qui est en marche avec Macron.

Nous pourrions dire que ce paradigme est au mieux de sa forme ou de sa puissance. (même si le covid 19 nous chuchote quelques conseils !)
Pour les 1% de la population qui bénéficie de ce paradigme, le succès est évident à condition de ne pas s'inquiéter des risques écologiques, ni des dérives morales et éthiques, de ne pas se préoccuper des 99%, (ce qui est souvent le cas pour ces 1% : confort psycho-social oblige, fortune oblige).
Pour les 99% de la population c'est de plus en plus douloureux et inquiétant. Evidemment la majorité à raison. Mais ce n'est pas la raison qui gagne c'est le pouvoir, aujourd'hui le pouvoir de l'argent.

L'économie sociale et solidaire, l'ESS, en grande partie dans le paradigme du marché montre une voie différente . . . mais ça n'est pas la pensée unique dominante et c'est inévitablement compliqué pour elle, en tout cas trompeur pour l'opinion qui croit simplement que « le pouvoir » est ouvert d'esprit puisque l'ESS est considérée, tolérée (cf visible/invisible). Le capitalisme, en bon stratège, a toujours été capable de donner du mou à la laisse, là ou il faut et quand il faut (pas trop, le minimum).

Ce paradigme est aussi celui de l'excès, il est devenu destructeur, dangereux, le projet d'une caste, qui porte fanatiquement cet extrêmiste, ce capitalisme qui détruit le capital (la planète) et l'humanité, comme une sorte de maladie économique auto-immune. A partir du moment ou c'est possible, il y va, d'ou l'obsédante dérégulation des marchés via l'OMC/AGCS/ sans oublier une Europe très zélée. Beaucoup d'ouvrages sur le sujet depuis des décennies, mais pas d'effet (crise culturelle majeure oblige, cf droits culturels)

Résumé : Pour ce paradigme, c'est la cata ! Tout est à revoir, L'humanité s'y est oubliée, nous sommes face à l'émergence très calculée d'une barbarie institutionnalisée(pas du tout court-termiste, mais seulement hélas à à son propre sujet !) Qui sait poser une stratégie mondiale sur des décennies, ).

Passons au deuxième paradigme : Ce fût celui des jours heureux porté par les résistants, celui de l'état providence, nous en avons déjà parlé dans les précédents billlets. Aujourd'hui ce paradigme n'est pas en grande forme. C'est même dramatique.
C'est ce que nous racontent les hopitaux publics, infirmières, médecins, aides soignantes, mais aussi les enseignants, les avocats, magistrats, sans parler des transports, etc...

Nos ministres falsificateurs-saboteurs osent encore discutailler, mais il ne faut pas être surpris, ce sont des infiltrés, des intrus issus en réalité du premier paradigme, celui qui est devenu hégémonique et que nous avons évoqué plus haut. Leurs intentions sont inavouables, ils ne les diront jamais. Hors les mots, ce sont les faits qui parlent. Les français ont compris et comprennent chaque jour un peu plus.

Les acteurs de la santé sont en première ligne, mais l'alerte est générale aujourd'hui (éducation, recherche, arts et lettres, industrie, agriculture, politiques sociales) .

Beaucoup d'ouvrages sur le sujet aussi, mais pas d'effet (crise culturelle oblige – cf droits culturels)

Résumé : Pour ce paradigme, c'est la cata ! Tout est à revoir (à reconstruire)

Passons maintenant au troisième paradigme, celui que nous redécouvrons, mais certainement le plus ancien en terme de pratique (bien avant les monnaies, bien avant les institutions publiques antiques).

Pour ce paradigme qui recommence à être expérimenté par-ci par-là, beaucoup plus éprouvé en Amérique latine qu'en Europe, le défi est culturel. Qui connait ce paradigme ? Très peu de personnes, alors comment imaginer s'en servir ?

