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Billet de blog 11 mars 2012

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Sarkozy à Villepinte: tragediante, comediante

Live-blogging, en regardant Nicolas Sarkozy à Villepinte : Nicolas pénètre la grande salle de Villepinte, dans un décor que n'aurait pas renié Benito Mussolini… et tout y passe : la grandeur de la fonction, mais aussi le sacerdoce auquel elle oblige. C'est une ode à la Cinquième République, au gaullisme légendaire… dans ce qu'il a de plus monarchiste.

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Live-blogging, en regardant Nicolas Sarkozy à Villepinte :

Nicolas pénètre la grande salle de Villepinte, dans un décor que n'aurait pas renié Benito Mussolini… et tout y passe : la grandeur de la fonction, mais aussi le sacerdoce auquel elle oblige. C'est une ode à la Cinquième République, au gaullisme légendaire… dans ce qu'il a de plus monarchiste.

Un peuple, une nation, un grand chef, c'est un trio gagnant qui a fait ses preuves. L'homme des clans et des réseaux, avec le cynisme même qu'il dénonce, se prétend au dessus des partis et des coteries… Plus c'est gros, mieux ça passe, comme me confiait naguère une cagole de la rue Sénac.

Debout peuple de France, suit ton chef qui a combattu dans le monde entier, harangue le petit homme perdu sur sa scène démesurée. Le chef de guerre fait le compte de ses faits d'armes, de ses morts. Il passe au coup de pommade aux Juifs, aux Chrétiens, aux Pieds-noirs et aux Harkis.

Là, le numéro devient une tragédie, on a les yeux humides.

Puis il dénonce la démondialisation pour défendre la mondialisation du libre-échange… et de conclure qu'il a sauvé la France de l'apocalypse sur ce principe, en omettant très judicieusement de préciser que c'est bien la mondialisation financière et sa dérégulation qui a provoqué ces crises.

Nicolas devient alors Européen… en défendant le traité européen, avec ses mesures d'austérité, en parlant de protection, alors qu'il vient de sacrifier la Grèce.

L'Europe de Nicolas a des racines chrétiennes, et les moricauds y sont mal-venus. Sa civilisation Européenne a besoin de frontières solides. C'est ce qui transpire de son discours, qui veut transposer le sarkozysme tendance droite-populaire à l'échelle européenne, et le thème de la gestion de l'immigration est son point central…

On comprend bien  ce qu'il veut dire et à qui.

Ensuite, Nicolas fait un petit numéro de contorsionniste. Très réussi ! Il fustige le protectionnisme, la démondialisation, mais en reprenant les thèmes de la démondialisation : relocalisation, concurrence loyale, protectionnisme européen, régulation etc. Il va jusqu'à reprendre les arguments de Montebourg : "La France demandera que l'Europe se dote d'un Buy European Act sur le modèle du Buy American Act", une proposition pompée à la page 67 du livre du président de Saône et Loire, "votez pour la démondialisation".

Du grand art.

On avait connu la France sarkozyste, voilà l'Europe sarkozyste.

Sarkozy 2, encore plus grand, encore plus fort. Faut-il rappeler la qualité des scénarii hollywoodiens quand ils concernent les suites des films à succès ?

La salle s'enflamme… plus que les hauts fourneaux français, mais Nicolas a un mot pour les ouvriers… demain on rase gratis les copains, soyez confiants.

L'homme qui a le plus creusé la dette, plus que tout autre, comme un adolescent qui a sa première carte bleue, dresse le doigt moralisateur du bon père de famille, responsable et tout ça… Et il tire les oreilles des vilains chômeurs.

Au premier rang, Obélix-Depardieu applaudit.

Sans les nommer, ils fustige les méchants musulmans, plaide pour les gentils handicapés, se veut le défenseur des victimes (là, il a recopié le discours de Marine Le Pen de la semaine dernière, ça marche bien).

Voilà, vive la France, vive la République… La foule tente un rappel : "Nicolas, Nicolas".

Nicolas veut bien chanter son vieux tube : "La Marseillaise".

C'était beau… On y croirait presque.

Un billet du Rimbusblog

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