Le quinquennat de François Hollande marquera un tournant dans la Vème République.
Avant lui, lorsque nous avions un président de droite, il présidait à droite ; les électeurs de droite étaient majoritairement satisfaits de l'action du président qu'ils avaient porté au pouvoir et lorsqu'il y avait alternance c'était au prix d'une plus forte mobilisation des opposants. En général et pour ne pas dire toujours, le président de droite menait grosso modo la politique souhaitée par son camp. Après l'alternance, à partir de François Mitterrand, le pouvoir socialiste fit aboutir des réformes de gauche, il mena grosso modo une politique de gauche et les électeurs en eurent un peu pour leur argent même si rien n'est parfait en la matière.
Le président de droite gouvernait à droite et le président de gauche gouvernait à gauche puis vint le président de la synthèse, le président Hollande.
Avec lui s'ouvrit une période inédite. Il fit une campagne de gauche, jusqu'à là rien de nouveau et une fois installé à l’Élysée il nous fit la surprise de gouverner économiquement d'abord au centre gauche puis il proposa des réformes de plus en plus libérale pour finir par mener une politique très proche de celle qu'avait faite son prédécesseur Nicolas Sarkozy si ce n'est pire selon certains commentateurs de la vie politique.
De ce fait, les électeurs de droite sont mécontents car même si la politique menée ne les défrise pas tant que cela, François Hollande n'est pas et ne sera jamais leur président, ils en veulent un vrai de droite ce que l'on peut comprendre et les électeurs de gauche sont quant à eux vent debout et même sacrement furibards de la trahison. C'est quand même la première fois qu'un président étiqueté socialiste mène une politique libérale, une politique que l'on attendrait plutôt d'un homme issu de la droite. Du coup, cet étrange président mécontente tout le monde, il a ce talent particulier qui explique ses désastreux sondages de popularité.
Pourtant il pense bien faire, il est bonhomme, toujours souriant, optimiste, bon vivant, dans la vie de tous les jours on rigolerait avec lui, il est sympatoche. Lui se voyait en président normal et en fait il se révèle totalement hors-norme. Il est le premier président de gauche qui gouverne à droite. Il le fait comme monsieur Jourdain faisait de la prose. « Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. ». C'est pareil pour le président Hollande, il gouverne la France à droite sans même s'en rendre compte comme monsieur Jourdain disait de la prose et bien que l'on tente de lui signifier manifestation après manifestation qu'il s'est fourvoyé, il reste persuadé de faire une bonne politique raisonnablement de gauche.
Une telle naïveté serait presque touchante si ce n'était les dégâts produits dans la société française et dans la vie politique en général qui en a perdu tous ses repères. Le quinquennat se termine dans la confusion la plus totale. Le PS ne sait plus où il habite, le FN est dans une confusion similaire ne sachant plus si il est préférable d'être d’extrême-gauche ou d'extrême-droite quant au parti LR avec l'inflation de candidats pour la primaire et la pagaille dans le mouvement, ils offrent aux humoristes une bien belle matière à pétrir.
Après Hollande soit tout redevient comme avant ou plus rien ne sera comme avant. Je penche pour la seconde proposition car avec Valls et Macron nous ne sommes pas sortis de la confusion des genres !