Nos élites politiques n'en connaissent souvent même pas l'existence, ou mal. Nos grandes écoles sont génées aux entournures, désinformes souvent plus qu'elles n'informent (il vaut mieux aller dans une bonne librairie indépendante), L'enseignement de ce paradigme existe tout de même, il faut chercher un peu, mais encore faut-il savoir que cela existe ! Nous sommes très loin de ce que tout citoyen devrait avoir appris au lycée. Quel dommage ! car l'économie des communs, est précisément portée par les gens eux mêmes. C'est de la démocratie économique directe. Non dogmatique, perméable (mais vigilante!) elle peut même régénérer les autres paradigmes instrumentalisés aujourd'hui.

Résumé : C'est loin d'être satisfaisant, mais il n'y a rien à refaire puisque tout est à faire ! Et il faut commencer par s'instruire massivement à deux endroits en particulier : A l'endroit de ce paradigme, mais aussi à l'endroit de la protection culturelle de ce paradigme pour ne plus l'oublier. C'est la raison d'être des AMACCA et c'est possible (voir billet N°2)

Résumé des résumés : Sur trois paradigmes nous en avons deux « malades », maladie plus psychique pour l'un et plus traumatique pour l'autre, quant au troisième paradigme, c'est encore un bébé, c'est à nous de l'accompagner dans ses apprentissages et son épanouissement. La situation n'est pas brillante, elle n'est pas une surprise.

Bref : pas de doute, on a du taf ! Mais peu temps ! Et si la décroissance n'est pas anticipée, les vacances, c'est pas pour demain !

Avertissement : Macron nous a parlé d'état providence, de jours heureux, un jour il nous parlera de communs (l'ex président du MEDEF l'avait déjà fait à propos des entreprises privées !)

Regards sur cette triarchie

Cette triarchie économique est un peu comme la palette d'un artiste peintre, vous avez les trois couleurs primaires à votre disposition, par exemple le bleu pour le marché, le rouge pour le public, le jaune pour les communs. C'est la démocratie qui devrait définir la couleur de l'interface économique en fonction de la nature de la ressource en question. Cette couleur doit pouvoir évoluer. Le paramètre le plus important va être la capabilité. Parfois il faut savoir mélanger aussi car chaque paradigme a des failles et des avantages, les zones de capabilité sont très variables mais aussi mobiles. Cette notion de pluralité économique est essentielle lorsque une civilisation traverse de grandes transformations comme aujourd'hui. Actuellement les failles sont partout, la finance y est pour beaucoup, les fragilité culturelles font que nous avons perdu en capacité régénérante, nous devons réapprendre et les minorités éclairées doivent agir. Il en va de leur responsabilité. Bien sûr la finance est aussi la cause de la crise culturelle (finance/monnaie et culture sont deux endroits majeurs pour déterminer la valeur des choses dans une société), la culture (c'est à dire la politique, la connaissance, l'instruction, la sagesse) est devenue subordonnée à la finance, c'est l'inverse qui aurait permis d'éviter le massacre de la planète et qu'il faut rétablir. Les financiers ne peuvent « posséder » la culture, c'est pourtant le cas. C'est comme cela qu'ils nous possèdent et confectionnent notre civilisation à notre place. C'est comme cela que le déni gagne sur la connaissance et que l'agnotologie prospère pour les profits des 1%.

Revenons au capacités.

Par exemple en Angleterre, ils ont tenté de privatiser le rail, le résultat a été catastrophique. Mauvais choix de couleur ! (rentabilité et intérêt général sont incompatibles, et lorsque la sécurité est en jeu, ou la santé comme en France aujourd'hui, ça fait très mal). Une entreprise privé peut aussi avoir une capacité d'expertise plus élevée qu'un pouvoir plublic, tout dépend du sujet, de la ressource en question, mais le pouvoir public peut décider de surpasser cette même entreprise privée. C'est une question de moyen, d'arbitrage budgétaire, et de temps (formation) donc de volonté politique. Les partenariat public-privé que nous devrions nommer privé-public sont seulement des moyens (actuellement) de faire reculer le paradigme public. Toutefois mélanger les couleurs est surement pertinent dans de nombreux cas de figure. C'est au débat public instruit et à la démocratie de décider de ce mix économique.
Un arc en ciel est plus réjouissant qu'une seule couleur primaire ainsi une pensée complexe est plus prometteuse de bonheur national brut qu'une pensée unique.
Parfois la société civile (à travers une ONG) est plus avancée qu'une ingéniérie ministérielle. Lorsque c'est le cas il faudrait accompagner cette société civile pour faire naître une économie des communs, en prolongement complémentaire de l'action d'état.

