Elections au pays du mensonge concerté.
Du nouveau dans les techniques de domestication.
Le maintien d’un niveau suffisant de passivité, devant le règne du totalitarisme économique, exige une escalade permanente dans le spectacle du renouvèlement de son personnel d’interface séculière.
Tout doit changer pour que tout reste comme avant.
A commencer par le sens des mots, porteur du pire des dangers, si ils se mettaient à servir les idées qu’ils désignent.
Ainsi, le parti des corrompus sera « républicain, le Brun, celui qui n’est jamais arrivé au pouvoir que dans les fourgons d’une armée étrangère et qui est financé par la mafia russe sera, « bleu » et « national », et la voiture balai du parlementarisme, sera (ne rigolez pas): « Insoumise », la soumission la plus totale à l’ordre marchand et ses rituels quinquennaux, devient « l’insurrection citoyenne ».
Et le plus marrant, c’est que ça fonctionne, des clubs de supporters se sont formés, professant leur attachement à la marque, et leur ferme opposition à la marque concurrente.
L’ennemi commun de tout ce beau monde, est bien entendu l’indifférence, et l’abstention. La vraie pas celle de circonstance, qui permet de s’approprier le mépris global, dans le but de minimiser une défaite.
Le « mensonge positif » est la base du discours de la gauche institutionnelle, il prétend qu’on peut distribuer par le contrôle de l’Etat, ce qui ne peut s’obtenir et se conserver, que par la lutte et le rapport de force.
On a de multiples exemples que ça ne fonctionne pas , ou quelques semaines seulement, le temps d’écarter une menace sociale, et que c’est ensuite largement compensé par un retour de bâton. Un pas en avant, deux pas en arrière.
En pratique on désigne un ennemi inaccessible, et on promet de lui « faire payer », ce qui sera généreusement redistribué par les nouveaux pères noël.
Le mensonge positif a très longtemps été le fondement du discours « de gauche », il est aujourd’hui le cheval de bataille de deux candidats, Mélenchon et Le Pen, qui, ont fait à peu près 40% à eux deux.
Le discours sado-masochiste, "de droite", est proposé par les 60 % restants. iIl consiste à dire que tout va mal, par ce qu’on paye aujourd’hui les largesses sociales et la gabegie passée, et qu’on doit « redresser » la situation, « même si c’est dur », par ce que « c’est ce qui se fait partout ».
Seule la dernière assertion est vraie.
Tout va en réalité pour le mieux, pour les cartels économiques, dans le meilleur des mondes possibles. La seule petite réserve, étant que cette santé implique de ne plus payer, ni impôts, ni salaires, ni pensions, ni quoique ce soit de leurs obligations collectives.
On a eu de la chance que la finale oppose les deux discours, n’importe qui sauf Mélenchon aurait battu le FN, tant il est facile de ridiculiser le mensonge positif, quand il est professé par des amateurs, adeptes récents et approximatifs, mais à l’inverse, une finale Mélenchon, Le Pen, aurait été logiquement perdue par le premier, qui aurait incapable de combattre le FN sur son discours « social », puisqu’il le partageait.