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Billet de blog 9 octobre 2010

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Grippe : la désinformation continue

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 

Le Figaro, coutumier du , vient d'apporter sa pierre à la campagne de désinformation sur la grippe.

Dans un article pourtant bien documenté, "Faut-il vraiment se faire vacciner contre la grippe ?", Sandrine Cabut nous donnait, la semaine dernière, une réponse :

Une étude publiée la semaine dernière par l'Ined (Institut national d'études démographiques) devrait permettre de convaincre les plus sceptiques. «En quarante ans, le risque de décès a été divisé par dix et, en 2005, année de la dernière épidémie importante en France, le nombre de décès directs n'a guère dépassé le millier», écrit la démographe France Meslé, qui attribue ce «recul spectaculaire» à la vaccination.

Mais en y regardant de plus près, en particulier chez le docteur Dominique Dupagne, on peut lire des choses différentes (le rapide résumé ci-dessous ne remplace pas une lecture approfondie de ).

 

Ce dernier, qui a remarqué que l'article de l'Ined, relayé par l'AFP, sortait au même moment que le nouveau vaccin saisonnier, s'étonne que ses études sur l'évolution de la mortalité sur 50 ans ne prenaient pas en compte l'évolution du système de santé (meilleur accès aux soins, Sécurité sociale, apparition de l'antibiothérapie) et n'imputent la baisse de la mortalité qu'à l'usage du vaccin.

 

Il explique les différents systèmes utilisés pour parler de la mortalité liée à la grippe. La première est dite "estimée", basée sur des statistiques internationales, et donne des chiffres qui se compte en milliers. On annonce alors près de 7000 morts par an, pour la France.

 

Mais en comptabilisant le nombre réel de morts, mortalité "constatée", années par années, on compte par centaines, et en général moins de 500 morts par an.

 

En fait, suivant que l’on utilise la mortalité estimée ou la mortalité constatée, on obtient facilement la division par 10 de la mortalité attribuée au virus. L’article de l'Ined n’indique pas précisément comment la mortalité historique a été mesurée, mais il est à craindre que le mélange de mortalité estimée pour les années anciennes et constatée pour les années récentes ne vienne fausser la lecture des graphiques de France Meslé.

 

Cette confusion est représentative de l’attitude des autorités sanitaires face à la grippe : la réalité est fabriquée pour être au service de la stratégie vaccinale, alors qu’il conviendrait plutôt de concevoir la stratégie à partir de la réalité.

Le lien de cause à effet entre la vaccination et la baisse de mortalité, fortement suggéré par France Meslé, ne repose sur rien de solide, selon le docteur Dupagne.

 

Il affirme au contraire :

En pratique, l’étude historique des courbes de mortalité grippale ne soutient pas l’hypothèse d’une forte efficacité vaccinale. Cette forte efficacité serait d’ailleurs en contradiction avec les disponibles qui n’attribuent au mieux au vaccin saisonnier qu’un effet modeste, à supposer qu’il existe, sur la mortalité grippale.

Ces journalistes qui se réjouissent avec l’Ined de la baisse de la mortalité à 500 morts par an sont les mêmes qui nous annonçaient tous les ans 7000 morts lors de la commercialisation du vaccin. Ils semblent ne pas avoir retenu la leçon des errances de la sur la pandémie grippale.

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