Utiliser correctement et démocratiquement la triarchie est probablement de cet ordre, à nous de rester créatifs vis à vis des possibles qu'elle recèle et de cette plasticité qu'elle nous offre.

Aujourd'hui il nous serait profitable de dépasser les idéologies mal placées, faire évoluer, apprendre à créer et développer les communs pour rééquilibrer la triarchie. Libérer le paradigme public des griffes du paradigme privé/marché/capitaliste/ financier qui est devenu bien trop malade et corrompu pour être fiable.

Rétablir des conditions de dialogues constructifs entre les paradigmes, atomiser les hiérachies dans les institutions publiques pour plus de résillience et moins de corruption. Travailler les conditions d'indépendance et de partenariat. (il faudrait dire trilogue, mais la connotation européenne inéquitable de ce terme est dérangeante !)

Actuellement le paradigme dominant a développé des capabilité puissantes, mais il coûte beaucoup trop cher en actionnaire, ses tricheries et ses prétentions hégémoniques sont allées beaucoup trop loin : la haine se développe. Son sens économique n'est pas défendable tel quel.
Si l'on compte tout, sans rien oublier, en particulier les externalités négatives qui jusque là ne figure nullepart (ce que nous ne savons/voulons pas faire, et en particulier la cour des comptes !) Le capitalisme n'est peut-être même pas créateur de richesses, tant il a détruit, tant il a exterminé, tant il a irrémédiablement souillé, tant il a génétiquement détruit, tant il a massacré. . . et tant il prolonge comme jamais aujourd'hui en 2020, cette litanie d'exactions et de crimes, au delà des traités, de toutes ces supercheries diplomatiques pour continuer à gagner du temps (et des profits abusifs).
Malheureusement les « nouveaux indicateurs de richesses » défendus par Patrick Viveret qui a conseillé la Cour des comptes. . .n'ont pas été. . . . pris en comptes. C'était bien avant la crise de 2008/2009.

Le paradigme public,  quant à lui peut reconstruire un état providence .  Si la névrose du pouvoir ne le dévore pas (l'omnipotence) et que les infrastructures restent efficace et modestes. Fini la folie des grandeurs. Si de grandes choses doivent être faites (evidemment!) la question du sens et de la priorisation doit être centrale et comme pour le privé, transparence et honnêteté sont requises (autrement dit un sacré chemin reste à faire aussi dans les institutions et collectivités !) Une nouvelle constitution sera indispensable pour protéger la pluralité économique des tentations diverses, préserver l'idée de démocratie économique.

Pour les communs, l'analyse est vite faite : expérimentation générale, multiplication des initiatives. Les chercheurs sont là, les outils sont là, les exemples aussi , structurellement ce qui caractérise l'économie des communs est la transparence, la responsabilisation et la démocratie dans la participation, ce que la population réclame avec insistance depuis de nombreuses années.
Les conditions sont là, mais les citoyen.nes doivent pouvoir d'abord apprivoiser ces outils pour passer à l'acte, savoir que cela existe.

Triarchie et ressources culturelles . . .

En ce qui concerne les enjeux culturels, les cultures que nous produisons toutes et tous devraient revenir à toutes et tous, les communs culturels me semblent démocratiquement inévitables, ils sont à même de promouvoir les droits culturels des personnes de façons incomparables. L'Etat ou les collectivité peuvent accompagner à minima l'émergence de ces communs. Un tel tandem dans la durée pourrait être particulièrement bénéfique pour les personnes et la démocratie.

