Le mode de scrutin des élections européennes (à la proportionnelle régionale) a un effet de seuil : seules les listes ayant dépassé 10 % sont assurées d’avoir au moins 1 député. Par conséquent, toutes les voix apportées aux autres partis de gauche risquent de priver les socialistes de précieux sièges au Parlement européen. C'est le sens du vote utile défendu par les socialistes. Et les socialistes sont les seuls, dans tout le continent, a pouvoir représenter une alternative à cette Europe financière et libérale dont plus personne ne veut.
Pour défendre cette Europe là, Nicolas Sarkozy, qui a choisi de rester le maître de l'Ump, du gouvernement et de la majorité parlementaire (est-elle encore représentative de la vox populi ?), comme un Sylla nommé dictateur pour 5 ans et soucieux de faire taire les plébéiens audacieux, s'affiche a la fin du film censé inciter le civisme et encourager le vote. Comme Sylla, voluptueux et collectionneur de femmes, Sarkozy ne recule devant aucun subterfuge pour faire triompher le conservatisme appuyé sur une nouvelle élite d'affairistes.
Mais cet homme n'incarne plus la République depuis longtemps, mais un chef de parti qui multiplie les meeting électoraux devant des parterres d'affidés scrupuleusement sélectionnés.
Ce double mouvement, contrôle et encadrement de la liberté d'expression d'une part et augmentation substantielle de la propagande (j'ai déjà parlé de ce phénomène) est une manoeuvre réfléchie et caractéristique de ce Sylla moderne.
"Ce n'est ni plus ni moins qu'un clip UMP", s'est étranglé Benoît Hamon lundi matin lors du point presse hebdomadaire du parti, rue de Solferino. Cette "vidéo ne comporte aucune image du Parlement européen et se termine par des images du G20 et de Nicolas Sarkozy sans aucun rapport avec l'élection même", a-t-il détaillé.
Le n°3 de liste socialiste en Ile-de-France, a dénoncé un "mélange des genres scandaleux". "Additionné au fait que dans sa campagne, l'UMP ne distingue pas l'action du gouvernement avec les déplacements des ministres candidats ou encore en les meetings du président, trop c'est trop", a-t-il fulminé. Avec Harlem Désir, le tête de liste en Ile-de-France, il a exigé la suspension de ce " ce clip publicitaire [qui] est déplacé et ne doit pas être diffusé". (JDD)