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Billet de blog 26 octobre 2015

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Procès Zyed et Bouna : les deux avocats sur le ring

Deux histoires dans l’histoire : ces remous entre jeunes et policiers, et cette affaire judiciaire qui devait régler ou non le sort de deux agents. Cour d’appel, Cour de cassation, Parquet, magistrats, avocats, rapports, délibérés… L’affaire Zyed et Bouna a été un véritable feuilleton judiciaire qui dure depuis 10 ans. De jugements que l’on a cru définitifs en tenues de nouveaux procès dont les médias ont fait choux gras, Respect mag revient sur une saga parfois complexe.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Deux histoires dans l’histoire : ces remous entre jeunes et policiers, et cette affaire judiciaire qui devait régler ou non le sort de deux agents. Cour d’appel, Cour de cassation, Parquet, magistrats, avocats, rapports, délibérés… L’affaire Zyed et Bouna a été un véritable feuilleton judiciaire qui dure depuis 10 ans. De jugements que l’on a cru définitifs en tenues de nouveaux procès dont les médias ont fait choux gras, Respect mag revient sur une saga parfois complexe.

Ils sont deux des avocats les plus renommés de France. A ma droite, Jean-Pierre Mignard, avocat qui s’est chargé d’affaires toutes aussi médiatiques les unes que les autres, et qui, désormais, défend bec et ongles les familles des victimes dans cette affaire. A ma gauche, Daniel Merchat, avocat des policiers mis en cause, un ancien des plus hautes sphères de la sécurité nationale. Les deux protagonistes judiciaires s’affrontent à nouveau, par interviews interposées, pour nous délivrer des vérités différentes, avec talent.
Jean-Pierre Mignard : « En France, nous sommes dans une situation d’apartheid »

Jean-Pierre Mignard, l’avocat renommé, qui défend les familles des victimes dans l’affaire Zyed et Bouna, fait état d’un jugement « impitoyable ».
Cette relaxe des deux policiers a donné l’impression d’une justice à deux vitesses selon vous ?
C’est surtout une justice qui a écouté mais n’a pas entendu, ou qui n’a pas voulu entendre.
Était-ce le procès de l’impunité policière ?
Il a fallu bien des difficultés pour que l’information judiciaire puisse se dérouler. Souvenons-nous qu’à l’origine, un faux rapport a été diffusé auprès des autorités de l’Etat, masquant l’existence d’une course-poursuite, ce qui explique pourquoi le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre ont communiqué faussement sur une réalité qui leur a été cachée. Nous n’avons toujours pas pu savoir qui étaient les auteurs de ce rapport et pourquoi la vérité a été dissimulée. Si on a menti au départ, c’est qu’on voulait cacher quelque chose, et sur ce point, il n’a pas été possible d’obtenir du tribunal de Rennes la moindre réponse à notre insistance pour que cela soit su. Ensuite, et c’est là une évidence, un fonctionnaire de police voit les enfants pénétrer sur le site, les juges ne s’étonnent pas que pas une seule fois il ne les ait appelés pour les mettre en garde contre le danger mortel qu’ils couraient. Pour moi, cela suffit à caractériser la non-assistance à personne en danger.
C’est aussi ce que semble confirmer un rapport de l’inspection générale des services (IGS)…


Ce rapport est remarquable. Il est précis, documenté, il tente de cerner les faits avec une grande rigueur. Peut-être, ensuite, que le tribunal de Rennes a estimé que ce rapport devait être déconsidéré. Dans cette affaire, l’enquête policière est niée et méprisée.

Avez-vous pu craindre une nouvelle flambée de violence suite à la relaxe prononcée à l’issue du procès de Rennes ?

Non. Depuis de très nombreuses années, les amis des victimes, les grands frères, les familles ont toujours appelé au calme. Nous nous sommes, pendant des années, réunis au pied de la stèle qui a été érigée en souvenir des deux garçons et il n’y a jamais eu de violences. Les parlementaires de la majorité et de l’opposition insistaient pour l’organisation d’un rassemblement, où il y avait des imams, le curé de Clichy, le maire. Il y avait de 150 à 200 jeunes gens qui grandissaient au fur et à mesure des années. Des amis de ces garçons étaient présents, qui sont devenus adultes, ce que Zyed et Bouna n’ont jamais pu être.


Lire la suite et l'interview de Daniel Merchat dans le dossier "Banlieues : 10 après les émeutes, un échec made in France" de Respect mag

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