De façon générale il faudrait arriver à une grosse majorité de communs culturels (en partenariat ou non avec l'etat), La partie restante pourrait être partagée entre l'état et le privé, dont une grande majorité de nouvelles formes de partenariat public privé (véritablement en co-élaboration partagée cette fois-ci !). Le statut du créateur reste à inventer (qu'il soit artiste ou chercheur sa liberté, ses moyens d'agir et son indépendance doivent être protégée comme un lanceur d'alerte ou un journaliste doivent être protégé)

Triarchie et ensemble des ressources

Au delà de ce rééquilibrage de transition, pour l'ensemble des ressources (agricoles, artisanales, industrielles, matérielles ou non) , et pour la triarchie, à terme c'est un partenariat commun/public qui devrait révéler la meilleur capacité à répondre aux besoins des peuples, La notion d'activité individuelle privé et de liberté d'entreprendre ne devrait persister qu'a certaines conditions strictes (bilan social et écologique exigeant, comme pour les autres paradigmes).

En cas de collapse amorti (ou à amortir - supposons que nous soyons vertueux dès maintenant !) les communs offrent certainement les meilleures formes de préventions (capacité d'amortissement) et résilliences/reconstructions économiques. Des communs qui pourraient permettre avec le temps une renaissance d'institutions.

Institutions seulement si nécessaire, car il n'est pas impossible d'envisager un ramification des communs à un niveau de pertinence inégalée dans l'histoire de l'humanité, les facteurs culturels, principalement l'exercice des droits culturels seraient déterminants pour une telle projection politico-économique.

Regarder cette triarchie économique ouvre la réflexion, permet de comparer le comparable, de mieux mesurer en quoi un système économique quel qu'il soit, dépend des personnes qui l'animent, de leurs psychologies, de leur maturités politiques, de leurs fragilités, de leurs singularités.
Ainsi, être des humains sensibles et instruits, attentif à l'autre est essentiel quelque soit le système adopté, ainsi le « système » ultra-libéral n'a pas su se sublimer lui même, il n'a pas mesuré à quel point il est sans doute le plus exigeant car il autorise tout, n'as aucun garde fou contre les déviants (léger ou affirmés), il ne filtre rien à son propre endroit donc met l'humain à l'épreuve de lui-même. Actuellement il nous condamne au pire car les déviants peuvent devenir décideurs, comme les autres, mais sans scrupules ils avancent plus vite que les autres et peuvent leur passer devant, faute de régulation démocratiquement acceptée, faute de veille et de contrôle collectifs. Notre monde en est malade, nous savons que ceux qui aiment le pouvoir ne sont pas souvent ceux qui devraient avoir le pouvoir ! Les exceptions existent, mais la situation est trop dangereuse pour perdurer : les ateliers constituants sont incontournables (merci Etienne Chouard !) pour repenser à ce « grand tout politique ».
L' exigence éthique individuelle est notre carence, la démocratie, l'horizontalité est notre salut avec son cortège de défi culturels : Diversité et universalité, indépendance et solidarité, libertés instruites et exigences éthiques.

Nous bouclons ce billet qui ramène encore à la déclaration de Fribourg sur les droits culturels !

Pour cet article (et les autres à venir) je remercie :

Remix the commons, les chercheurs, opérateurs, qui travaillent autour des communs, Thinkerview et l'ensemble éclectique de ses invités, Les mouvements « de gauche » et écologistes, le nombres très important d'ONG indispensables, les médias indépendants, les gilets jaunes, les AMAP, les défenseurs d'un régime de retraite qui ne méritent pas ce harcèlement gouvernemental, tous les penseurs autour de l'effondrement, autour des droits de la nature, des droits culturels, Réseau culture 21, Shift Project, évidemment le groupe de Fribourg et surement bien d'autres acteurs, actions collectives et organisations...qui sont tous concernés par l'exercice de leur droits culturels piétinés aujourd'hui !!!

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