L’idéologie, c’est la justification qu’une classe met en avant, pour justifier ses appétits de domination.
Et malheureusement, vu les conditions sociologiques de sa fabrication, c’est le plus souvent, l’alibi d’une Caste Bureaucratique qui prétend la représenter, et en fait métier.
Mais le concept même de « classe », n’a de réalité qu’à travers les modes de production.
Et quand on externalise, presque totalement la production, il devient de plus en plus douteux, la production idéologique, venant de gens qui n’ont plus aucun rapport avec elle.
Conserver la fabrication ou le contrôle des antiennes idéologiques inoffensives, tout en ayant abandonné les taches de production, en se contentant de parasiter les flux, est devenu la clef de voute du pouvoir bureaucratique.
A partir des années 80, la « gauche » sous ses multiples formes, devenait inutile au maintien de l’ordre capitaliste dans les usines devenues friches industrielles, mais devait toujours en prendre sa part dans la rue.
De plus, le Parlementarisme, à horreur du vide, et ne pouvait pas s’en débarrasser rapidement, la solution était d’en conserver les squelettes bureaucratiques, en les recouvrant d’une nouvelle peau sociétale, lui permettant de suivre, les antiennes ubérisées produites par les réseaux sociaux US.
La moitié du monde produisant les discours de soumission énervée, et l’autre se chargeant de produire de quoi la nourrir, l’habiller et la maintenir en vie.
Ca ne pouvait pas durer éternellement comme ça.
On est arrivés au bout de ce processus économique, et forcément au bout de ce mode d’organisation de la passivité.
Un des symptômes les plus significatifs d’une fin de série, c’est le recours aux « best-off » nostalgiques, pour continuer à « dire quelque chose » du vide.
Cf les articles sur les anciennes gloires les plus présentables du « socialisme » que nous produit Médiapart ces jours-ci.
La gauche manque à tout le monde, et en particulier à ses anciens ennemis, qui font tout pour la distinguer, là ou elle a encore plus disparu que chez nous, en Russie, en Chine en Corée, enfin, partout ou elle leur serait le plus nécessaire, comme épouvantail.
Alors bien sur, il faut créer des oppositions irréductibles, sur autre chose, et on utilise des Trump, des Poutines ou des XI, de nouveaux monstres au couteau entre les dents.
La légère difficulté, étant que ces gens sont de purs exploiteurs, qui ont tout en commun avec leurs ennemis, sauf parfois, la manière de traiter leurs minorités sociétales.
Et puis suggérer que la moitié de ces gens, sont en réalité des communistes déguisés, et l’autre des nazis, ne mange pas de pain.
La question est désormais de savoir, si on peut se passer d’un reset total, pour enfin pouvoir tenter, de reprendre le contrôle de notre sort.
Les populations n’ont plus que des ennemis, et elles vont peut-être finir par le comprendre.
Et il est à craindre que ce reset, soit d'abord économique, l’argent imaginaire, la seule chose que nous sommes encore capable de produire, ne se mangeant pas.
Socialisme et Sociétalisme sont dans un bateau.
Le Socialisme tombe à l’eau, qu’est ce qui reste ?
Pour l’instant : Rien.