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Reconnaissance et justice pour Amara
A la suite du décès d’Amara Dioumassy le 16 juin 2023 sur le chantier d’Austerlitz destiné à rendre la Seine baignable pour les JO, Lyes Chouai, délégué CGT de la Sade, la famille, la CGT et les soutiens, ont organisé le 27 avril dernier, sous une pluie battante, un premier hommage pour demander reconnaissance et justice pour Amara et pour tous les morts invisibles au travail.
En effet, la mort d’Amara fait suite à de graves manquements à la sécurité, qui interroge la responsabilité des entreprises co- traitantes du chantier, Darras et Jouanin, la Sade et Véolia, mais aussi la mairie de Paris, donneur d’ordre. Dans le contexte très particulier de la préparation des JO 2024 où tout doit être parfait, le drame a été invisibilisé et la famille d’Amara, qui était père de 12 enfants, laissée sans nouvelles.
A la veille de la journée mondiale de la santé de la sécurité au travail, et à quelques jours de l’inauguration officielle du bassin, cet hommage a reçu de nombreux soutiens de la communauté malienne, de personnalités syndicales et politiques, et de nombreux anonymes. Plus de 200 personnes s’étaient réunies dans le parc à côté du lieu de son décès.
Un rassemblement marqué par les soutiens et la solidarité
Bally, le frère d’Amara, Djeneba, sa sœur, les représentants de son village au Mali et de la communauté malienne en France, notamment Mariama Doucoure, adjointe au maire de Villiers le Bel, ont exprimé leur douleur, leur colère et leurs attentes. Ils ont expliqué les conséquences de la disparition d’Amara pour ses enfants démunis mais aussi pour l’ensemble de la chaine de solidarité qui unit la communauté malienne en France et au Mali.
De nombreux syndicalistes, principalement de la CGT, mais aussi de SUD, ont exprimé leur soutien et leur indignation face aux conditions de la mort d’Amara, entre autres : Fousseiny Coulibaly pour la CGT Sade, Jean Pascal François pour la fédération CGT construction, Denis Gravouil pour la confédération CGT, Jean Albert Guidou, pour la CGT travailleurs migrants, Adèle Tellez pour l’UD Paris, Louis Marie Barnier pour la CGT Roissy, Catherine Alif et Fabrice Egalis pour la CGT nettoyage en lutte, Marjorie Keters pour le Réseau Eco Syndicaliste, Tomislav Jancar pour l’Union Locale d’Aubervilliers, Aurélien Maloberti, pour le secteur des déchets. Chacune et chacun a rappelé les inégalités sociales et environnementales à l’oeuvre dans ce drame, et les impératifs de santé et de sécurité qui doivent accompagner les salarié.es.
Des personnalités politiques étaient aussi présentes, notamment : un élu du PCF, Marina Mesure, députée européenne et ancienne salariée de la construction, Laurent Sorel, conseiller de Paris, Ritchy Thibault, activiste écologiste.
L’hommage, émouvant et déterminé, a été médiatisé sur les chaines nationales et internationales. Lors de l’inauguration officielle du chantier, le 2 mai dernier, le préfet, la maire de Paris et la ministre chargée des JO ont fait une minute de silence pour Amara.
La mairie de Paris s’engage auprès de la famille et de la CGT
Après cet hommage, la mairie de Paris a contacté la famille d’Amara et la CGT pour un entretien à l’hôtel de ville. Les 6 frères et sœur d’Amara, ainsi que son neveu étaient accompagnés de Lyes Chouai, porte-parole de la famille, et de Bruno Bothua et Matthieu Dougoud secrétaire général et membre de la fédération CGT FNSCBA.
5 élus, dont le directeur de cabinet de madame Hidalgo, la conseillère en charge de la transition énergétique et climatique, de l'eau et de l'entretien de l'espace public et le maire adjoint délégué aux Jeux Olympiques, ont exprimé leurs condoléances et écouté la famille.
Pour que cette mort modeste ne soit jamais oubliée, ils ont annoncé qu’une plaque à la mémoire d’Amara serait installée dans une des allées du parc à l’occasion d’une commémoration officielle. Lyes Chouai a émis l’idée de renommer le parc « Parc Amara Dioumassy ». Les élus ont alors répondu que cette proposition serait étudiée en commission.
Les enfants d’Amara au Mali étant laissés sans ressources, demande est faite de les rapatrier en France afin qu’ils et elles puissent grandir, se nourrir et étudier en sécurité auprès de leurs oncles et tantes. Les représentants de la mairie ont assuré que le nécessaire serait fait auprès du ministère des affaires étrangères et des préfectures en France pour faciliter leur arrivée dans les meilleures conditions.
Enfin, Bruno Bothua et Matthieu Dougoud ont rappelé la nécessité absolue d’un retour des CHST et la mise en place de la charte sociale sur tous les chantiers afin d’éviter de nouveaux drames et assurer la sécurité des salarié.es.
La mairie a pris acte de ces revendications et a assuré qu’il y aurait d’autres rendez-vous. Ce lundi 7 mai le processus pour la reconnaissance et la justice pour Amara, sa famille et tous les morts au travail a pu démarrer dans un climat d’écoute mutuelle que nous espérons voir se poursuivre.
Nous sommes aujourd’hui en attente de la confirmation écrite de ces engagements.
Le Comité « Justice et Dignité pour Amara et pour tous les morts au travail »
Aubervilliers, le 31 mai 2024
Revue de presse
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