Il sera présent sous forme d’un témoignage vidéo le 27 octobre de 14h30 à 18h à la Maison des syndicats d’Evry où RESF rassemble des lycéens sans papiers d’hier, maintenant régularisés, français pour beaucoup, parents pour certains, actifs et insérés socialement. Nina fut mon élève, il est mon ami.
NINA KIBUANDA, EX-LYCEEN SANS PAPIERS, CONGOLAIS,
SLAMEUR TALENTUEUX, ARTISTE EN EBULITION
"Son credo ? La valorisation de la langue française"
Nina Kibuanda a 35 ans, il est encore congolais (RDC) mais nul n’est plus digne que lui de vivre ici. Il a été mon élève au lycée Jean Jaurès à Châtenay-Malabry dans une classe de baccalauréat professionnel Electro-tech. Un garçon vif, intelligent, du caractère aussi, que je crois bien avoir dû recadrer une ou deux fois. Mais Nina est aussi beaucoup plus : la preuve éclatante de l’imbécillité qu’aurait été son expulsion.
Prof de français et d’histoire, j’imposais à mes élèves de lire un roman toutes les deux semaines. Quand je l’annonçais, en début d’année, je lisais dans leurs yeux l’effroi et le sentiment d’être tombé dans la classe d’un psychopathe dangereux. Avec quelques menaces, beaucoup d’encouragements et quelques fois les yeux fermés sur un résumé trop proches d’un autre, on y arrivait pourtant globalement. Et l’une de mes grandes fiertés est d’avoir rencontré parfois un ancien élève devenu adulte qui me remercie de lui avoir appris le plaisir de lire. Nina est de ceux-là et il l’a fait savoir à sa façon, scotchante : « A 18 ans, il prend goût aux mots et à la lecture grâce à son professeur de français, Richard Moyon(un militant de Réseau Education sans frontières) » lit-on dans la notice biographique qui accompagne la publication de son recueil de poèmes L’Envie d’écrire. J’aurais pleuré d’émotion.
Un matin de 1997 ou 98, au débotté, il m’annonce qu’il est sans papiers et convoqué à la Commission du séjour le jour même. Pas le temps de réfléchir : on discute avec la classe qui fait bloc. Je leur donne un devoir, les laisse sous la surveillance du collègue de la salle voisine et rejoins Nina au tribunal. On improvise sa défense. Je parle de mes élèves, de ses camarades qui l’attendent, qui ne comprendraient pas que l’un d’eux soit ainsi arraché à ses copains, à sa famille, à sa vie. Je crois en Nina, et je les fais croire en lui. Gagné ! Il obtient le droit au séjour.
La régularisation de Nina n’a pas été la plus difficile mais elle est quand même l’une de celles qui donne le plus de satisfaction à cause de son parcours depuis lors. Qu’on en juge. Il dédie son livre à son fils en ces termes :
Dédié à mon fils Elykia
Le plus beau des fistons de tout l’univers
Le titre du CD qu’il vient de faire paraître dit tout : Clando mais classe
Pour le reste, voir la page de garde de son dossier de presse (ci-dessous, à droite). Quand on pense que certains ont voulu l’expulser…
Richard Moyon RESF 92
Quelques liens
http://www.youtube.com/watch?v=rbWE6jb_ffw&feature=endscreen&NR=1 Clando mais classe
http://www.youtube.com/watch?v=L9WOklmv7OY&feature=endscreen&NR=1Nina Kibuanda
http://www.youtube.com/watch?v=BQoa1l45akk&NR=1&feature=endscreen L’envie d’écrire
Nina Kibuanda, Son CD Clando mais classe, son recueil de poèmes L’Envie d’écrire, Clac, Clac, Clac Editions ! avenue Lamoricière 44100 Nantes.
Un site www.ninakibuanda.com