Le Totalitarisme Economique, doit meubler les espaces de conscience, inutilisés, entre les moments de consommation.
Il y va de son invisibilité, donc de sa survie.
Cette fonction était jadis occupée par les médias traditionnels, qui proposaient une vision du monde conflictuelle, dont il était absent, ou apparaissait comme un paysage neutre.
Ils y organisaient l’indispensable fausse conscience, le consentement et le dissentiment conseillé, l’approbation et la révolte admise.
Avec l’accélération de la diffusion de l’information, et la quasi impossibilité de taire un évènement non prévu, le temps de réponse des médias est vite apparu beaucoup trop long, laissant la possibilité que se développent des réactions difficiles, à contrôler et à valoriser bureaucratiquement.
Le besoin de fabriquer, des dangers, et des solutions passant par la passivité et la soumission à l’ordre bureaucratique était évident, le Marché était là.
L’ubérisation de la fabrication de calembredaines, est vite apparue comme LA solution.
Le rôle dévolu aux médias professionnels, passant de la fabrication, à la sélection, et au façonnage des plus utilisables.
Une bonne calembredaine devant se conclure,à par une demande d’intervention de l’état, de nouvelles normes et interdictions.
Mais il reste toujours à résoudre, le problème de l’émulation, de l’enthousiasme concurrentiel, dans la production de calembredaines, qui risque d’anéantir le bénéfice de la sidération.
Trop d’insignifiances hystérisées, risque de décourager les volontés de fausse révoltes.
Il faut donc définir les racines solides des soumissions, les tendances d’avilissement personnel désirées.
Et au delà de ce travail, qui peut-être confié à des spécialistes, il est nécessaire de traduire et de diffuser son résultat, didactiquement, mais sans paraître l’imposer.
Ce qu’on appelait jadis l’agit prop, descend désormais d’un niveau, ne diffuse plus le mensonge, mais doit fabriquer le terrain permettant le succès de sa diffusion.
Pour prendre l’exemple d’un des piliers de l’organisation de l’impuissance des populations, le racisme, on ne peut plus raconter des conneries sur les qualités ou les défauts supposés des »races », dont l’existence même est ridiculisée. Alors on diffuse a petites doses des « informations », la plupart du temps fausses ou sur interprétés, qui permettent de conforter le sentiment d’un fossé séparant les populations.
L’information n’a pas besoin d’être vraie, puisqu’elle est désirée.