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Billet de blog 4 avril 2009

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Strasbourg et l'Otan : un menteur face aux casseurs...

La violence s'amplifie à Strasbourg De nouveaux heurts ont opposé pendant plusieurs heures vendredi la police et des militants anti-Otan aux abords de leur camp autogéré près de Strasbourg. Ces nouveaux affrontements ont fait 2 blessés du côté des policiers. Les 9000 policiers et gendarmes mobilisés pour le sommet ont par contre réussi à empêcher les protestataires de s'approcher du centre-ville. La veille, de premiers heurts avaient entraîné l'interpellation de 300 personnes, dont la quasi totalité ont été relâchées. Une manifestation "monstre" est prévue samedi à Strasbourg. Entre 35 000 et 40 000 manifestants sont attendus.

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La violence s'amplifie à Strasbourg

De nouveaux heurts ont opposé pendant plusieurs heures vendredi la police et des militants anti-Otan aux abords de leur camp autogéré près de Strasbourg. Ces nouveaux affrontements ont fait 2 blessés du côté des policiers. Les 9000 policiers et gendarmes mobilisés pour le sommet ont par contre réussi à empêcher les protestataires de s'approcher du centre-ville. La veille, de premiers heurts avaient entraîné l'interpellation de 300 personnes, dont la quasi totalité ont été relâchées. Une manifestation "monstre" est prévue samedi à Strasbourg. Entre 35 000 et 40 000 manifestants sont attendus.

Militants de la paix ou casseurs ?

La première réaction que doit avoir un démocrate est de condamner les excès violents.

Alain, un des porte-parole de l'International legal team, collectif réunissant des anti-Otan et des juristes prêts à assurer leur défense, explique que les manifestants «ont seulement leur corps pour s'opposer aux forces de l'ordre. Notre but est de perturber le sommet en faisant des blocages». En ce qui concerne les affrontements qui ont émaillé ces dernières heures le contre-sommet, il les attribue «à une minorité violente». Et d'ajouter: «ce camp réunit des citoyens de tous les pays, des citoyens du monde. Et souvent, la presse a tendance à parler de la violence de quelques manifestants lorsqu'il y en a de leur part, mais pas de la violence de l'Otan. On constate des provocations de la part des autorités qui veulent faire passer les membres du village pour des casseurs, ce qui n'est absolument pas le cas».

Ces manifestants sont bien des militants de la paix, des opposants aux actions belliqueuses de l'Otan, en Afghanistan principalement. Ils sont à l'Europe ce que les militants du bloc pour la paix "Gush Shalom" sont à Israël.
Ces résistants contre l'arbitraire sont la caution morale de notre vieux continent face à ceux qui viendraient l'attaquer en disant : "vous, les européens, vous donnez des leçons de vertu mais vous massacrez les civils afghans" ! Eux répondront : "nous combattions la police et l'armée pour pouvoir exprimer notre indignation. Au nom de nos valeurs qui sont fondées sur la paix, nous avons versé notre sang sans nous dérober, répondant à l'interdiction par la contestation !"

Quand le parlement est baillonné, la rue s'exprime.

Ces militants résolus à montrer leur opposition, ne sont pas complètement condamnables.
En effet, le gouvernement Fillon a engagé la responsabilité du gouvernement sur la question de la politique etrangère, dont l'Otan, le 17 mars. Cette manœuvre a contraint les opposants gaullistes qui voulaient préserver la spécificité française dans cette alliance à soutenir quand même le gouvernement, au risque de le voir chuter. Faut-il rappeler que deux anciens premiers ministres de droite faisaient partie de ceux là ?
Quand le parlement n'a plus les moyens de s'exprimer dans un débat démocratique, et qu'on le contraint, on prend le risque de voir la rue se soulever. Et si la rue ne se soulevait pas, c'est la démocratie qui aurait abdiqué face à une décision que Sarkozy ne veut même pas discuter, malgré la mise en garde des plus éminents hommes d'état des différents camps politiques.
En effet, de son propre chef le président français a officiellement annoncé la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'Otan sept jours avant le débat parlementaire, marquant une fois de plus son mépris pour l'Assemblée Nationale.

Nicolas Sarkozy et ses promesses de campagne :

" Je veux être le président d'une France qui s'adresse à l'Amérique comme un peuple libre à un autre peuple libre qui se comprennent et qui se respectent. je veux être le président d'une France qui ne transigera jamais sur son indépendance ni sur ses valeurs. Je veux rendre hommage à Jacques Chirac, qui a fait honneur à la France quand il s'est opposé à la guerre en Irak, qui était une faute". Il avait pris soin de préciser avant cette déclaration : "Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas. Je ne me déroberai pas. Je vous demande votre confiance pour qu'ensemble tout devienne possible."
(Document de campagne "Mon Projet" cité "dans le Président a promis..." de Jean Viard - Seuil, mai 2007)
On aura bien noté que Dominique de Villepin, l'homme qui a symbolisé cette position de M. Chirac d'opposant à la guerre en Irak s'est violemment opposé à cette décision de réintégration complète dans l'Otan, au nom de notre indépendance et de nos valeurs.

Il est vrai que Nicolas Sarkozy avait promis aussi que la France se désengagerait du conflit afghan...

Un article du Rimbusblog

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