Aux origines du FN, la disparition des miettes de la rente impérialiste

Dans l’imaginaire « de gauche » on attribue les conquêtes sociales, à la seule lutte des travailleurs et à la clairvoyance de leurs organisations.

On oublie opportunément de rappeler que tout ce qui a pu être donné ici, a été « compensé » par ce qui a pu être volé ailleurs.

Aujourd’hui, la rente impérialiste, divisée par l’accès de nouveaux pays au rang de prédateurs, est totalement captée par quelques cartels internationaux, et n’irrigue plus la redistribution sociale.

Les contraintes de  production s’étant largement déplacées en orient, les capacités de nuisance des producteurs occidentaux, sont devenues quasi nulles et on assiste à un effondrement de la promesse économique.

Pour différer l’implosion, l’Etat distribue ce qu’il ne collecte plus, et tente de compenser par des « aides », ce que les entreprises refusent désormais de payer pour le travail réalisé, et les bénéfices engrangés.

La « classe moyenne » a été pour l’instant, relativement épargnée par la purge, par ce qu’elle a réussi à obtenir que la pression s’exerce en premier sur les travailleurs.

Les bureaucraties politiques, représentant cette structuration sociale, ont assisté passivement à cette recomposition de la prédation capitaliste, et se retrouvent désormais totalement isolées des « nouveaux exclus ».
 

Faute à devoir reconnaître d’où venaient réellement, leurs anciens succès, les politiciens sont bien entendu, incapables de dire d’où vient aujourd’hui leur impuissance.

Alors ils appellent « Crise », le Hold Up en cours, et désignent les nuages et les courants d’air comme leurs ennemis, l’important étant de ne faire de la peine à personne en particulier.

La vermine nationaliste, qui elle, n’hésite pas à fournir aux victimes des ennemis accessibles, a sauté sur cette occasion historique, pour se présenter en défenseur des « oubliés ».

Par pur opportunisme, et crainte de voir disparaître, leur position d’intermédiaire obligé des bureaucraties économiques, les bureaucraties politiques installées, continuent à utiliser les modes de validation des hiérarchies sociales, et notamment, l’électoralisme et la « négociation » de « puissance à puissance ». 

Dans ce cadre institutionnel, forgé pour que rien ne puisse remettre en cause la pyramide de prédation capitaliste, le FN, apparaît comme une « nouveauté », d’autant qu’il fait exploser les codes de « communication », en abandonnant tout scrupule, et en faisant du mensonge son quotidien.

Il bénéficie de l’accoutumance, à la stupidité et à la saloperie, instillée par 40 ans de contre révolution culturelle, et banalisée par la « Télé Réalité ».
Les bureaucraties économiques, ont obtenu, un accès direct à la manne fiscale, actuelle et future, par la « dette », les "travaux et études inutiles », les guerres limitées, et la subvention directe.
Clairement, c’est ce qui nous protège, très provisoirement, d’un recours au fascisme, et de son corolaire automatique: La guerre chez nous.
Le FN anticipe la fin de ce cycle, prend ses marques pour l’avenir, et désigne déjà notre futur ennemi: L’Allemagne.

Il n’existe aucune solution  institutionnelle, au pourrissement des institutions, si nous restons dans cette spirale, elle nous conduit mécaniquement au pire.
Seul l’athéisme politique, et la conquête de l’autonomie individuelle et collective, économique et politique, peut nous permettre de casser ce mécanisme.