Ce matin sur France info un journaliste expliquait que Jean-Luc Mélenchon disait lui-même qu'il ne connaissait rien au foot et que ça ne l'intéressait pas et il ajoutait que le candidat à l'élection présidentielle avait fustigé les salaires des joueurs dans un magazine dédié au foot. Bizarre cette chronique au moment même ou on nous explique que tout le monde aime le foot. Donc si tout le monde aime le foot sauf Jean-Luc Mélenchon on pourrait même en conclure qu'il n'est pas envisageable qu'un homme qui n'aime pas le foot soit le président d'un pays dans lequel tous les citoyens l'aiment...Ben oui, le foot c'est un peu le peuple, le foot déclenche l'enthousiasme des foules, les citoyens vibrent à l'unisson, c'est beau,le foot, c'est la marseillaise, le grand stade, le drapeau tricolore, le foot c'est la nation ; "Liberté-Egalité-Reprise de volée" ! Comment un homme qui prétend à la fonction suprême pourrait-il être insensible à tout cela ? Si Jean-Luc Mélenchon ne comprend rien au foot c'est qu'il ne comprend pas les citoyens, c'est qu'il ne comprend rien dans ce qui anime le peuple de France n'est-ce pas ?! C'est un peu cela que l'on voulait nous faire entendre ce matin sur France Info, radio officielle de l'Euro.
Par ailleurs Jean-luc Mélenchon doit faire régulièrement face à des accusations de populisme et parmi les accusateurs on retrouve naturellement les amis de François Hollande; le président adore le foot et n'hésite pas à taper dans la balle à l'occasion ; François Hollande qui s'enthousiasme pour l'Euro comprend parfaitement la liesse populaire qui s'empare du pays, il est le président des supporters ! Regardons cela d'un peu plus près...
Qui actuellement tente d'exploiter le plus cet Euro de foot, le pouvoir politique qui aimerait bien surfer sur une hypothétique victoire des bleus ou les mouvements sociaux qui luttent afin d'obtenir le retrait de la loi travail ? On constate dans les médias que les briseurs de grèves ont meilleure presse que les briseurs de rêves ! Les amis du président Hollande instrumentalisent politiquement l'Euro, les grévistes étant présentés comme ceux qui "gâchent la fête" , la belle fête du foot ; le gréviste est un rabat-joie et presque un mauvais français, à cause de lui, la France c'est la France qui pue, envahie par les rats, la France qui est moquée dans la presse étrangère, le gréviste est un traitre à la nation tandis que les supporters donnent une belle image, l'image d'un peuple rassemblé derrière ses guerriers prêts à un découdre avec les équipes adverses ; bon d'accord, la belle image du supporter risque de se noyer assez rapidement dans des hectolitres de bière car ne l'oublions pas, l'Euro de foot c'est aussi la fête de la bière !
Donc si on examine les protagonistes, il y a d'un côté les bons français qui soutiennent l'Euro et leur équipe nationale qui va mettre la pâtée aux autres prétendants au titre, les bons citoyens bien briefés par les médias (Radio France en tête) et avec ces bons supporters il y a les politiques, le président en tête qui grâce à l'événement espère retrouver un peu de couleur dans les sondages puis de l'autre côté, "du mauvais côté", il y aurait les gâcheurs de fête, les mauvais français, dont Jean-Luc Mélenchon, qui ternissent l'image du sport et de la France !
Ce que je vois : Je vois un pouvoir politique on ne peut plus démagogue qui exploite l'Euro 2016, qui verse en cela dans le populisme en attisant un supposé antagonisme entre les grévistes et les amateurs de foot ce qui est parfaitement artificiel voire stupide vu que l'on peut tout à fait aimer le foot et vouloir défendre les acquis sociaux. Je vois un pouvoir qui tente de casser les grèves en discréditant les militants, les accusant en quelque sorte d'être de mauvais français ce qui est assez facile pour le président compte tenu du fait que plus de 60% de la population est favorable à l'Euro, 40% des spectateurs seront des spectatrices lesquelles sont devenues autant accro au foot que leurs velus compagnons car égalité oblige, pourquoi donc une femme serait écartée de la fête au prétexte qu'elle est une femme (allez, je me reprends un bière pour fêter l'égalité homme-femme au sein du foot !) et donc, on voit que le citoyen qui ne trouve pas d'intérêt particulier à regarder gambader sur une pelouse de richissimes garnements en culottes courtes se disputer un ballon à grand renfort de sponsors, on voit que ce citoyen qui en cela ne participe pas de l'enthousiasme généralisé se doit d'être honteux et d'aller se terrer pendant un mois en ayant le bon goût de ne pas la ramener jusqu'à l'issu de la compétition.
Manipuler les masses par le sport est ce que l'on fait de mieux en matière de populisme. Le populiste n'est pas celui qui en est accusé et je pense là à Jean-luc Mélenchon. Il ne s'intéresse pas au foot et il le dit ; a-t-il raison de le dire ? Le foot est une quasi religion et en cela je me demande si il ne serait pas plus prudent de garder son sentiment à son égard pour soi !...