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Billet de blog 4 avril 2016

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Touche pas à mon paradis

Mais où est donc passé l'oseille ? La justice est dans le rouge et n'a plus les moyens d'acheter des rames de papier, les hôpitaux sont dans la mouise, les communes n'arrivent plus à boucler un budget, enfin bref il n'y a plus de fric, la dèche est généralisée mais bon sang il est bien quelque part cet argent ?

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Illustration 1
panama-001-copie © richard villoria

Et bien oui, il était quelque part le magot mais en réalité non seulement tout le monde le savait et surtout nos dirigeants ; certains le savaient encore plus que d'autres vu qu'ils pourraient en avoir croqué un maximum, ils ont fait un usage immodéré des facilités qui leur étaient offertes pour aller planquer leurs petites économies dans quelques paradis fiscaux parfois même nous dit-on de manière légal grâce à de savants montages. Parfois légal mais pas moral d'autant que l'argent en question aurait de temps en temps des origines douteuses. Moral, tout de suite les grands mots ! Il fallait bien le mettre quelque part cet argent puisqu'ils en gagnaient trop pour pouvoir en faire un bon usage dans leur pays respectifs. Payer taxes et impôts n'est pas un usage qui leur convient à ces gens là, non, cet excès, ce trop plein de biffetons il fallait le mettre au chaud et de préférence en loucedé et il se trouve qu'au Panama le climat y est propice, il y fait chaud, le lieu est accueillant pour qui ne sait plus quoi faire de son argent parfois crapuleusement amassé. 

Mais qui sont ces personnes fortunées à un point que l'on n'imagine même pas. Il y a tellement de zéros derrière le premier chiffre que le quidam serait incapable de prononcer la somme, des chiffres qui ne représentent plus rien d'autre qu'un colossal manque à gagner pour les états. Ce qui est surprenant c'est que les états spoliés n'ont pas fait grand-chose pour empêcher cette gigantesque évasion et la bonne question est pourquoi, pourquoi des règles n'ont-elles pas été établies depuis longtemps pour éviter l’hémorragie ? Dans certains cas on comprend bien vu que c'est le dirigeant lui-même qui profite de la méthode mais dans les autres cas il y a un mystère. Le président français paraît se réjouir des rentrées fiscales que cela augure. Lui qui avait promis de combattre l'ennemi, la finance internationale, voit d'un seul coup sa promesse se réaliser sans avoir bougé le petit doigt pour autant, c'est un miracle, un don du ciel et puisqu'il est question de paradis, certes fiscal, on ne s'étonnera pas de l'intervention divine qui va ainsi favoriser Bercy et François Hollande du même coup.

Il y a une forte probabilité que ceux qui planquent ainsi leur pécule sur un compte offshore soient un peu les mêmes que ceux qui accusent l'état de gabegie, qui traitent les chômeurs de feignasses et qui reprochent également aux travailleurs d'abuser des arrêts maladies grugeant ainsi la sécu. Ces gens là osent tout. Ils s'attribuent ou se voient gratifiés de revenus exorbitants et ils s'exonèrent de contribuer à l'effort demandé à chacun selon ses revenus. Ils montrent souvent les citoyens modestes du doigt mais dans le même temps dérogent à leurs devoirs en refusant par des magouilles plus ou moins légales de payer les impôts qu'ils devraient normalement acquitter au Trésor Public. Ils préfèrent thésauriser peinards du côté de la mer des Antilles quoique dans leur cas ils ne thésaurisent pas vraiment car je suppose que ça fructifie méchamment  les fonds placés dans ce genre d'endroit.

Panama ça sonne tout de suite comme un scandale, forcément, il y a l'histoire qui donne immédiatement un ton sulfureux à la chose. Quand on entend le mot Panama soit on pense au scandale soit on pense au chapeau. Là c'est le scandale qui prend le dessus.

Bon, maintenant que l'affaire est sur la table que fait-on des tricheurs? Ils vont devoir payer bien entendu, rembourser le fisc des sommes détournées mais sera-ce suffisant? Ne méritent-ils pas une punition plus forte, une sanction exemplaire au point qu'elle en serait dissuasive, vraiment dissuasive ? Faudrait-il les déchoir de leur nationalité ? Hou là, c'est compliqué cela car il faudrait réunir le Congrès, vous voyez l'embrouille !... Pourtant ils la mériteraient l'apatridie ; ils pourraient toujours demander l'asile au Panama et pourquoi pas la nationalité panaméenne.

Ils nous foutent quand même rudement la honte ces riches. On n'avait pas besoin de cela après ce qui s'était passé dans le 16 ème avec cette histoire de foyer pour les démunis. Nos riches riverains du Bois de Boulogne avaient déjà sérieusement écorné l'image de politesse que l'on avait des gens bien éduqués des quartiers huppés et voilà que le quotidien Le Monde et d'autres journaux nous montrent une autre facette de nos riches guère plus reluisante. Mais qu'allons donc nous faire de notre classe sociale ultra favorisée ? Ils se sont financièrement tellement radicalisés que nous allons devoir  envisager un programme de remise en phase bien costaud sinon nous irons droit dans le mur.

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