Depuis janvier 2023, Geoffrey Dorne et moi-même nous sommes engagés dans la création du site Indextrême, une plateforme web dédiée à la recension des symboles graphiques utilisés par l'extrême droite en France. Notre objectif principal était de mettre en évidence le fait que certains de ces symboles, qui sont intrinsèquement liés à notre histoire et à notre culture, sont aujourd'hui détournés sans scrupules par l'extrême droite pour propager leurs idéologies haineuses et fascistes.
Notre travail ne se limite pas à l'extrême droite politique ; il s'étend également aux forces de police et à l'armée françaises. À maintes reprises, nous avons identifié ces mêmes symboles haineux parmi des agents de ces institutions. Cette convergence symbolique entre l'extrême droite et certains membres des forces de police et de l'armée française est une réalité que nous souhaitons porter à la connaissance du grand public.
Indextrême vise à informer le public et à fournir des informations vérifiées, voire à susciter une prise de conscience sur les dangers que cela représente pour notre société. Indextrême a rapidement gagné en visibilité et en audience. En seulement quelques mois, nous avons attiré l'attention des médias et suscité l'intérêt de centaines de milliers de personnes. Toutefois, cette visibilité accrue a également entraîné des réactions négatives, telles que des menaces et des insultes. Nous avons présenté le site début janvier 2023 lors de l'émission "Au Poste" animée par David Dufresne. Trois mois après la mise en ligne du site, plus de 300 000 personnes avaient visité Indextrême. Nous avons reçu de nombreux remerciements et félicitations.
Cependant, en ce qui me concerne, j'ai été confronté à des centaines, voire des milliers de menaces et d'insultes, tant à mon encontre qu'envers ma famille. J'ai été victime de vagues incessantes de harcèlement sur Twitter, la plateforme que j'utilise pour promouvoir le travail accompli par Indextrême. Heureusement, Geoffrey a été préservé de toute cette violence. Je tiens d'ailleurs à le remercier sincèrement pour son soutien.

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Depuis quelques mois, je subis des menaces et des insultes plus fréquentes, mais ma position ne change pas. Indextrême a répertorié jusqu'à aujourd'hui plus de 120 symboles récupérés et détournés par l’extrême droite. Également, j'ai été la cible d'appels au "doxxing" me visant dans les boucles Telegram.

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Aujourd'hui, Indextrême est cité par de nombreux médias. Sur mon compte Twitter, j'ai eu la satisfaction de constater que mon travail était valorisé et que de nombreux tweets ont dépassé les centaines de milliers d'impressions, voire les millions de vues. Cela prouve que les informations publiées par Indextrême sont d'intérêt public et essentielles pour le maintien de notre démocratie.
Signalements de masse
Si une grande partie du travail d'Indextrême se concentre sur l'extrême droite et ses groupuscules violents, j'ai remarqué depuis 2019 une convergence symbolique entre la police et l'extrême droite. En effet, dès les premiers articles sur ce sujet, j'ai été victime d'insultes de la part de "policiers" présents sur les réseaux sociaux. Depuis la mise en ligne du site et à mesure que notre travail gagne en précision et en crédibilité grâce à des sources factuelles, nous avons divulgué des informations qui ont énervé de nombreuses personnes, révélant notamment l'utilisation par les forces de police de symboles suprémacistes blancs, néonazis et fascistes.

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Face à l'échec des tentatives de me réduire au silence par le biais de menaces et d'insultes, j'ai été confronté à une série de signalements massifs sur mon compte Twitter, ce qui a entraîné une quasi-invisibilité de mon compte. Depuis deux semaines, je fais face à ce qu'on appelle un shadow banning, une pratique généralement attribuée aux plateformes, mais dans mon cas, cela résulte de la saturation des signalements. Il s'agit d'une "stratégie connue" par des flics et des fachos, pour rendre un compte invisible. Ce shadow banning, qui est au minimum injuste et injustifié lorsqu'il s'agit d'un journaliste, révèle également l'incapacité de Twitter à réguler les interactions sur sa plateforme et met en évidence la tendance "fascisante" qui sévit sur Twitter.

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Je tiens également à souligner qu'après plusieurs tentatives infructueuses de bloquer mon compte, certains individus, bénéficiant de connexions à l'étranger et soutenus par leurs alliés, ont même utilisé des signalements depuis l'Allemagne (loi NetzDG) afin de contourner la législation française. Heureusement, cette manœuvre n'a pas abouti à la fermeture de mon compte.
Je souhaite partager mon récit et mon expérience, car bien que j'aie reçu un certain soutien, il n'était pas suffisant. Aujourd'hui, c'est moi qui en suis victime, mais demain cela pourrait être vous. Comme vous le savez, l'extrême droite gagne en influence, renforçant ainsi son idéologie fascisante empreinte de haine, notamment envers ceux qui défendent les valeurs fondamentales des droits humains. Les groupuscules et partis d'extrême droite sont des propagateurs de la haine, de l'islamophobie, de l'homophobie, de la transphobie, du racisme, de l'antisémitisme et même du néonazisme le plus abject que l'on puisse imaginer.
Mon engagement en faveur de la transparence me pousse à poursuivre inlassablement ce travail. J'espère sincèrement que mes efforts permettront une meilleure compréhension des symboles associés à l'extrême droite et contribueront à une prise de conscience collective de l'importance de préserver nos valeurs démocratiques. Il est primordial de lutter activement contre ces symboles et les idéologies d'extrême droite qu'ils véhiculent dans l'espace public.

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