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Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron
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Billet de blog 16 décembre 2016

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Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron
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50 élèves sans papiers devant le conseil régional Ile-de-France

Pied de nez à Pécresse, 50 lycéens parrainés par des conseillers régionaux de gauche dans un barnum installé devant le conseil régional d'Ile de France. Parmi eux Khatchik Katchatryan, expulsé par Valls trois jours après Léonarda alors que des milliers de lycéens manifestaient pour sa libération. Il est revenu et est à nouveau scolarisé.

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Parrainage/marrainage hier 14 décembre de 17h à 19h devant le Conseil régional d’Ile de France en réponse au refus de Mme Pécresse, présidente de la nouvelle majorité de droite de poursuivre les parrainages de lycéens sans papiers pratiqués par la Région depuis des années. L’humanité et la solidarité… des notions apparemment totalement étrangères à Mme Pécresse qui s’arroge, en outre, le droit de priver les conseillers régionaux d’opposition de s’exprimer en leur refusant une salle pour procéder à ces parrainages.

 Pas question pour autant de se laisser paralyser : un barnum était installé le 14 décembre sous les fenêtres du Conseil régional avec banderoles, sono et éclairage. Une prise de parole des représentants du quatre groupes d’opposition du CR (Socialistes et Républicains, EELV, Front de Gauche, CRC) et RESF précédait la série d’une cinquantaine de parrainages/marrainages.

 De façon très symbolique, le premier lycéen parrainé fut Khatchick Katchatryan(1) pris sous leur protection par les présidents des quatre groupes de gauche, rassemblés pour exiger sa régularisation.

 Une cinquantaine de lycéens et de lycéennes furent à tour de rôle parrainés ou marrainés par des élu(e)s invités à prononcer quelques mots. Tous ont exprimé leur émotion, et leur détermination à appuyer les démarches de leurs filleul(e)s jusqu’à leur régularisation. Loin de tenir des discours convenus, on sentait la plupart d’entre eux touchés par les situations difficiles faite à de toutes jeunes filles et de tout jeunes garçons. Plusieurs conseillers ont établi des parallèles entre ce que vivent les jeunes qu’ils avaient sous les yeux et ce qu’ils ont eux même vécu, qu’ils aient été élèves des mêmes établissements, habitants parfois des mêmes quartiers dits « difficiles » ou même, pour quelques un(e)s, qu’ils aient été sans papiers et se retrouvent aujourd’hui élus ! Un encouragement et un soutien, un vrai, pour les jeunes dont on percevait qu’ils étaient heureux et émus d’être reconnus et acceptés pour ce qu’ils/elles sont : des filles et des garçons comme les autres que des lois injustes maltraitent pour le profit de politiciens sans scrupules. !

 Malgré des conditions matérielles inhabituelles, une belle soirée de solidarité et d’émotion, et un pied de nez aux déclarations xénophobes de Mme Le Pen qui veut interdire aux jeunes « clandestins » d’être scolarisés et à la très réactionnaire Mme Pécresse qu’elle inspire visiblement.

                                                                                                                                            Richard Moyon

Les premières (belles !) photos de Sylvain Larnicol  https://s.joomeo.com/5851db5b25eb0

 (1) Katchik Katchatryan, jeune arménien de 19 ans, alors élève du lycée Camille Jenatzy (Paris XVIIIe) avait été arrêté lors d’un contrôle le 19 septembre 2013. Son placement en rétention avait déclenché d’importantes manifestations de lycéens, amplifiées par l’expulsion de Léonarda le 9 octobre. Trois jours plus tard Manuel Valls faisait expulser Khatchik après une première tentative avortée sous la pression de lycéens venus à Roissy. Mettant un terme aux manifestations, les vacances scolaires de la Toussaint ont sauvé la mise de Valls. En Arménie, Khatchik a eu le choix : la prison ou l’armée. Il a fait deux années de service militaire au terme desquelles, il est revenu retrouver sa famille en France et reprendre des études. Presque trois années de perdues. Après son expulsion, Hollande avait laissé entendre qu’il pourrait revenir. Il doit aujourd’hui tenir parole et régulariser Khatchik. C’est le message des conseillers régionaux de gauche, du RESF et, selon toute probabilité, des lycéens quand ils seront informés.

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