Vocal du communiqué: https://drive.google.com/file/d/11WAlYZfFOV9UiWcv2QdjQtcbG6uArlPa/view?usp=sharing
Solidarité du Réseau Eco-Syndicaliste à la grève des Sans Papiers sur le chantier olympique Bouygues-Arena et sur 33 sites en Ile de France
Ce mardi 17 octobre, plusieurs centaines de Sans-Papiers sont sorti.es de l’ombre à travers deux actions coup de poing.
D’une part : la grève des travailleurs de la construction et l’occupation du chantier olympique Bouygues Arena à Porte de la Chapelle, avec le soutien des Collectifs de Sans Papiers - CSP 75, CSP 20, CSP Montreuil, la CNT-SO, les Gilets Noirs, la Marche des Solidarités et Droit Devant.
D’autre part, le lancement d’une grève sur 33 sites qui emploient des Sans Papiers, avec le soutien de la CGT.
62 ans jour pour jour après la répression meurtrière de plusieurs centaines de manifestant.es Algérien.nes en plein Paris, le gouvernement Macron multiplie les provocations à l’encontre des immigré.es. Il contribue à la montée d’un climat raciste et islamophobe renforcé par le contexte international et l'attaque d’Arras. Un de nos camarades, agressé dans le RER, en a déjà subi les conséquences délétères. Faisant des Sans-Papiers des bouc-émissaires, le gouvernement Macron prépare une loi Immigration qui vise à durcir encore les conditions d’accueil et de régularisation sur le territoire.
Le secteur de la construction emploie beaucoup de travailleurs sans papiers. C’est pourquoi la grève et l’occupation, en solidarité, du chantier olympique Arena par les collectifs de sans papiers et leurs soutiens est emblématique de la lutte de nos camarades contre l’exploitation et pour l’égalité des droits. Pas de papiers, pas de JO!
A l’instar de la multinationale du CAC 40 Bouygues qui se sert des entreprises de sous-traitance pour surexploiter les travailleurs sans se salir les mains, de nombreux donneurs d’ordre emploient des salarié.es Sans Papiers: Sépur, Véolia, Suez, GLS, DPD, Fedex, Géodis, ONET, Atalian, Carrefour, Franprix, les grossistes du MIN de Rungis… Aujourd’hui ils et elles s’organisent avec le soutien la CGT car l’union fait la force!
Nos camarades de Chronopost, avec le soutien de Solidaires, et les Emmaüs dans les Hauts de France avec la CGT, sont mobilisé.e.s depuis de nombreux mois déjà.
Le Réseau Eco-Syndicaliste s’inscrit dans ces initiatives qui relèvent à la fois du respect des droits humains , de la défense des intérêts du monde du travail et de la justice écologique.
Pour le respect des droits humains: priver un.e, travailleur-se de papiers, c’est le ou la mettre à la merci des esclavagistes: travail non payé, non conforme aux règles de sécurité, menaces, violences physiques ou sexuelles, racket, mafia. La régularisation pour les «métiers en tension» est un recul historique car elle ne permet pas aux salarié.es de vivre la vie qu’ils ou elles ont choisie. Le RES appelle à la régularisation de tous les sans papiers.
Pour la défense des intérêts du monde du travail: «Quand je te défends, je me défends». Si un travailleur Sans-Papiers est contraint d’accepter un double poste, une paie inférieure au minimum, le remplacement d’un.e gréviste sur son poste de travail, alors c’est l’ensemble des droits du travail qui est attaqué. La seule solution c’est «même travail, mêmes droits».
Pour la justice écologique: 70% des déchets dans le monde viennent du secteur de la construction. Le Réseau Eco-Syndicaliste dénonce à la fois l’exploitation de nos camarades du bâtiment et la destruction des sols liée aux grands projets inutiles comme les JO. Rénover les bâtis, garantir l utilité sociale -en pleine crise du logement- et l’empreinte écologique minimum des constructions à travers un contrôle ouvrier, comme l’ont fait les Green Ban en leur temps, sont des pistes.
Enfin, il convient de rappeler que si nos camarades s’exilent, c’est qu’ils et elles subissent les conséquences des catastrophes sociales et climatiques générées par les mêmes multinationales qui usent les salarié.es avec et sans papiers en France. L’exploitation des mines d’uranium au Niger par Orano, du manganèse au Gabon par Eramet, du pétrole au Nigeria par Total maintiennent les travailleurs dans la plus grande pauvreté, contaminent les sols et les familles, et accélèrent le réchauffement climatique. Parmi nos camarades sans papiers, beaucoup sont déjà des réfugié.es climatiques.
Par conséquent, défendre l’intérêt des sans papiers, c’est aussi lutter contre l’extractivisme dans les pays du Nord comme du Sud, contre le néocolonialisme ravageur, et pour le respect des travailleuses et travailleurs où qu’ils soient, comme de la terre qui nous héberge.
Les soutenir :
Grévistes du chantier Arena-Bouygues : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-greve-des-travailleurs-sans-papiers-en-lutte
Grévistes soutenus par la CGT : URIF CGT, 263 rue de Paris, case 455, 93514 Montreuil Cedex. Mentionner au dos du chèque "Grève des travailleuses et travailleurs sans-papiers"
Contacter le Réseau Eco-Syndicaliste
Téléphone 06.66.23.33.85
Courriel : ecodechet2023@gmail.com