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Billet de blog 12 juin 2016

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Quand la fête du foot vire au massacre.

Nos dirigeants, le président en tête, claironnaient que l'Euro serait une grande fête populaire ; à des fêtes comme celle-ci , on aime autant ne pas y être invité !

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Une grande fête, la liesse populaire, l’enthousiasme... Oui mais c'était sans compter avec le sens de la fête un peu particulier des hooligans ! Le premier ministre n'en finissait pas de fustiger les mouvements sociaux qui ne veulent pas céder la place au foot et à la fête, le président du Medef s'en prenait violemment au premier secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, en accusant le syndicat d'avoir un comportement terroriste et ce qui était redouté plus encore c'était et c'est toujours qu'un attentat terroriste, un vrai de vrai mais étrangement on avait pensé à tout en haut lieu sauf aux hooligans, sans doute y avait-on pensé mais on se gardaient bien d'en parler, le pouvoir préférant réserver ses coups aux mouvement sociaux et puis voilà que dès les tout premiers jours de cet Euro tant désiré, tant attendu, voilà que des presque morts sont déjà ramassés sur le bitume marseillais, des quasi -morts non pas causés par les "terroristes" de la CGT et pas davantage par les extrémistes islamistes, non non, les violences incroyables sont le fait de supporters d'un genre excessif, les fameux hooligans. Les valeurs du sport en ont encore pris un sale coup hier soir ! Ce matin, un haut responsable du football français expliquait que ces hooligans n'avaient rien à voir avec le foot ! Moi je veux bien mais ça fait plus de trente ans désormais que foot et hooliganisme sont inséparables et trente ans que les instances du foot n'ont pas réussi à éradiquer ce fléau. Pourquoi n'y a t-t-il pas de hooliganisme sur les route de la Grande Boucle ou lors des compétitions de judo ? Pourquoi ne croise-t-on des hooligans que lors des rencontres de foot ? C'est bien qu'il y a un lien étroit entre cette discipline sportive et le hooliganisme ; l'un induit bien l'autre et pourquoi ?

Une compétition sportive et le foot en particulier c'est une façon de faire "la guerre" par d'autres moyens, des moyens en théorie sans violence ; les équipes s'affrontent, se défient, se combattent, une nation doit en ressortir victorieuse. On chante les hymnes nationaux, le nationalisme est porté haut et fort, on sort tout l'attirail, le drapeau, les emblèmes, le chef de l'état assiste aux rencontres importantes, les supporters sont chauffés à blancs, on se peint le visage comme les sioux avant une charge contre l'ennemi, la mise en scène est guerrière à souhait et on s'étonne ensuite que les fans prennent le simulacre de guerre au sérieux ! Ils y croient dur comme fer eux à la guéguerre et ils déboulent avec des munitions, tout ce qui leur tombe sous la main pour se les fracasser sur le crâne et même sur la trogne de ceux qui n'avaient rien demandé et la police qui n'avait sans doute rien d'autre à faire ces jours-ci doit encore aller se colleter les nécessiteux du neurone ce qui par ailleurs va un peu soulager les manifestants-grévistes ! Au moment même où les nationalismes croissent en Europe de façon inquiétante, est-il indispensable de les titiller encore par l'entremise de compétitions sportives ?

Quand le foot se réduit à la sextape de certains joueurs ce n'est pas très glorieux pour l'image de ce sport mais ça reste de la gaudriole et on se contente d'en sourire, c'est un moindre mal...

Illustration 1
© richard villoria

mais quand la mort commence à se profiler aux environs des stades nous passons dans une toute autre dimension et on sourit beaucoup moins et on commence à rechercher les responsabilités... Qui tenait tant à cet Euro, qui était prêt à prendre des risques peut-être inconsidérés pour qu'il ait lieu coûte que coûte ; il fallait que les mouvement sociaux cessent, il fallait absolument que les fans zone soient maintenues afin que le peuple exulte, il fallait remplir les stades, on ferait des fouilles au corps, on voit leur efficacité !...

Deux jours seulement de compétition et combien de rencontres à risques encore à venir ? Si de graves dérapages devaient se renouveler, si il devait hélas y avoir des victimes, il y aura forcément des responsabilités à pointer et le pouvoir n'en sortirait pas indemme.

Personne ne le souhaite et en tout cas pas moi mais si il devait y avoir des morts juste parce qu'il faut que l'Euro de foot se poursuive jusqu'à son terme....

Illustration 2
© richard villoria

cela ne pourrait pas être sans conséquences.

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