Cinq personnes !
Clymène, la société chargée de gérer la fortune de madame Bettencourt, employait cinq personnes, dont le "boss" Patrice de Maistre.
Or, en quoi consiste en grande partie cette gestion ? A jongler avec des comptes en Suisse, au Lichtenstein, à Singapour, à Hongkong, en Uruguay, pour, justement, faire échapper le plus d’argent possible à l ‘investigation du Fisc. Fisc auquel on dissimule même l’achat d’une île aux Seychelles, nous explique Jean-François Kahn.
Mais le mari d'une des employées de Clymène, Florence Woerth, ministre de son état, déclare : « Quant à moi, je ne connais pas les finances de Madame Bettencourt et je n’ai aucune information sur une quelconque évasion fiscale », ce qui semble incroyable quand c'est le ministre qui était chargé de lutter contre l'évation fiscale qui explique ne rien connaître d'une des premières fortunes de France.L'évasion fiscale, via de présumés comptes en Suisse, "ça ne concerne pas la société de mon épouse. Elle me l'aurait dit tout de suite s'il y avait eu des éléments de ce type", a expliqué le ministre, ajoutant que si c'était le cas "elle serait partie".
Madame Woerth ignorerait donc la gestion du patrimoine de madame Bettencourt ? Au sein d'une petite société de cinq personnes dont c'est l'unique objet, on peut dissimuler ce genre de choses ? Madame Bettencourt ayant reconnu hier ces irrégularités en disant qu'elle allait procéder à la régularisation fiscale de l'ensemble de ses avoirs, il n'y a que deux possibilités : soit madame Woerth savait, et a dissimulé les faits à son mari pendant 3 ans, soit elle ne savait pas, et ne faisait donc pas bien son travail (ou était trompée en permanence par ses quatre collègues).
La troisième possibilité pourrait-être que madame Woerth savait bien de quoi il retournait, que son mari aussi, et que d'un commun accord on ait décidé qu'il ne fallait pas gêner cette si généreuse dame. Mais cette possibilité serait calomnieuse, et supposerait que les époux Woerth ont menti, ce qui est impossible, et il faut l'écarter.
C'est à n'y rien comprendre !
Mise à jour, 13 h 30 :
Ce matin, alors qu'il s'explique sur sa position concernant "l'affaire Woerth", Arnaud Montebourg se réfère entre autre a un article de la presse Suisse, Le Matin, qui titre "Quand monsieur Woerth aimait les comptes en Suisse".
Cet article commençait ainsi :
"Ce 23 mars 2007, Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était venu en ami à Genève. Patrick Devedjian, à l’époque député des Hauts-de-Seine, l’accompagnait. Cette visite en Suisse avait un but: récolter de l’argent pour financer l’«effort de guerre» du candidat de la droite, opposé à sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Le comité de soutien UMP Suisse avait vu grand pour accueillir les émissaires de Sarkozy: une réception à l’Hôtel Crowne Plaza en début de soirée, suivie d’une réunion au Caviar House, dans la très chic rue du Rhône, avec le «premier cercle», autrement dit, les donateurs les plus fortunés..." (la suite à lire avec intérêt ici)