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Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron

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Billet de blog 30 août 2016

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Récit des exploits honteux commis à l'encontre des familles sans papiers par la volonté de Nicolas Sarkozy, de Hollande et maintenant de Macron

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Le père d'un enfant de trois mois menacé d'expulsion

Le tout jeune père d'un enfant de trois mois menacé d'expulsion. Moi président... odieux.

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 Qui aurait à cœur de briser ce bonheur ?

http://resf.info/article54435.html Sur cette photo, on peut voir Sékouba MAREGA portant dans ses bras son fils Abdoulaye à la maternité de l'hôpital le 24 mai 2016, quelques heures après sa naissance. Ce bout'chou a vécu ses premiers jours entouré de l'amour de sa mère et de son père, avant que la situation administrative de Sékouba ne le rattrape lors d'un contrôle d'identité le 27 juillet 2016.

Qui est ce jeune père de famille enfermé depuis 33 jours au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Vincennes et que la France veut expulser à tout prix, au point d'aller jusqu'à contourner le droit international en délivrant elle-même un laissez-passer européen en l'absence de laissez-passer du pays d'origine de Monsieur ? Sékouba a quitté le Mali en 2011, à l'âge de 17 ans avec le rêve de devenir footballeur professionnel et de remporter un jour le Ballon d'Or.

 Depuis tout petit, Sékouba joue au football et intègre à l'adolescence le centre Salif Keita à Bamako, du nom d'un des plus grands footballeurs maliens. Il rejoint ses deux soeurs aînées  en France,  l'une française et l'autre résidente régulière. A son arrivée, il est pris en charge par un oncle à Aulnay-sous-Bois qui l'inscrit au club de football aulnaysien.

 En 2012, lors d'un match amical, il est repéré pour passer des sélections et intégrer le club de football toulousain mais faute de papiers, il n'est pas retenu. Sékouba est un jeune homme sérieux et apprécié. Ainsi, lorsqu'il se retrouve sans solution d'hébergement, son entraîneur lui apporte son soutien et lui loue une chambre dans un foyer durant plusieurs mois afin qu'il puisse continuer à se consacrer au football. Sa précarité financière l'oblige à effectuer des petits boulots.

 En 2014, il rencontre dans un foyer, Aminata, ressortissante sénégalaise et titulaire d'une carte de résident longue durée en Italie où elle vivait avec ses parents avant de venir en France. Les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre et entretiennent une relation solide en dépit de l'opposition de leurs familles respectives. Soucieux de sa situation administrative vis à vis du séjour, Sékouba dépose une demande d'admission exceptionnelle au séjour avec l'aide de son employeur mais sa demande se solde par un refus de la préfecture.

 Sékouba vit la peur au ventre depuis le jour de son interpellation, ne dors plus, consulte le tableau des vols chaque soir au CRA pour savoir si son nom est affiché... Il sait que s'il est expulsé, la cellule familiale qu'ils forment avec Aminata et leur fils Abdoulaye âgé aujourd'hui de 3 mois ne pourra se reconstruire hors de France. C'est pour cette raison qu'il a refusé de monter dans l'avion ce vendredi 26 août qui devait le conduire contre son gré loin de sa compagne et de son enfant.

 Qu'aurions-nous fait à sa place ? Quel danger ce jeune homme peut-il représenter pour la France, ce pays qui a vu naître et accueilli en son sein moult personnalités d'origine étrangère qui font  aujourd'hui sa fierté ? Au nom de quoi la France s'arroge-t-elle donc le droit de disloquer une famille sans histoire, sacrifier ses droits fondamentaux reconnus dans les Conventions internationales qu'elle a pourtant ratifiées ?

 Sékouba n'est pas ce chiffre qu'il faut atteindre coûte que coûte... il est avant tout un père de famille qui aime son enfant, sa compagne, le football, la France et ne veut pas les quitter.

 La place de Sékouba MAREGA est incontestablement ici !

 Malika CHEMMAH

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