Un "vite dit" d'@rrêt sur images attire mon attention sur un article du Monde qui nous informe de la future mise en place d'un nouveau code de déontologie pour les journalistes.
De quoi s'agit-il ? Définir les "droits et devoirs" des journalistes qui seraient annexés à la convention collective de la profession. En contrepartie, explique Xavier Ternisien du Monde, "les aides promises à la presse pourraient être conditionnées à l'avancement de ces deux dossiers".
L'Etat a en effet fait adopter le statut d'éditeur de presse en ligne et il s'apprête également à verser 80 millions d'euros au titre de l'aide au portage et à aider les marchands de journaux par des baisses de charges pour un montant de 60 millions.
Moi je remarque que le comité chargé de la rédaction de ce code est composé d'éditeurs, donc d'hommes d'affaire, alors que des représentants d'associations de journalistes font valoir que ce comité devrait compter au moins une organisation patronale et un syndicat de journalistes, des représentants de la presse écrite et audiovisuelle, ainsi qu'un juriste.
J'ai comme l'impression qu'il s'agit encore de donner un coup de vis (vice) au contrôle de la Presse. Alors qu'un code de déontologie existe depuis 1918 en France, quel est l'intérêt de redéfinir ce code ? Peut-être par son indépendance signifiée dans ces extraits : "ne reconnaît que la juridiction de ses pairs (…) revendique la liberté de publier honnêtement ses informations (…) ne confond pas son rôle avec celui du policier".
Je sens se profiler un code abusif, dans lequel un excès de précautions rendrait impossible l'exercice complet de la liberté d'expression. Comme le tableau de Delacroix que j'ai détourné ci-dessus, la Liberté guidant le peuple risque d'être masquée par diverses zones d'ombre.