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Billet de blog 5 juin 2009

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Lutte contre le socialisme et origine de l'islamisme.

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Le commencement de l'islamisme se situe à la chute de l'Empire Ottoman. En 1928, en Egypte, Hassan al Banna fonde les "Frères Musulmans" en réaction au déclin du monde musulman. Leur influence grandit jusqu'aux années 50, malgré l'éxécution en 49 du fondateur du mouvement, suite à l'assassinat du Premier ministre égyptien de l'époque, Mahmud Fahmi Nokrashi. Le mouvement wahhabiste des Ibn Séoud les finance. Saïd Ramadan (père de Tariq Ramadan) est recherché lui aussi et fonde des antennes européennes en Suisse et en Angleterre (semble-t-il avec la protection des américains, inquiets du "socialisme" de Nasser).

Sayyed Qotb (1906-1966), membre des Frères musulmans soutenu par Saïd Ramadan, théorise alors la violence comme stratégie politique, qui inspire encore les mouvements djihadistes. Il appelle a la constitution d'un État islamique fidèle au Coran en remplaçant les hommes à la tête du pouvoir grâce à une révolte sociale, il est contre le nationalisme arabe et la société laïque. En opposition avec Gamal Abdel Nasser, qui vient de prendre le pouvoir, il est emprisonné en 1955, puis exécuté sur son ordre en 1966. L'organisation est proscrite.

Mais la défaite égyptienne de 1967 face a Israël change la donne.
Alors que le monde musulman était encore sous l'influence de l'idéologie baassiste de Michel Aflaq, les idées de Panarabisme laïque s'écroulent. Dans une prière publique, au lendemain de la défaite, le cheikh Mohammed Mitwalli Shaarawi, le plus populaire des responsables religieux du pays, « remercie Dieu pour une défaite traumatisante qui a servi à réveiller la nation et à lui donner conscience qu’elle s’est égarée en excluant la religion des affaires publiques ». Les frères Musulmans, en renonçant aux idées de Qotb, s'assagissent et rentrent en grâces. Le pouvoir voit dans l’instrumentalisation de la religion un moyen de reconstruire sa légitimité perdue, convaincu qu’il parviendra à contrôler les religieux...

En revanche, les gamaat islamyia, qui veulent s’engager dans l’action violente, font leur apparition. Ils quittent les Frères musulmans pour déployer leur action. D’abord, ils se lancent à la conquête des jeunes, s’implantent dans les universités, pénètrent les écoles secondaires les plus prestigieuses et recrutent parmi les enfants des grandes familles bourgeoises de Damas, Amman, Le Caire, Alexandrie, Khartoum. Mouvement intellectuel et politique au premier chef, l’islamisme radical n’a jamais été l’apanage des classes défavorisées. Ses dirigeants, aussi bien ceux des gamaat à partir de 1967 que, plus tard, ceux d’Al-Qaida, sont des intellectuels de la bourgeoisie éduquée et aisée. (ref)

Alliant le combat et l'étude, cette nouvelle génération de guerriers se retouvent 15 ans plus tard en Afghanistan. Ils combattent l’affaiblissement de l’oumma (la communauté des croyants) qui est le résultat de déviations des musulmans eux-mêmes, de leur éloignement de la religion. Tout musulman non pratiquant serait un infidèle. L’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, le dirigeant ouzbek Tahir Yaldeshiv, Abou Moussab Al-Zarkaoui, Cheikh Essa, futurs membres de l’état-major d’Al-Qaida, sont parmi les partisans les plus enragés du takfirisme, l'idéologie la plus radicale inspirée de Qotb. Pour des hommes acquis à ces idées, souvent instruits – médecins, ingénieurs, etc. –, le djihad afghan offre un puissant ciment. Beaucoup étaient d’anciens militaires adhérents du mouvement clandestin Djihad islamique du docteur Ayman Al-Zawahiri. C’est ce groupe qui avait assassiné le président Anouar El-Sadate en 1981 pour le punir d’avoir signé la paix avec Israël à Camp David trois ans plus tôt.

Au Pakistan, sous l'influence du Palestinien Abdullah Azzam, Zawahiri rencontre Ben Laden, au MAK, Maktab Al-Khadamat (« bureau des services »), chargé d'acheminer des capitaux de sources occidentales pour financer le jihad contre l'armée soviétique en Afghanistan. Il a activement recruté des milliers de combattants (moudjahiddins) de par le monde. Le tout est supervisé par l'ISI, les services secrets pakistanais, et la CIA.

On connait l'histoire, et comment Ben Laden et Al Qaïda ont retourné leurs armes contre les américains.

Aujourd'hui, le principal ennemi des Etats-Unis d'Amérique est cet islamisme, qui avait toujours été considéré comme un rempart possible contre le socialisme, contre Nasser ou contre les soviétiques en Afghanistan.

Qui sème le vent récolte la tempête.

Un article du Rimbusblog

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