RESF (avatar)

RESF

Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron

Abonné·e de Mediapart

213 Billets

0 Édition

Billet de blog 23 novembre 2013

RESF (avatar)

RESF

Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron

Abonné·e de Mediapart

Un père de 4 enfants, enfermé au centre de rétention, c'est tout sauf normal !

Yamadou, 14 ans, l'aîné d'une fratrie de 4 garçons, avait écouté d'une oreille attentive celui qui voulait devenir le président normal. Pour cet enfant de parents dits "sans -papiers", un vent nouveau soufflait sur la France, l'espoir d'une vie meilleure pour lui, ses frères et ses parents usés par une situation administrative kafkaïenne et ubuesque qui n'avait que trop duré.

RESF (avatar)

RESF

Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Yamadou, 14 ans, l'aîné d'une fratrie de 4 garçons, avait écouté d'une oreille attentive celui qui voulait devenir le président normal. Pour cet enfant de parents dits "sans -papiers", un vent nouveau soufflait sur la France, l'espoir d'une vie meilleure pour lui, ses frères et ses parents usés par une situation administrative kafkaïenne et ubuesque qui n'avait que trop duré. Yamadou avait 5 ans lorsqu'il a rejoint avec sa mère, son père qui avait quitté le Mali pourla France, voilà  13 ans. Les vacances à la mer, à la montagne, il ne connait pas car pour sa famille, se déplacer, même par train, est trop dangereux. Il entend à la télé, lit dans les journaux que des familles sans-papiers sont enfermés en centre de rétention pour être expulsés vers leur pays d'origine. Au collège, ses camarades ne sont pas au courant car avoir des parents sans-papiers c'est comme une maladie, dit-il. Alors,la famille SIMA, reste discrète, évite les déplacements mais le père est souvent contraint  pour son travail dans le bâtiment  à des déplacements en lointaine banlieue. En 2011, il est renversé par un chauffard, deux jours de coma s'en suivent. Malgré les graves séquelles,M. SIMAne porte pas plainte et souffre en silence.  Il a le souci de régulariser sa situation vis à vis du séjour, et dépose une demande de titre de séjour à la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Les délais d'attente sont longs à Bobigny, la réponse tarde à arriver. Au ministère de l'intérieur, une nouvelle circulaire se prépare.M. SIMAse dit que cette fois-ci est la bonne.... Le 20 novembre 2012, soit 8 jours avant la parution dela circulaire Valls, le couperet tombe :M. SIMAest obligé de quitter le territoire français (OQTF) dans un délai d'un mois ! Découragé et mal informé,M. SIMAignore qu'il peut demander un réexamen de sa situation dans le cadre dela circulaire Valls.ll remplit pourtant  les critères d'admission définis dans ce texte : plus de 5 ans de présence sur le territoire français, 4 enfants scolarisés depuis plus de 3 ans : 9 ans pour l'aîné régularisable de plein droit dans 4 ans, 7 et 6 ans pour les plus jeunes qui pourront devenir Français dans quelques années. Trois de ses enfants sont nés en France, ils ne connaissent rien du Mali, sa vie est ici, celle de sa famille aussi. 

Le 14 novembre 2013, alors qu'il se rend sur un chantier,M. SIMAest contrôlé, arrêté  et placé le jour-même en rétention au Centre du Mesnil Amelot sur la base de la mesure d'expulsion dont il fait l'objet mais qui est aujourd'hui frappée de caducité. Il doit être libéré et régularisé . Il serait donc juste et la France en sortirait grandie, de permettre à ce père sans histoire de retrouver  son épouse et ses enfants et de réexaminer sa situation dans le cadre de la circulaire du 28 novembre 2012. Voilà ce que Yamadou attend d'un président normal...

Malika CHEMMAH

RESF 93

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.