Les petits bourgeois et le mythe de l’indépendance.

L’herbe est toujours plus verte ailleurs.
Des « libéraux », aux gauchistes en vraie peau de la lapin, tous désignent cet « ailleurs de rêve», qui a, enfin, mis en pratique ce qu’ils ânonnent de puis toujours.
Que n’a -t-on entendu de leur bouche, sur la Chine, les USA, Cuba ou quelques destinations exotiques.
Aujourd’hui, c’est la « Catalogne » qui focalise l’attention.
Attention, c’est la Catalogne, quand même, c’est différent. Les fantômes ont leur place dans l’imaginaire politique.
Bon… on peut comprendre, ça n’est pas loin, quelques heures d’autoroute, et zou ! un petit week end sur les ramblas, et on quelques tapas arrosées plus loin, on vit enfin le frisson dont le souvenir meublera les discussions futures.
Et puis c'est logique.
Ceux qui ne comprennent rien à la privatisation de l’Etat ici, ne peuvent évidemment pas comprendre les formes qu’elle prend ailleurs.
Ceux qui ignorent tout du Principe Bureaucratique ici, ne peuvent pas distinguer ses contorsions ailleurs.
Ceux qui, ici, participent pleinement, et à leur place,  au Spectacle, colonne vertébrale de l’organisation de la passivité énervée, ne peuvent pas voir ailleurs son déploiement.
Ce qui est disputé en Catalogne, c’est la même chose qu’ici.
C’est tout bonnement les conditions du partage du racket fiscal entre parasites.
Du fait de la structure politique semi fédérale espagnole, et de la position économique de la province, les classes moyennes et le grand capital catalan, voient dans l’indépendance (fiscale) , un moyen de limiter la redistribution de solidarité vers des provinces moins favorisées, dans le but , bien sur, d’augmenter leur part.
Et cette part du butin fiscal, c’est bien ça qui finance l’Oligarchie d’Imbéciles, courroie de transmission du Principe Bureaucratique, comment s’étonner alors de la sympathie que « l’indépendance » suscite chez les salariés du Spectacle, politiciens, journalistes, économistes, sportifs et artistes en tout genre ?
Les maîtres ordonnent,  la cour suit, et produit le discours de valorisation, et ceux qui sont sur la file d’attente surenchérissent dans le discours de soutien, apportant leur petite pierre au désastre.