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Billet de blog 3 mai 2009

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Le Pakistan, un piège pour Obama.

 Karim Pakzad explique en quelques minutes la complexité du problème Pakistanais.

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Karim Pakzad explique en quelques minutes la complexité du problème Pakistanais. Un problème qui concerne directement la France, en guerre contre la rébellion afghane et impliqué étroitement au commandement intégré de l'Otan.

D'une part, il rappelle que le problème taliban, lié aux talibans afghans que combat la France, concerne à peine plus de 10 % de la population Pakistanaise (qui compte 200 millions d'habitants). D'autre part il souligne bien l'importance stratégique de l'Afghanistan pour le Pakistan, dont le contrôle lui fait gagner une profondeur stratégique déterminante dans sa lutte contre l'Inde, et les manœuvres de l'Isi (services secrets pakistanais) pour ne pas laisser gagner l'Alliance du Nord de Massoud (pro-indienne), en favorisant le mouvement Taliban a la fin du XXe siècle.

L'Amérique est une menace pour 84 % des Pakistanais

Mais il ne dit pas que selon un rapport d’évaluation annuel du Pakistan tout récemment préparé par le think tank américain Centre for American Progress, la majorité des Pakistanais considèrent la présence américaine en Asie comme une menace pour leur pays.
Le rapport précise : « Selon un sondage de l’USIP effectué en février 2008, environ 84% des Pakistanais voient la présence américaine en Asie comme une menace pour le Pakistan, par rapport à environ 62% pour Al-Qaida et environ 50% pour les talibans. »Le rapport ajoute que plus de 50% des gens croient que l’objectif principal des forces américaines est d’affaiblir le monde musulman. « Environ 58% des sondés croient que la « guerre à la terreur » livrée par les Américains a pour objectif d’affaiblir le monde musulman, et 15% croient que l’objectif est d’assurer la domination américaine sur le Pakistan ».

Une situation difficile pour l'administration américaine qui doit payer le prix de la politique des néoconservateurs républicains et de l'image ternie des USA dans cette région hautement géostratégique où les influences chinoises, russes et indiennes sont en concurrence. Néanmoins, ses conseillers ont demandé à M. Obama de soutenir la décision de l'administration Bush de poursuivre les frappes de drones dans les régions tribales pakistanaises.
David Patraeus, commandant du commandement central américain, et le lieutenant général Douglas E Lute, conseiller adjoint de la sécurité nationale pour l'Irak et l'Afghanistan, ont clairement recommandé la poursuite de ces attaques.

Al Qaïda et les Taliban ce n'est pas la même chose

Quant à la lutte contre le terrorisme international représenté par Al Qaïda, et qui justifie la guerre menée en Afghanistan, un nouveau témoignage révélé par le Journal du Dimanche, celui du chef de l'insurrection Sirajuddin Haqqani (fils d'un des plus importants chef de guerre afghans Jalaluddin Haqqani), dont l'influence s'étend du centre de l'Afghanistan jusqu'à la vallée de Swat, au Pakistan, montre bien que c'est une justification qui n'a plus de fondement :
"C'est une erreur de penser qu'Al-Qaïda et les taliban poursuivent le même but. Al-Qaïda cherche à étendre son influence sur le monde entier. Ça ne nous intéresse pas. Ce qui importe aux taliban, c'est de libérer l'Afghanistan des troupes étrangères. Pour cette raison, on accepte que nos frères musulmans, des Arabes, des Ouzbeks, des Penjabis et d'autres combattants, nous prêtent main forte. Mais on n'endosse pas la responsabilité des attaques menées par Al-Qaïda à travers le monde."
Cette rupture idéologique entre les Taliban et Al Qaeda date de l'été 2003 selon Le Monde Diplomatique, qui consacre un excellent article aux chefs taliban, dont Jalaluddin Haqqani.

Obama juge le Pakistan préoccupant et très fragile

Alors que les Taliban contrôlent officiellement la vallée de Swat, au nord ouest d'Islamabad, et que des combats ont lieux en ce moment même avec l'armée pakistanaise en pleine offensive depuis cette semaine sous la pression de Washington, les autorités locales ont ouvert vendredi des négociations avec un religieux lié aux taliban. "On fait tout pour mettre fin à l'islamisme armé. On fait tout pour la paix", s'est justifié le ministre de l'Information de la province de la Frontière du Nord-Ouest, Mian Iftikhar Hussain. Ces pourparlers de paix indirects avec les taliban par le truchement de Sufi Mohammad ont toutes les chances d'irriter une nouvelle fois les Etats-Unis, qui pressent Islamabad de ne pas composer avec l'insurrection.

Ces questions seront au centre des discussions que le président Pakistanais Zardari doit avoir le 6 mai avec le président Barack Obama à Washington. Celui-ci recevra séparément le président afghan Hamid Karzaï.Le président américain réunira ensuite les deux hommes pour un sommet tripartite, conformément à l'approche globale qu'il a décidé d'adopter face au problème islamiste dans la région. (d'après l'Express et Reuters)
Mercredi, lors de sa conférence de presse des "cent jours", le président américain avait donné une appréciation inquiétante concernant le gouvernement Pakistanais en le qualifiant de "très fragile" et très préoccupant.

Un article largement développé et référencé sur le Rimbusblog

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