
"Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et punit l'objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l'expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste."
(Albert Einstein / 1879-1955 / Comment je vois le monde / 1934)
Je partage totalement cette réflexion du célèbre physicien.
Le sentiment religieux, qui n'est qu'une opinion parmi d'autres ne me dérange pas. Je suis pour la liberté de penser, même des absurdités. Rien n'est plus salutaire que d'entendre un imbécile se vanter de ses stupidités : on sait tout de suite à qui on a à faire. D'autre part, il faut bien avoir conscience qu'on est toujours l'imbécile d'un autre, et que si on devait interdire l'expression stupide, on devrait interdire l'expression tout court.
Je suis par contre très inquiet quand un groupe d'esprits faibles, craintifs et stupidement égoïstes, se constitue pour tenter d'imposer ses croyances et ses coutumes aux autres. La liberté individuelle, la liberté de conscience, n'est pas la liberté d'imposer aux autres des interdits ou des commandements.
C'est bien ce qui est insupportable dans la religion, aujourd'hui. Une organisation qui entend édicter des lois "divines" pour définir la morale et les mœurs, comme les font les religions monothéistes, est contraire au fonctionnement démocratique où seul un parlement défini les lois, après un débat contradictoire. Les religions sont donc par essence anti-démocratiques. Bien pire, elles utilisent la démocratie pour mieux la détruire et tenter de prendre le pouvoir, comme on l'a vu récemment en Egypte, en Algérie, ou en Libye, par exemple.
La démocratie n'est d'ailleurs qu'un outil, pas un but en soi. Les pires régimes politiques utilisent souvent cet outil pour mettre en place leur totalitarisme, et le plébiscite est un des instruments préféré des dictateurs pour parer leur pouvoir d'une légitimité trompeuse.
Cet outil qu'est la démocratie n'a de sens que si les esprits qui l'utilisent sont libérés de l'obscurantisme.
C'est en effet bien cela le but ultime : libérer l'esprit humain, lui rendre son libre-arbitre, le préparer à la connaissance qui est en perpétuelle évolution. L'esprit des Lumières philosophiques et scientifiques qui cherche à libérer l'homme et ses pensées n'est pas la conséquence de la démocratie, bien au contraire, il la précède, et sans lui cette démocratie n'est qu'un leurre.
S'opposer à toute organisation religieuse est donc une forme d'humanisme, et on a bien vu comment les catholiques savaient s'organiser pour s'opposer aux lois républicaines et à l'évolution sociétale, en France, pour exprimer leur homophobie.
En Israël, c'est un juif intégriste qui assassine le premier ministre Yitzhak Rabin, "au nom de Dieu", et c'est encore des religieux qui militent pour instaurer une ségrégation sexuelle dans les transports publics.
Les religions ont sans doute été très bénéfiques, il y a un millénaire, quand l'humanité n'avaient pas d'autre réponse pour transcender ses angoisses existentielles. Mais au XXIe siècle, c'est la science qui produit des miracles (guérir de maladies, marcher sur la Lune ou voler dans les cieux…) et apporte une réponse étayée par des faits aux interrogations que motivent les mystères de la nature.
La religion aujourd'hui ne fait plus qu'alimenter les guerres et l'opposition entre les peuples, elle ne cherche plus qu'à préserver son sexisme biblique présent dans "les trois religions du livre".
Alors oui, si l'islam est bien une religion, je suis islamophobe.
N'en déplaise à monsieur Plenel.