On le voyait venir gros comme un camion.

Le matin du 14 juillet on a regardé admiratif l'arsenal français et on a applaudi presque ému devant cette débauche de moyens militaires ; putain qu'on s'est dit, on est rudement bien équipé, avec ça on ne craint rien, l'ennemi n'a qu'à bien se tenir, ho le beau char, ho le magnifique rafale, ho qu'il est beau l'hélico et puis le soir, à la tombée de la nuit, il y a un gus avec un vélo et un camion frigorifique qui vient clôturer la parade non pas sur les Champs mais sur la Promenade des Anglais. Ben non, le défilé était terminé, les chars et les avions étaient rentrés dans les casernes, les légionnaires étaient en survêt'-charentaises ou s'apprêtaient à aller guincher. Jamais on a vu un 19 tonnes de livraison défiler un 14 juillet, c'est pas possible, c'est pas sérieux un camion frigorifique pour faire la guerre, personne n'imagine un général de l'armée française à bord d'un camion frigorifique de livraison pour attaquer l'ennemi ! Ben si, l'état islamique l'imagine.